On le pensait un temps réservé au marché PC mais SEGA a tout de même voulu faire une petite fleur aux consoleux en leur proposant avec certes deux ans de retard
Two Point Hospital, avec de toute façon la pleine conscience que le marché était suffisamment porteur pour gratter quelques billets en dehors de la master-race, surtout après le succès de
Jurassic World Evolution. Deux petites années pour finalement laisser ce jeu de gestion se peaufiner dans son coin, possesseurs de PS4/One/Switch ayant même les honneurs de récupérer directement les deux DLC en plus de mises à jour à venir pour combler les derniers manques.
Ça remonte un peu maintenant mais dès l’annonce,
Two Point Hospital s’imposait directement comme l’héritier naturel de
Theme Hospital, certains aspects étant repris sans détour, d’autres ayant été modelés comme certaines maladies histoire de donner l’illusion, tandis que le fond du jeu et tout simplement l’accessibilité sont tout autre. Mais on va y revenir, évoquant en premier lieu la qualité du portage qui est franchement top avec un bon compromis à la manette pour ne pas trop s’y perdre, et même si l’on peut avoir quelques moments de panique, l’expérience de base est conçue pour se la jouer à la cool, ne serait-ce que par la présence d’une pause totale pour vérifier tranquillement ce qui ne va pas. Même constat sur le rendu qui est sans défaut hormis quelques petites saccades lors des zoom/dezoom quand nos structures commencent à prendre une certaine ampleur et que ça grouille de vie. Rien de préjudiciable, même sur Switch qui est un peu plus frappée en la matière, particulièrement en nomade qui est certes une configuration qui va à ravir avec le genre mais où il faudra faire constamment avec les minuscules textes.
Si vous n’avez pas suivi les rapports de la version PC,
Two Point Hospital reprend donc le principe propre à la gestion dans le milieu médical, avec une énorme dose d’humour (mais malheureusement une VO sans sous-titres pour la voix-off) et une progression en douceur pour que chacun puisse comprendre le style, même si vous êtes réfractaires au genre. Ce n’est pas un jeu de stratégie, comprenez. La campagne (longue de chez longue) se fait d’ailleurs par étape avec un hôpital à chaque fois (que l’on peut agrandir selon les situations), chacun demandant de plus en plus de méticulosité au fur et à mesure que les maladies se diversifient, toute ne demandant pas le même type de soignant ni le même matériel. Et comme bien d’autres jeux du genre, notre concerné a également le don de nous laisser penser à certains moments que tout va bien, nous laissant même oser passer en vitesse x2, jusqu’à ce qu’un amas de problèmes à régler nous tombent soudainement sur le coin de la tronche.
On l’a dit plus haut : on reste tout de même loin du relatif challenge d’un
Theme Hospital. Ici, la réussite des principales demandes est assez simple à mettre en place et à l’instar de divers titres de tout genre (particulièrement dans le monde du mobile), chaque chapitre se fait à coups de missions, principales comme annexes sans oublier les événements aléatoires comme la visite « surprise » d’un inspecteur, avec à la fin une récompense en grade d’étoiles. On n’est que rarement pris à défaut et l’échec ne semble jamais pointer le bout de son nez, ne serait-ce que parce que l’argent coule vraiment à flot à moins de faire n’importe quoi, mais le but (outre de passer un sympathique moment) va donc se jouer sur la perfection et la recherche des trois étoiles à chaque point, en notant qu’il est possible de revenir quand vous le souhaitez dans un ancien hôpital avec en poche tous les nouveaux acquis des suivants (nouvelles salles, éléments décoratifs…).
On le répète et je suis pour le coup bien placé pour en parler mais
Two Point Hospital est un tel modèle d’accessibilité qu’il arrivera à happer les non-habitués du genre, capable de nous faire oublier le temps qui passe pour taper des sessions de deux ou trois heures alors qu’on souhaitait juste y passer quelques dizaines de minutes. Du moins encore une fois si vous souhaitez surtout faire au mieux dans chaque hôpital, de sa valeur à sa réputation. Rien de difficile au départ jusqu’à ce que vous découvriez toute l’importance des sous-menus auxquels on ne prête pas trop attention au départ : baisser ou augmenter les salaires, même chose pour le coût des soins ou de simples distributeurs, le besoin de former certains des employés, prendre en compte certains détails de leur comportement et facultés particulières, savoir prioriser des affectations de salles… Derrière son aspect bon enfant se cache une véritable profondeur, qui encore une fois ne rend jamais le challenge ardu, ce qui sera une aubaine pour ceux qui veulent enfin se lancer, et peut-être un défaut pour les fans du genre qui n’auraient pas craché sur un mode pleinement libre avec une gestion aux multiples restrictions.
Par contre je trouve la gestion des médecins par salle hyper relou et pas très intuitive, certaines salles tu peux mettre plusieurs infirmiers mais faut chercher, d'autres non, certains se barrent en pause pendant 20 jours tranquillou...bref j'aurai peut-être plus préféré une gestion des malades plus approfondie plutôt que celle du personnel qui prend le pas sur le reste.
Ca m'a fait plaisir de retrouver le jeu 20 ans plus tard, mais j'ai très vite eu le sentiment d'avoir déjà fait le tour.