Arte met une nouvelle fois le cinéma asiatique à l'honneur ce soir avec la diffusion à 20H 55 du film chinois Détective Dee II La Légende du Dragon des Mers (127 mn) de Tsui Hark suivi du drame coréen de July Jung, A Girl at My Door (113 mn) à 23H 05. Bonne soirée !
Apesanteur
À la fois Sherlock Holmes et Bruce Lee, le personnage de Tsui Hark s'inspire du juge et Premier ministre Di (alias Ti, sous la plume de l'auteur néerlandais Robert van Gulik), renommé pour sa sagesse, qui officia réellement au temps de l’impératrice Wu. Ce "prequel" des aventures de Dee mêle combats chorégraphiques spectaculaires, que l'utilisation du ralenti rend encore plus acrobatiques – au point que les protagonistes semblent en apesanteur –, costumes extraordinaires et décors somptueux. Pimenté d'une indispensable dose de kitsch, un éblouissant divertissement qui nous plonge au cœur de la grandiose Chine impériale.
Sombre tableau
Sélectionné à Cannes dans la catégorie "Un certain regard", le premier film de la Sud-Coréenne July Jung est un coup de maître. Confrontant deux personnages féminins entravés par d'indicibles secrets, l'intrigue dessine à petites touches un sombre tableau de la société coréenne au travers d'une large variété de thématiques : les préjugés envers l'homosexualité, la violence domestique, l'exploitation des travailleurs immigrés ou les tourments de la solitude. Porté par l'actrice Donna Bae – une star en Corée – et produit par le réalisateur Lee Chang-Dong "(Poetry"), "A Girl at My Door" se révèle aussi troublant que percutant.
Arte consacre sa soirée à David Lynch avec la programmation de Mulholland Drive (140 mn) à 20h 50 suivi de Lost Highway (129 mn) à 23h 15. Bonne soirée !
Le labyrinthe des rêves
Rares sont les films ayant suscité une telle fascination. De ce qui était au départ l’épisode pilote d’une série télévisée (désavoué par ses commanditaires), David Lynch a su tirer la quintessence de son univers et de ses obsessions. L’étrangeté et l’angoisse tapies sous la surface lisse du décor se mêlent à la quête d’identité et au dédoublement des personnages, dans une ronde onirique qui égare le spectateur autant qu’il le séduit. Naomi Watts et Laura Elena Harring, splendides, incarnent chacune une icône de l’usine à rêves et son contraire. Cadrages sophistiqués et déroutants, maestria du montage, bande-son lancinante et vénéneuse : tout l’art de Lynch se déploie pour former un spectacle hypnotique et obsédant. Sans oublier un humour quasi absurde, qui éclate dans les situations les plus incongrues.
Schizophrénie
Depuis Eraserhead, son premier long métrage (1977), David Lynch manipule les images oniriques, rêves ou plutôt cauchemars éveillés, à la frontière de la démence. Dans Lost Highway, cette folie s’exprime par un scénario éclaté, des souvenirs confus et des personnages qui se dédoublent, dans des décors étrangement dépouillés. Patricia Arquette, qui incarne à la fois Renee et Alice, joue sur le contraste fantasmatique entre douceur et perversité, ce qui provoque une angoisse très spécifique au cinéma de David Lynch. L'intrigue de Lost Highway fascine et dérange. Elle donne les clefs de sa compréhension tout en annonçant déjà qu’elle ne se livrera jamais totalement. Du grand art.
Arte met encore l'animation à l'honneur ce soir sur son antenne avec la diffusion de Piano Forest (95 mn) de Masayuki Kojima. Rendez-vous à 20H 55 sur le canal 7 de vos tv pour celles et ceux intéressés.
Adapté du manga homonyme à succès de Makoto Isshiki, ce long métrage d'animation aux lignes claires et réalistes est une ode à la musique classique. Dès les premières images du film, le piano s'impose comme un personnage à part entière, qui s'anime de façon magique sur les partitions de Mozart, Beethoven et Chopin. La bande originale, composée par le musicien japonais Keisuke Shinohara, contribue à créer une atmosphère poétique.
Ce soir Arte programme 2 films d'animations avec Souvenirs de Marnie (97 mn) des studios Ghibli à 20h 50 et La Planète Sauvage (69 mn) de René Laloux à 22h 30.
Bonsoir, dans quelques minutes, à 20H 50, Gulli diffusera James et la Pêche Géante, film d'animation d'Henry Selick, le réalisateur de L'Etrange Noel de Mr Jack ou de Coraline.
James Trotter est un jeune orphelin accueilli chez ses tantes, Eponge et Piquette, deux mégères qui le réduisent en esclavage. Néanmoins, la petite vie de ce garçonnet va changer lorsqu'un personnage mystérieux lui donne un sac sensé détenir la solution à ses problèmes. Cependant, le sac se renverse sur un pêcher, et la famille voit naître une pêche géante. Malgré l'interdiction de ses tantes de s'en approcher, James est affamé et croque la pêche. Commence alors pour le garçon une aventure qu'il n'est pas prêt d'oublier...