Les joueurs de In Memoriam sont encore sous le choc. Il y a quelques semaines, une énigme soumise par le Phoenix, le tueur en série poursuivi par Jack Lorski depuis le premier opus de la série, menait à ce message: « Jack Lorski est mort ». Cette triste nouvelle annonce la sortie, le 21 septembre 2006, d'un DVD réalisé par le Phoenix lui-même, et qui permettra peut-être de mettre la main sur ce dangereux criminel. Que les nouveaux venus se rassurent, il n'est pas nécessaire d'avoir joué au volet précédent pour comprendre l'action d'In Memoriam : Le Dernier Rituel
Jouer à un jeu vidéo, c'est accepter la barrière représentée par l'écran, qui empêche tout joueur de pénétrer dans son univers, aussi réaliste soit-il. Quel que soit le degré d'identification avec le personnage incarné, le joueur ne peut jamais être véritablement intégré à l'histoire. Et c'est à lui de faire un effort d'imagination, pour se projeter mentalement dans celle-ci.
Un jeu dont vous êtes le héros
Dans
In Memoriam, l'inverse se produit. On n'a pas à s'imaginer pénétrant dans un univers nouveau, ou étant un personnage imaginaire, puisque c'est le jeu qui s'immisce dans notre réalité. En effet, le DVD sur lequel est présenté ce titre aurait été conçu par le tueur lui-même, qui invite quiconque le visionnant à l'affronter dans un duel psychologique. N'importe qui peut donc jouer à ce jeu, et tenter de triompher de cet individu manipulateur.
Le support contient des séquences filmées, qui sont des extraits des journaux intimes d'une jeune policière espagnole chargée d'enquêter sur la mort de Jack Lorski, d'une avocate partie à la recherche de son frère disparu, ou encore d'un profiler allemand. Tous sont des victimes du Phoenix, qui les a mis en scène dans une série de photos ou de vidéos macabres, qu'il faudra examiner au plus près pour y déceler des indices sous forme de codes. Une véritable plongée en enfer, dans les méandres de l'esprit de cet être malfaisant et néanmoins particulièrement brillant. La richesse et la difficulté de ces énigmes requièrent une aide extérieure. Et c'est là que se situe l'originalité du titre : il faut sortir du jeu pour le résoudre. Plus précisément, c'est en surfant sur internet que le joueur dénichera des pistes utiles, à travers des centaines de sites, certains créés pour l'occasion, d'autres déjà existants, qui auront accepté de participer à l'expérience. Le plus célèbre est sans doute le site du quotidien Libération, sur lequel on trouve déjà un article relatif à la mort du héros.
Quand la réalité rejoint la fiction
Ce mélange entre vrais et faux sites tend à atténuer la limite entre réalité et fiction, un des principes sur lesquels repose le succès de
In Memoriam. Plus encore, cet épisode mélange aux éléments scénaristiques fictifs des faits historiques qui reprennent certains des plus grands mystères ésotériques tels que les origines de la franc-maçonnerie et des thèses crédibles sur les templiers ! Pour guider le joueur au milieu de cette avalanche de documents et de références, des personnages viennent l'aider, en lui envoyant des emails ou des textos. Parmi eux, on retrouve les protagonistes du précédent opus : Julie, l'étudiante en histoire passionnée d'ésotérisme, Géry alias « fe256 » le hacker, mais aussi de nouveaux héros, ou encore David Marcus, un psychologue spécialiste des tueurs en série. Le dialogue qui s'instaure alors renforce l'impression de réalisme.
Partager ses découvertes avec des personnages fictifs c'est bien, mais avec d'autres joueurs c'est mieux ! Lors de la première traque, des joueurs s'étaient spontanément réunis par le biais de sites dédiés, pour partager leurs découvertes. Cette fois-ci, l'équipe de
In Memoriam : Le Dernier Rituel met à leur disposition un site communautaire qui suit leur avancement en temps réel et leur permet de se regrouper par compétences, au même niveau du jeu. Cette dimension communautaire très développée donne encore plus de vie à l'univers de
In Memoriam, puisqu'il devient un sujet et un moyen de regroupement. Les joueurs, réunis autour du même objectif, contre un ennemi qui en devient d'autant plus tangible, sont véritablement plongés dans ce polar mystérieux, cette expérience excitante et haletante qu'ils vivent ensemble.
In Memoriam : Le Dernier Rituel promet entre 30 et 35 heures de jeu, et plus d'une heure et demie de film pour une expérience qui s'annonce immersive. Cette plongée au cœur de l'esprit malfaisant du Phoenix, provoque une attente fébrile et un réel enthousiasme parmi les joueurs, et on comprend pourquoi. Rendez-vous dans quelques semaines pour le test complet, toutes fenêtres fermées, et dans le noir !