Me voici de retour pour une chronique RPG, cette fois sur un jeu que vous connaissez probablement tous, au moins de nom ! Mais connaissez-vous son histoire ? Si la plupart d’entre vous êtes déjà au courant qu’il s’agit du premier épisode de ce qui deviendra la seconde grande série de Squaresoft, les SaGa, j’ai l’impression en revanche que peu de personnes, tout du moins en Europe, mesurent la portée historique de ce titre et ses innovations apportées au JRPG. Une méconnaissance sans doute liée au fait qu’aucun des jeux de cette première trilogie « Final Fantasy Legend » n’étaient jusque-là sortis officiellement chez nous... Sans compter qu’ils se révèlent de toute façon moins accessibles que les RPG auxquels nous auront effectivement droit, comme Mystic Quest et Secret of Mana. Je profite donc de la sortie de la « Compilation of SaGa » le 15 décembre dernier pour revenir sur le tout premier épisode de cette série culte, et pourtant trop souvent relégué au second plan...
Final Fantasy Legend Titre original : Makaitôshi SaGa
Consoles : Gameboy ; WonderSwan Color (remake) ; Mobiles
Développé par : Squaresoft
Edité par : Squaresoft
Sortie : 15 décembre 1989 (JP), 30 septembre 1990 (US)
L’autre fantaisie
Nul n’ignore maintenant l’histoire de Squaresoft, modeste entreprise de développement de jeux en difficulté financière dans le milieu des années 80, et sauvée en 87 par le pari fou de Hironobu Sakaguchi et son RPG Final Fantasy. Fort de ce succès inattendu, il est logique de mettre en chantier une suite, Final Fantasy II, qui connaîtra elle aussi le succès. Parallèlement, les histoires de fantasy se font connaître du grand public, et le genre RPG prend son essor au Japon sur consoles dans le sillage de Dragon Quest et FF : Phantasy Star, Megami Tensei, Ys (la plus accessible des productions Falcom à l’époque), Wizardry, Glory of Heracles, et tant d’autres.
En 1989 débarque aussi une console qui changera la face du jeu vidéo : la Gameboy (la ou le, faites comme vous voulez mais ne venez pas me les briser ), accompagnée du non-moins mythique Tetris, qui, au Japon comme ailleurs, fait un carton.
Squaresoft envisage donc très vite de sortir un jeu sur la petite nouvelle de Nintendo, intéressé par ses capacités portatives (et surtout par l’appât du gain, vu le succès de la console). C’est d’ailleurs bien le succès de Tetris que Masafumi Miyamoto, PDG de Square de l’époque, a dans le viseur quand il demande à ses équipes de créer... un puzzle game !
Désignés pour réaliser ce projet, Akitoshi Kawazu, auteur des battle systems des deux premiers FF, et Kôichi Ishii, lui aussi ayant œuvré sur FF et futur créateur de la série Mana, réfléchissent un temps à la proposition... avant de finalement conclure que ce que les joueurs attendaient sur Gameboy serait plutôt un RPG. Cela doit vous donner une idée de l’importance qu’avait acquise le genre déjà à l’époque...
Si l’on ne peut que bénir les deux compères d’avoir fait cette décision, elle tient certainement plus en réalité à leurs envies personnelles : tous deux sont, comme Sakaguchi, férus des jeux de rôle américains sur table et sur ordinateur qui sont timidement arrivés sur le sol japonais à la fin des années 70. D’ailleurs, si Sakaguchi s’inspira sans vergogne de l’univers de Donjons & Dragons pour créer son Final Fantasy, Akitoshi Kawazu empruntera lui aussi son univers d’un autre JdR connu, bien plus atypique : Gamma World.
En effet, ce JdR mêle allégrement les éléments de fantasy médiévale et ceux de la science-fiction : les joueurs y évoluent dans un monde post-apocalyptique basé sur des périodes historiques revues à la sauce SF : Moyen-Âge, Renaissance... On peut choisir son personnage parmi 4 classes appelées « génotypes » : humain pur, mutant, animal-mutant ou plante-mutante. L’univers du jeu possède un fond sérieux, autour des thèmes de la reconquête humaine de la nature, des modifications génétiques et des civilisations perdues, mais garde globalement un ton très humoristique. Autant d’éléments que l’on retrouvera dans le RPG de Kawazu.
Au final, le projet réunira une belle Dream Team composée de nombreux futurs talents de Square : aux côtés de Kawazu et Ishii travailleront sur le scénario du jeu Hiroyuki Itô (créateur du système ATB dans FF, puis directeur des épisodes VI, IX et XII) et Takashi Tokita (scénarios de FFIV et Parasite Eve). Ce dernier œuvrera aussi sur les sprites et le chara design du jeu, tandis que Ryoko Tanaka réalisera les décors. Nobuo Uematsu officiera aux musiques (car à l’époque, le bonhomme faisait encore autre chose que Final Fantasy), et s’il sera remplacé par Kenji Itô à partir de SaGa 2 qui instaurera sa patte musicale sur le futur de la série, il aura néanmoins laissé plusieurs pistes mémorables sur ce premier épisode. Bref, il n’y avait pas que Sakaguchi qui s’avait bien s’entourer...
Les artworks promotionnels mettent clairement en avant le mélange fantasy-SF.
De la contrainte nait l’ingéniosité
Excités à l’idée du nouveau défi que représente la réalisation d’un RPG sur console portable, l’équipe du jeu se heurte néanmoins vite aux énormes limitations techniques de la Gameboy, bien plus restrictive qu’une Famicom, d’autant qu’elle vient seulement de sortir et qu’il faut comprendre ce nouveau hardware. Les cartouches sont encore limitées en taille, et ce nouveau RPG devra tenir sur 1 Mbit, soit... 128 Ko.
Les graphistes se démènent pour retranscrire de façon efficace les éléments du jeu en noir et blanc, et s’arrachent les cheveux par exemple sur les effets de flamme. Uematsu est lui aussi dérouté par les nouvelles restrictions audio, à la fois proches et différentes de la NES. Ça ne l’empêche pas de livrer une fois de plus une OST remarquable de plus d’une quinzaine de pistes, dont certaines devenues cultes comme le thème de l’écran titre. Leur seul défaut aujourd’hui reste d’être bien courtes, chose imputable aux limitations de la cartouche.
Bref, toutes ces restrictions obligent Kawazu et son équipe à repenser totalement leur approche du RPG, et à rivaliser d’ingéniosité pour faire tenir un maximum de choses dans la cartouche. Sans concéder leurs ambitions pour autant.
Ainsi, le jeu est pensé pour être terminé en un long trajet équivalent à un vol Tokyo Narita -> Honolulu. Ce choix arbitraire vous paraîtra peut-être moins incongru si je vous dis que Hawaï a depuis toujours été une destination de vacances privilégiée des japonais ! L’aventure prend donc pas loin d’une dizaine d’heures, ce qui pour l’époque est phénoménal sur Gameboy.
Les développeurs mettent aussi un point d’honneur à développer leur jeu sur la base d’une expérience portative, où l’on peut jouer par sessions courtes tout en ayant le sentiment d’avancer. Les environnements du jeu, autant par volonté d’être facilement lisibles sur petit écran que par besoin d’économiser de la mémoire, sont arrangés de façon à ce que les différents lieux soient assez proches les uns des autres et que le joueur les repère facilement sans avoir à explorer pendant des heures. Le concept de tour à escalader, dont on reparlera plus tard, est aussi issu de cette réflexion, grâce à des paliers relativement restreints. Le taux de rencontre aléatoire est en revanche rehaussé pour s’assurer qu’il se passe toujours quelque chose d’intéressant pour le joueur, même sur une courte partie.
Kawazu va même plus loin encore et repense aussi le confort de jeu pour l’adapter aux parties nomades : ainsi, il est possible de maintenir le bouton A pour que les dialogues d’exploration et de combat passent plus vite. De la même manière, les commandes de combat du tour précédents sont enregistrées, et il suffit de maintenir ce même bouton pour relancer les mêmes commandes rapidement et accélérer ainsi le rythme des combats contre les ennemis les plus faibles. Des choses qui nous paraissent évidentes aujourd’hui, mais c’était loin d’être le cas à l’époque !
D’une manière générale, Kawazu estime que le plaisir de jeu réside dans la simplicité d’utilisation de ce dernier. Il simplifie ainsi l’interface des menus en rangeant tous les objets, équipements et actions dans la même fenêtre. L’idée peut paraître brouillonne, mais fonctionne plutôt bien à partir du moment où il n’y a que 8 emplacements à gérer. D’autres petits ajouts sont mis en place pour optimiser le temps des parties, comme le fait qu’une action (parler à un PNJ, ouvrir un coffre, etc.) se fait automatiquement simplement en appuyant dans la direction de l’élément avec lequel interagir. Enfin, le jeu implémente dès le départ la possibilité de sauvegarder à n’importe quel moment grâce à une pile de sauvegarde. Ce qui ne l’empêchera pas d’être horriblement difficile...
Aux antipodes du RPG
Cette difficulté est cependant voulue par Akitoshi Kawazu, qui souhaite créer un RPG complexe et à destination des joueurs aguerris, et prenant le contrepied total de Final Fantasy et Dragon Quest qui se voulaient être des RPG accessibles au grand public (dans le sens où les mécaniques sont simplifiées par rapport aux jeux de l’époque, et non pas par rapport à la difficulté... qui était de toute façon vécue différemment aussi).
C’est ainsi qu’apparaît un principe unique dans le JRPG à l’époque (et même encore aujourd’hui) : les personnages disposent de trois cœurs symbolisant leur nombre de chances avant une mort définitive ! Il reste possible de regagner des cœurs en jeu, mais moyennant des sommes astronomiques. Une idée étonnante qui sera pourtant familière aux rôlistes, puisqu’étant finalement une retranscription en jeu vidéo du principe des points de destin que l’on trouve dans beaucoup de JdR sur table. Le principe, devenu très populaire, sera repris et transformé dans les futurs épisodes de SaGa.
Pour donner du sens à cette difficulté, Kawazu propose des idées originales :
Si Final Fantasy permettait de sélectionner diverses classes de départ, Makaitôshi Saga propose au joueur 3 races : Humain, Mutant... et Monstre, chacune disposant de son type d’évolution propre. Ainsi l’humain se renforce en fonction de ses équipements et peut augmenter ses stats via des potions, quand le mutant reprend le principe mis en place dans FF2 où les stats, en y ajoutant cette fois les sorts et compétences, sont gagnés en fin de combat en fonction des actions du personnage. À peine établi quelques années avant, le principe d’expérience et de niveaux est complètement écarté !
Plus perturbant encore, le monstre évolue en dévorant la viande d’autres monstres que ces derniers lâchent parfois en fin de combat. Original sur le papier, la transformation dépend de critères obscurs et non mentionnés dans le jeu, le résultat est aléatoire et ne garantit aucunement que le personnage évoluera vers une meilleure forme, c’est même souvent le contraire ! À moins d’avoir un tableau des transformations sous la main, la race de monstre équivaut un peu à jouer à la roulette russe avec cinq balles dans le barillet... mais représente une des composantes les plus novatrices et amusantes du jeu. Les plus malins (et patients) peuvent ainsi s’amuser à obtenir le monstre ultime dès le premier monde traversé...
Ces trois races sont suffisamment variées pour permettre de constituer son équipe comme on l’entend et assure une bonne rejouabilité au jeu, en sachant qu’on peut recruter de nouveaux compagnons en cours d’aventure si besoin (quitte à devoir les entraîner de zéro...).
Kawazu estime aussi que le fait d’être limité à équiper une seule arme comme dans les RPG jusqu’ici est un problème. Pour SaGa 1, il fait en sorte que le joueur puisse dorénavant équiper plusieurs types d’armes différentes à la fois, allant des classiques épée/lance/hache aux plus folkloriques pistolets, bazookas, épées laser, fouets ou tronçonneuses... La force de chaque arme repose sur un attribut spécifique, et certaines sont liées à la force, d’autres à la dextérité, d’autres encore font des dégâts fixes. Cette variété d’armes à disposition et aux puissances d’attaque variables permet au joueur d’adapter plus facilement sa stratégie en fonction des combats, chose que ce dernier est effectivement contraint de faire : les armes comme les magies ont une durabilité et peuvent se perdre définitivement !
En bref, Makaitôshi SaGa chamboule complètement les codes du RPG, genre pourtant très jeune. Malgré tout, le jeu ressemble dans les grandes lignes à un RPG de l’époque : le joueur, lâché dans l’aventure avec pour seule introduction une histoire de tour mystérieuse qui détiendrait la clé du paradis, doit comprendre la marche à suivre avec les indices que lui donnent les PNJ, subissant les nombreux combats aléatoires et ardus. Le scénario n’est pas bien complexe malgré quelques plot-twists très novateurs pour l’époque, et la mise en scène est réduite à sa plus simple expression. Mais l’erreur ici, est de croire que, sous prétexte du minimalisme et des faibles exigences des standards narratifs de l’époque, le jeu n’a rien à raconter. Car le monde que dépeint SaGa 1, aussi absurde et déconcertant qu’il puisse paraître, est unique dans le RPG japonais de l’époque.
Un monde sans foi ni loi
Les histoires de fantasy jusqu’alors nous avaient habitué à un archétype scénaristique rarement remis en cause : le monde sombre dans le chaos, généralement par la domination d’un être maléfique, et un ou plusieurs héros « élus » se dressent pour l’affronter et rétablir l’ordre et la paix. Le prologue de SaGa 1 part plus ou moins sur les mêmes prémices : un monstre nommé Ashura a pris le pouvoir et ses sbires tyrannisent les populations, faisant de leur vie un enfer. Seule persiste cette légende racontant qu’un paradis se trouverait en haut d’une tour mystérieuse au centre du monde et qui s’élève vers les cieux, telle la tour de Babel. La référence biblique n’est pas anodine une fois que l’on apprend qui tire les ficelles de ces abominations...
Tout ceci semble bien classique, avec une subtile différence : loin d’incarner un « héros » au sens noble du terme, le joueur ne vaut pas plus que n’importe quel individu lambda de ce monde, car tous ou presque cherchent à s’évader de cette vie de cauchemar en relevant le défi de la légende. Son équipe, qu’il peut recruter à la volée et dont il peut remplacer les membres à loisir (on peut même recruter des monstres, ou en être un soi-même...), correspond plus à un groupe de hors-la-loi motivés par l’appât du gain et par le frisson de l’aventure qu’à des élus sauveurs. Ce qui ne les empêchera pas, en atteignant leur objectif, de sauver le monde par la même occasion... On reste dans un JRPG, après tout !
Le monde extérieur suit cette même logique de monde sans foi ni loi : aucun individu ne leur rendra service sans contrepartie, certains même les attaqueront sans vergogne, les ennemis rencontrés pouvant aussi bien être des démons que des humains.
Ce sentiment d’un monde dur et brutal est accentué par les répliques des PNJ, succinctes, brutes, bourrues, et ne s’embarrassant pas des conventions d’usage : ainsi les commerçants nous accueillent d’un なんのようだ! (Tu veux quoi !) agressif, tout comme ils nous rabrouent d’un おい ぜにが たんねーぞっ! (Hé, t’as pas assez de thunes !) si notre portefeuille fait grise mine. Nos héros eux-mêmes sont loin d’être des bisounours, entre un かんしゃは ともかく ほうびのほうは? (On s’en fiche de ta gratitude, où est la récompense ?) trahissant leurs motivations matérialistes, ou même un virulent てめえの ようなやつが 1ばん むかつくんだよ (C’est les types dans ton genre qu’on déteste le plus) après avoir tabassé à mort un ministre crapuleux !
Un ton inhabituellement outrancier pour l’époque, que Kawazu avoue avoir choisi principalement par souci de réduire les textes du jeu pour économiser de la place. Mais par ce choix, les dialogues du jeu lui ont donné une saveur unique et auront marqué beaucoup de joueurs japonais. La traduction anglaise, en plus d’être encore plus limitée en caractères, adoucit beaucoup de choses et rend malheureusement le texte assez banal. Ce n’est donc pas ce que les occidentaux retiendront du jeu...
En anglais, même les répliques fortes ont juste l’air simplistes...
Une quête épique au-delà du minimalisme
Dans ce monde où règne la loi du plus fort, nos « héros » ne finiront par gagner leur réputation qu’en parvenant à accéder aux étages avancés de la tour, qui ne s’ouvrent que grâce à des orbes gardés par les sbires d’Ashura : Genbu, Seiryû, Byakkô et Suzaku. Vous avez sûrement déjà vu ces noms dans une multitude d’autres œuvres japonaises, puisqu’il s’agit des quatre divinités représentant les quatre points cardinaux dans l’astrologie chinoise. Makaitôshi SaGa est l’un des premiers jeux (si ce n’est le premier) à leur faire référence. Jouant le même rôle que les 4 démons dans Final Fantasy, ils ont tout de même un peu plus d’importance scénaristique que dans ce dernier, dans la mesure où ce sont les dictateurs de chacun des mondes traversés par le joueur.
En plus du monde à la base de la tour, assez proche des univers médiévaux devenus communs, le joueur découvrira en escaladant la tour un monde aquatique où il devra trouver le moyen de respirer sous l’eau ; un monde céleste sous la domination de Byakkô qui cherche à éradiquer un groupe de résistants (nos héros participeront même ponctuellement à la traque) ; un monde futuriste post-apocalyptique façon Hokutô no Ken où les survivants tentent tant bien que mal d’échapper à la fureur de Suzaku ; auxquels s’ajoutent quelques endroits étonnants comme un paradis où les habitants semblent étrangement apathiques, suivi d’un enfer empli de pics et de démons pour punir les pécheurs ayant tenté d’atteindre le sommet...
Ce changement rapide d’environnements, assez atypique pour l’époque, créé un sentiment de surprise constant pour le joueur, qui le pousse à poursuivre toujours plus avant l’aventure pour voir ce que le jeu lui réserve. Les mondes visités sont si différents qu’il ne semble pas y avoir de cohérence entre eux, faisant du jeu un espèce de pot-pourri improbable qui échapperait à tout logique. C’est d’ailleurs tout le jeu qui donne cette impression, entre la variété des races et des apparences de ses habitants (le début du jeu nous fait même jouer les entremetteurs pour un mariage inter-espèces entre un roi humain et une fille mi-extraterrestre, mi-slime à un œil !), ou le panel d’armes et d’équipements mélangeant allégrement medieval fantasy et science-fiction, comme évoqué plus tôt. Makaitôshi SaGa est étrange, rocambolesque, mais c’est justement pour cela qu’il nous fascine.
Cet univers improbable est ce qu’on retient le plus lors d’une première partie de SaGa 1, pourtant l’attrait du jeu ne s’arrête pas à son univers ou à son gameplay. Malgré sa narration minimaliste, SaGa 1 n’est pas exempt de moments forts, surtout dans sa deuxième moitié. Le monde post-apocalyptique est notamment un des plus marquant, entre le fait que l’on s’y déplace en moto volante, ou que l’on doive récupérer du plutonium dans un réacteur nucléaire pour affaiblir Suzaku, que l’on affrontera finalement lors d’un duel au sommet... d’un train.
Une autre scène marquante, surtout pour les joueurs japonais, sera la trahison de Mireille, sœur jumelle de Jeanne, les deux survivantes du groupe de résistants que Byakkô cherche à supprimer. Alors que nous pensions la sauver, Mireille nous révèle qu’elle a toujours été intéressée par le pouvoir et avait rejoint Byakkô de son plein gré, jouant avec les bonnes intentions du joueur et le prenant au dépourvu. Il faudra que sa sœur aille jusqu’à se sacrifier pour elle pour qu’elle se rende compte de son erreur. Son attitude particulièrement mesquine lui vaudra d’être considérée comme l’une des trois pires femmes issues d’un jeu Square (j’ai déjà abordé le cas d’une autre, Yoyo, à la fin de mon article sur Bahamut Lagoon l’année dernière).
Mais s’il y a bien une scène qui a surpris et marqué les joueurs de l’époque, c’est sans conteste le combat final, celui qui survient après avoir vaincu Ashura. Permettez-moi de vous spoiler cette scène sans détours (ou alors, passez directement au chapitre suivant) : dès le début de l’aventure, le joueur rencontrera un mystérieux individu au chapeau haut-de-forme, semblant être en décalage avec les autres habitants du jeu. Sans nous en expliquer la raison, il nous donne des indices cruciaux sur la façon d’accéder aux étages supérieurs de la tour. Le joueur ne découvre la supercherie qu’à la toute fin : il s’agit carrément du Dieu de ce monde (il est nommé Kami en japonais, Creator en anglais), et a fabriqué de toutes pièces cette histoire de tour, de paradis, de démons et d’Ashura... par ennui ! Magnanime, il propose néanmoins aux héros de son jeu macabre d’exaucer leurs souhaits, mais ses derniers se rebellent bien évidemment contre leur « créateur », prenant alors en main les rênes de leur propre destin... Un combat lourd de sens métaphorique s’ensuit, faisant le parallèle entre les créateurs du jeu et le défi qu’ils souhaitent offrir aux joueurs, et ces derniers qui surmontent cet ultime défi pour s’approprier leur œuvre, le monde du jeu. Du génie. Le combat sera resté dans les mémoires comme un des plus difficiles dans le JRPG (même si un bug permet de tuer ce boss en un coup grâce à la tronçonneuse !), et ce n’est pas son seul héritage, car l’on retrouvera par la suite la figure d’un dieu « fou » comme principal antagoniste dans bon nombre de futurs jeux du genre... Vous avez dit Xenoblade ?
Naissance d’une SaGa
Makaitôshi SaGa est un précurseur. Après un développement d’environ 6 mois, il sort en décembre 1989, au tout début de la carrière de la Gameboy. C’est d’ailleurs le premier RPG sur la machine. Surtout, il n’hésite pas à bousculer les bases à peine établies du RPG pour proposer son propre univers et ses propres mécaniques afin de proposer une expérience de jeu exigeante, tout en se désolidarisant du nom pourtant très vendeur de Final Fantasy. Le pari de Squaresoft et de Kawazu et donc très, très risqué... Mais il paye. C’est même le gros lot : gratifié d’un 35/40 dans Famitsu, il s’écoule à plus d’un million d’exemplaires sur le sol japonais ! C’est d’ailleurs le premier jeu de Squaresoft à passer ce palier symbolique, car il faudra attendre Final Fantasy III l’année suivante pour que la série phare de Square atteigne ce score !
Au Japon, le jeu est félicité pour son ingéniosité et sa conception pensée pour le nomade. Surtout, il impressionne par la densité de l’aventure qu’il propose sur une machine aux limitations plus drastiques encore que sa consœur de salon. Un certain Satoshi Tajiri notamment, indiquera plus tard que le jeu lui a permis de se rendre compte que la console pouvait proposer plus que des jeux d’actions... ce qui le conduira plus tard à créer Pokémon sur cette dernière. Mais ce sont surtout, comme évoqué dans l’article, son univers atypique, ses mécaniques originales et ses répliques savoureuses qui marqueront les joueurs japonais.
Fort de son succès, Square met en chantier des suites : SaGa 2 sera lui aussi acclamé et deviendra l’épisode le plus culte de la trilogie, le 3 sera plus controversé à cause de grands changements dans le système de jeu mais restera néanmoins une réussite. Ces deux jeux bénéficieront de chouettes remakes sur Nintendo DS, mais pas SaGa 1, dont la dernière réédition remonte à 2002 sur WonderSwan Color... Le jeu y propose une belle rehausse graphique 16-bits et plusieurs changements bienvenus (on peut enfin voir le résultat d’une transformation avant de manger la viande d’un monstre...), mais reste globalement la même expérience. Ce remake ressortira en 2007 sur les mobiles japonais, mais sans la plupart des changements apportés...
En toute logique, Square localisera le jeu en 1990 aux Etats-Unis. D’abord nommé « The Great Warrior Saga », il prendra finalement le nom de « Final Fantasy Legend », bien entendu pour profiter de la popularité du FF de la NES. Le succès est tout de même moindre : le jeu se vend à environ 200 000 exemplaires. Il est d’ailleurs plus critiqué par la presse et les joueurs américains, qui y voient un bon RPG mais déjà daté sur le plan graphique et rendu difficile par le manque d’indications, la complexité du système de jeu (notamment les transformations en monstre) et la fréquence des combats, déjà pas bien faciles. Pour beaucoup de joueurs, la présence du « Final Fantasy » dans le nom aura même été trompeuse, pensant retrouver la même expérience de jeu que les Final Fantasy sur NES et SNES. C’est d’ailleurs comme cela que la plupart des joueurs occidentaux s’en souviennent aujourd’hui : un bon RPG, mais bien en-dessous de ce que peut proposer la série mythique.
Sunsoft profitera malgré tout de la popularité de FF7 pour acquérir temporairement les droits de la trilogie Gameboy, et les rééditera en 1998 sans changer quoi que ce soit. L’idée paraît bonne, mais pour les joueurs qui se laisseront tenter, la comparaison avec le septième épisode de la fantaisie finale ne fera que porter préjudice aux jeux.
Ne parvenant à reproduire le succès japonais, SaGa ne percera jamais en Occident. Les épisodes SNES ne sortiront jamais du Japon (jusqu’aux récents remasters, du moins), et la trilogie GB ne fera même pas le chemin jusqu’en Europe, si ce n’est par le biais de l’import. La Collection of SaGa est donc la seule release officielle des trois jeux chez nous. Il était temps. Malheureusement, je doute que cela suffise à rendre à ce premier épisode les honneurs qu’il mérite...
Épilogue : faut-il encore jouer à Final Fantasy Legend ?
Malgré mon enthousiasme que vous avez certainement vu transparaître dans l’article, je dois admettre qu’il m’est difficile de recommander le jeu à tout le monde. Si l’on passe sur ses graphismes forcément très sommaires et sa narration préhistorique aujourd’hui, le jeu est en plus de ça exigeant et surtout, déroutant : le début du jeu est très punitif mais il devient presque facile arrivé à la moitié ; l’évolution des personnages est trop aléatoire ; la difficulté des combats est en dent de scie ; l’univers du jeu semble n’avoir aucun sens ; les indices sont abscons et nécessitent parfois d’explorer au petit bonheur la chance pour avancer... Bref, il n’était déjà pas très accessible à l’époque, il l’est encore moins aujourd’hui. Il a été surpassé par ses deux suites, plus abouties et accessibles quoique toujours difficiles (les remakes DS sont plus abordables). Il brisait certes les codes du RPG à l’époque, mais avec forcément beaucoup de tâtonnements et de contraintes dues au support. Et c’est d’autant plus flagrant aujourd’hui qu’après tant d’années d’évolution du genre, le joueur moderne ne peut que se sentir perdu et frustré.
Pourtant, c’est aussi à mon sens ce qui fait son charme, et qu’y rejouer maintenant est intéressant : non seulement pour ce que le titre a inspiré au reste de l’industrie et parce qu’il est le témoignage du chemin parcouru pour le genre, mais aussi parce que paradoxalement, il dispose aujourd’hui d’une forme de nouveauté rafraîchissante tant le système de jeu reste original et unique. Sa difficulté et ses archaïsmes en rebuteront certains, mais ils peuvent aussi constituer un challenge intéressant qui remettra en cause votre appréhension du JRPG, genre qui n’a eu de cesse de se simplifier au fil des années. En rejouant à SaGa 1, il faut tout réapprendre, comprendre sa logique, se réapproprier les mécaniques de jeu, sortir de sa zone de confort. Et parfois, ça a du bon.
En attendant, j’espère que vous avez apprécié la lecture, et comme d’habitude, n’hésitez pas à discuter du jeu en commentaires N'hésitez pas non plus à me dire si vous souhaitez être notifié pour les prochains articles !
Je vous laisse en musique sur un magnifique medley symphonique des thèmes du jeu. See you next time !
ducknsexe Merci, je les mets un peu pour ça à vrai dire ^^ Mais c'est aussi l'occasion de voir qu'une fois de plus, la jaquette occidentale est un peu à côté de la plaque...
zekk Merci ! Ah tiens, je l'ai terminé il y a une dizaine d'années aussi, mais sur ému (j'y avais un peu joué étant gamin, mais le jeu était vraiment trop compliqué pour moi à l'époque XD)
Mais je te rejoins sur le côté bluffant, pas tant sur l'aspect graphique et narratif qui restent limités (non pas que ça me gêne, mais voilà), mais sur les innovations de gameplay et la variété de l'univers, c'était fou pour un jeu gameboy !
Et en effet, la difficulté est bancale, en tout cas je me souviens avoir évidemment galéré au début, et ne plus vraiment avoir de soucis à partir de la moitié du jeu. Ca doit dépendre beaucoup de la constitution de ta team, les humains sont clairement dévalorisés en début du jeu, mais dès que tu amasses de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, tu peux en faire des gros bill et rouler sur à peu près tout. Même le boss final dans le fond ne m'a pas paru insurmontable contrairement à ce que je dit dans l'article, mais je voulais quand même citer le fait qu'il était considéré comme l'un des plus durs ^^'
Le 3 sur GB c'était vraiment quelque chose, j'avais testé le remake DS mais pas accroché plus que ça, enfin c'est surtout que j'avais testé une version traduite par des fans puis j'ai eu un bug et ça m'a saoulé de refaire.
randyofmana en fait, je trouvais qu'il avait quand même une certaines modernité grâce à toutes ces possiblités de gameplay et son monde qui va dans tout les sens
d'ailleurs je suis pris une rétroid il y a un mois de ça et je viens de télécharger les épisodes
testament Ca tombe bien, je parle du 1 et pas du 3, niark (mais les musiques du 3 sont op ouais Ryuji Sasai, ce génie oublié !)
Le remake DS du 3 est assez différent de l'original, puisqu'ils ont fait le choix d'un retour à la montée de stats aléatoire plutôt que de garder le système d'xp d'origine J'ai fait le remake et il était plutôt cool, dommage que tu n'aies pas pu continuer !
zekk C'est tout à fait l'impression qu'il m'a donné
Je me tâte pour le retroid, l'idée de pouvoir faire du rpg retro dans les transports m'intéresse, mais je me demande s'il est pas plus judicieux d'attendre de pouvoir hacker ma switch et faire portable ET salon
randyofmana Le 1 et le 2 m'ont pas marqué plus que ça, dès qu'on me dit Saga GB je pense direct au meilleur.
Je me le suis payer par la suite le remake, mais à chaque fois j'avais un jeu qui me donnais envie à coté, du coup il a pris la poussière et j'ai perdu ma motivation, après bon je le trouve trop coloré et enfantin dans sa DA, c'est peut être ça qui joue.
testament Ah, je croyais que c'était SaGa 2 le meilleur, on m'aurait menti ?
Le coup du nouveau jeu qui te démotive de jouer à l'ancien, je connais ^^ Après, quitte à l'avoir payé, ce serait quand même bête de pas essayer de le faire un de ces jours... le jeu original était déjà un peu enfantin si je ne m'abuse, mais le nouveau design anime n'aide sans doute pas, oui ^^
randyofmana Je sais pas, pour moi le 3 à tout fait mieux que les précédents si on parle des Saga GB.
J'ai plein de jeux qui attendent leur tour, hélas aujourd'hui c'est plus par envie sur le moment, et j'évite de me forcer quand je le sens pas, mais son tour viendra forcément.
testament Chacun à son favori de toute façon ^^ Perso j'aurai bien du mal à choisir, j'aime les 3 chacun de leur côté !
c'est plus par envie sur le moment, et j'évite de me forcer quand je le sens pas
C'est justement le mieux à faire, c'est comme ça qu'on profite au mieux des jeux ^^
Je viens de terminer de lire ton article en écoutant les musiques que tu as mises dedans et c'était vraiment très intéressant
Je ne connaissais pas du tout l'histoire autour de cette licence (à part l'anecdote du changement de nom que j'ai appris sur l'une des vidéos dAienkei). Du coup, je suis assez intrigué et ça me donne envie de découvrir la licence (du moins l'essayer) et j'ai une petite question ^^
Est-il plus intéressant de découvrir/essayer la licence en passant par "Collection of SaGa" ou par l'émulation ?
zestarlight Content que la lecture t'ait plu, et ait même aiguisé ta curiosité !
Si tu comptes faire les trois dans leur version d'origine (càd pas les remakes sur DS), je pense qu'il vaut mieux se lancer dans le 2 ou le 3 en premier, qui permettent d'appréhender un peu plus facilement le système de jeu. Mais tu peux aussi y aller en mode hardcore et tenter le 1 en premier Les trois sont vraiment chouettes à faire de toute façon.
Pour répondre à ta dernière questions, bah ça dépend si tu veux dépenser des sous ou pas ^^' Je n'ai pas touché à la Collection of Saga, mais pour avoir lu plusieurs tests, ça vaut le coup. Les jeux n'ont pas été retouchés donc c'est l'expérience d'origine (je crois que tu peux même y jouer dans leur version jap ), en revanche tu as une option pour accélérer un peu la vitesse des jeux (sans accélérer la musique ! balèze !), les sauvegardes d'état, la possibilité de jouer au tactile et même avec l'écran switch à la verticale façon gameboy... Bref y'a de bons ajouts, il manque juste un mode musée/galerie, ça aurait été pas mal. Ils n'ont pas mis le remake wonderswan non plus (pas plus que les remakes DS, évidemment)
C'est 20€ sur l'eshop Switch je crois (pas de physique pour l'instant...). Pas encore annoncé sur d'autres supports, mais ça viendra peut-être.
Donc tu as grosse modo le même confort de jeu que sur ému, avec le plaisir de la switch de pouvoir switcher (héhé) en mode salon/portable. Après, l'émulation a l'argument imbattable de te faire économiser de l'argent...
zestarlight J'ai oublié de préciser vu que j'en parle pas dans l'article : Saga 3 sur GB mets complètement de côté le système d'évolution de persos des deux premiers et revient à un système d'expérience/niveau classique ! Par contre il est toujours possible de transformer ses persos en monstre ou robot avec la viande ou les boulons récupérés en fin de combat, et chaque classe a ses avantages/inconvénients comme toujours ^^ Mais du coup, il reste assez différent des deux premiers.
Randyofmana Désolé pour le retard (pas mal de bordel au taff en ce
moment ).
Mais j'ai enfin pris la peine de lire ton article qui est excellent, je ne connaissais la série SaGa que de nom et je me tâtais de l'essayer un de ces quatre même si effectivement je ne pense pas commencer avec celui-là (j'ai du mal avec les RPG Gameboy maintenant même j'ai fini Link's Awakening et Mystic Quest dessus à l'époque).
Les Remasters annoncés il y a quelques temps seront peut être l'occasion pour moi de me lancer, sinon j'ai le SaGa Frontier 2 qui m'a été recommandé par des amis (le 1er est bien hardcore à ce qu'il parait) que me conseilles tu?
Au plaisir de lire tes prochains articles, n'hésites pas à me notifier pour le coup.
neoaxle Pas de souci ^^ Mon article ne va heureusement pas s'envoler, et ce sera encore mieux si je te notifie les prochaine fois
Merci pour ton retour, et ravi de t'avoir fait découvrir cette série ! Malheureusement, je suis un très mauvais fan de Saga XD Je n'ai fait que ce premier épisode sur GB, les remake DS du 2 et 3, et plusieurs heures sur Romancing Saga 3... Mais c'est une série qui m'a toujours fascinée, et j'ai bien l'intention de m'y mettre sérieusement un jour, quand je pourrai y jouer dans de bonnes conditions ^^
Effectivement, il vaut mieux ne pas commencer avec celui-là, à moins de ne pas être dérangé par le challenge des jeux d'antan ^^' Mais la trilogie GB a un gameplay particulier qui reste unique dans la série, donc elle est intéressante à faire. Si tu en as la possibilité (idéalement ému ou sur R4, il doit y avoir des patchs de traduction anglaise), essaye de faire les remakes du 2 ou du 3 sur DS, ça te donnera au moins un aperçu tout en étant moins rude.
Pour la série d'une manière générale, ils sont tous bons, sauf Unlimited Saga qui a un système de jeu très bancal, paraît-il. Mais Ministrel Song aussi sur PS2 est top. Il y a aussi le récent Scarlet Grace que tu dois pouvoir trouver sur Switch, mais très minimaliste dans son approche (scénario, exploration très réduits) et assez rude pour les néophytes. Donc Saga Frontier 2 me paraît un bon choix (quoique là encore, il se démarque des autres épisodes), sinon je te conseille Romancing Saga 3 (ému SNES ou via le remaster HD) qui m'a paru être le plus abordable pour rentrer dans la série.
Tous les jeux, malheureusement, sont réputés pour être passablement difficiles Quel que soit ton premier choix, je pense que personne ne t'en voudra si tu t'armes d'un guide !
randyofmana J'ai trouvé une rom hack qui corrige les textes de la version anglaise ainsi que quelques bugs, je vais faire celle-ci je pense, merci pour les précisions en tout cas
Il y a également une "fan-traduction" de la version WonderSwan Color ^^
Les images des artworks ne fonctionnent pas, faut que je corrige ça... mais là je dois partir
Très bon article je déguste en lisant
perso je l'ai fait il y a une dizaine d'année en le trouvant par hasard en brocante !
je dois avouer avoir été bluffé, certainement une de mes meilleurs expériences gameboy !
par contre je te rejoins sur la difficulté mal dosée
zestarlight Prends ton temps
ducknsexe Merci, je les mets un peu pour ça à vrai dire ^^ Mais c'est aussi l'occasion de voir qu'une fois de plus, la jaquette occidentale est un peu à côté de la plaque...
zekk Merci ! Ah tiens, je l'ai terminé il y a une dizaine d'années aussi, mais sur ému
Mais je te rejoins sur le côté bluffant, pas tant sur l'aspect graphique et narratif qui restent limités (non pas que ça me gêne, mais voilà), mais sur les innovations de gameplay et la variété de l'univers, c'était fou pour un jeu gameboy !
Et en effet, la difficulté est bancale, en tout cas je me souviens avoir évidemment galéré au début, et ne plus vraiment avoir de soucis à partir de la moitié du jeu. Ca doit dépendre beaucoup de la constitution de ta team, les humains sont clairement dévalorisés en début du jeu, mais dès que tu amasses de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, tu peux en faire des gros bill et rouler sur à peu près tout. Même le boss final dans le fond ne m'a pas paru insurmontable contrairement à ce que je dit dans l'article, mais je voulais quand même citer le fait qu'il était considéré comme l'un des plus durs ^^'
https://youtu.be/jpqJ4grwH0E
https://youtu.be/7caED-rLmyc
https://youtu.be/_CaSPcbk-pk
https://youtu.be/hGRh8uMfG7E
https://youtu.be/1vWw0ixSZ0c
d'ailleurs je suis pris une rétroid il y a un mois de ça et je viens de télécharger les épisodes
Le remake DS du 3 est assez différent de l'original, puisqu'ils ont fait le choix d'un retour à la montée de stats aléatoire plutôt que de garder le système d'xp d'origine
zekk C'est tout à fait l'impression qu'il m'a donné
Je me tâte pour le retroid, l'idée de pouvoir faire du rpg retro dans les transports m'intéresse, mais je me demande s'il est pas plus judicieux d'attendre de pouvoir hacker ma switch et faire portable ET salon
Je me le suis payer par la suite le remake, mais à chaque fois j'avais un jeu qui me donnais envie à coté, du coup il a pris la poussière et j'ai perdu ma motivation, après bon je le trouve trop coloré et enfantin dans sa DA, c'est peut être ça qui joue.
Le coup du nouveau jeu qui te démotive de jouer à l'ancien, je connais ^^ Après, quitte à l'avoir payé, ce serait quand même bête de pas essayer de le faire un de ces jours... le jeu original était déjà un peu enfantin si je ne m'abuse, mais le nouveau design anime n'aide sans doute pas, oui ^^
J'ai plein de jeux qui attendent leur tour, hélas aujourd'hui c'est plus par envie sur le moment, et j'évite de me forcer quand je le sens pas, mais son tour viendra forcément.
c'est plus par envie sur le moment, et j'évite de me forcer quand je le sens pas
C'est justement le mieux à faire, c'est comme ça qu'on profite au mieux des jeux ^^
Je ne connaissais pas du tout l'histoire autour de cette licence (à part l'anecdote du changement de nom que j'ai appris sur l'une des vidéos dAienkei). Du coup, je suis assez intrigué et ça me donne envie de découvrir la licence (du moins l'essayer) et j'ai une petite question ^^
Est-il plus intéressant de découvrir/essayer la licence en passant par "Collection of SaGa" ou par l'émulation ?
Si tu comptes faire les trois dans leur version d'origine (càd pas les remakes sur DS), je pense qu'il vaut mieux se lancer dans le 2 ou le 3 en premier, qui permettent d'appréhender un peu plus facilement le système de jeu. Mais tu peux aussi y aller en mode hardcore et tenter le 1 en premier
Pour répondre à ta dernière questions, bah ça dépend si tu veux dépenser des sous ou pas ^^' Je n'ai pas touché à la Collection of Saga, mais pour avoir lu plusieurs tests, ça vaut le coup. Les jeux n'ont pas été retouchés donc c'est l'expérience d'origine (je crois que tu peux même y jouer dans leur version jap
C'est 20€ sur l'eshop Switch je crois (pas de physique pour l'instant...). Pas encore annoncé sur d'autres supports, mais ça viendra peut-être.
Donc tu as grosse modo le même confort de jeu que sur ému, avec le plaisir de la switch de pouvoir switcher (héhé) en mode salon/portable. Après, l'émulation a l'argument imbattable de te faire économiser de l'argent...
moment
Mais j'ai enfin pris la peine de lire ton article qui est excellent, je ne connaissais la série SaGa que de nom et je me tâtais de l'essayer un de ces quatre même si effectivement je ne pense pas commencer avec celui-là (j'ai du mal avec les RPG Gameboy maintenant même j'ai fini Link's Awakening et Mystic Quest dessus à l'époque).
Les Remasters annoncés il y a quelques temps seront peut être l'occasion pour moi de me lancer, sinon j'ai le SaGa Frontier 2 qui m'a été recommandé par des amis (le 1er est bien hardcore à ce qu'il parait) que me conseilles tu?
Au plaisir de lire tes prochains articles, n'hésites pas à me notifier pour le coup.
Merci pour ton retour, et ravi de t'avoir fait découvrir cette série ! Malheureusement, je suis un très mauvais fan de Saga XD Je n'ai fait que ce premier épisode sur GB, les remake DS du 2 et 3, et plusieurs heures sur Romancing Saga 3... Mais c'est une série qui m'a toujours fascinée, et j'ai bien l'intention de m'y mettre sérieusement un jour, quand je pourrai y jouer dans de bonnes conditions ^^
Effectivement, il vaut mieux ne pas commencer avec celui-là, à moins de ne pas être dérangé par le challenge des jeux d'antan ^^' Mais la trilogie GB a un gameplay particulier qui reste unique dans la série, donc elle est intéressante à faire. Si tu en as la possibilité (idéalement ému ou sur R4, il doit y avoir des patchs de traduction anglaise), essaye de faire les remakes du 2 ou du 3 sur DS, ça te donnera au moins un aperçu tout en étant moins rude.
Pour la série d'une manière générale, ils sont tous bons, sauf Unlimited Saga qui a un système de jeu très bancal, paraît-il. Mais Ministrel Song aussi sur PS2 est top. Il y a aussi le récent Scarlet Grace que tu dois pouvoir trouver sur Switch, mais très minimaliste dans son approche (scénario, exploration très réduits) et assez rude pour les néophytes. Donc Saga Frontier 2 me paraît un bon choix (quoique là encore, il se démarque des autres épisodes), sinon je te conseille Romancing Saga 3 (ému SNES ou via le remaster HD) qui m'a paru être le plus abordable pour rentrer dans la série.
Tous les jeux, malheureusement, sont réputés pour être passablement difficiles
Il y a également une "fan-traduction" de la version WonderSwan Color ^^