En 2009, 2010 chez nous, Demon's Souls fut la preuve qu'aujourd'hui encore, une nouvelle licence sortie de nulle part pouvait rencontrer un gros succès uniquement grâce à quelques jolies critiques et surtout un important bouche-à-oreille. Porté par une telle estime, ce titre n'aura finalement pas attendu trop longtemps pour s'offrir « une suite », disponible depuis un moment sur Xbox 360 et PlayStation 3. Réclamé par les joueurs, la version PC vaut-elle encore le coup malgré un tel retard ?
Comme pour le premier épisode, on aurait tendance à mettre le scénario de coté, tant il n'a rien de franchement mémorable, pour se consacrer à l'essentiel du jeu, à savoir le gameplay. Dès le départ de l'aventure, le titre nous propose de créer son avatar avec les règles classiques d'un RPG occidental : plusieurs classes plus ou moins équilibrés allant du guerrier au mendiant en passant par le bandit, le pyromancien, etc. Bref, près d'une dizaine en tout. Une fois notre choix effectué, on personnalise rapidement notre personnage (nom, sexe, cheveux...) pour entrer dans le vif du sujet. N'espérez pas un point de départ dans une quelconque bourgade encore en paix, vous démarrez directement au cœur d'une espèce de prison hostile et surtout dans le corps d'un mort-vivant. Sans tutorial ni indications hormis les quelques mots laissés sur le sol, vous devez donc en priorité trouver la sortie, repousser les quelques ennemis et surtout redevenir un humain. Les premières minutes seront suffisamment parlantes : des adversaires redoutables, quelques pièges et un premier boss qui pourrait passer pour un grand méchant à ceux qui ne sont aujourd'hui plus habitué au challenge.
C'est une fois ce boss découpé que les problèmes démarrent véritablement. On se rend rapidement compte que les développeurs ont tout fait pour rehausser la difficulté du précédent opus, avec tout d'abord un véritable monde qui s'offre à nous avec des raccourcis dans tous les sens au lieu de zones découpées, de quoi renforcer ce sentiment d'être constamment perdu dans un univers qui ne demande qu'à vous voir mourir. Et comme dans le premier épisode, mourir signifiera perdre ses âmes, véritable monnaie d'échange et seule source capable de faire évoluer votre avatar. Encore une fois, il sera possible lors d'un second essai de retrouver l'endroit de notre échec pour récupérer notre gain en redoublant de vigilance car une seconde mort d'affilée signifierait la disparition définitive de votre pécule. Ce qui arrivera assez souvent, autant vous prévenir. Les ennemis les plus faibles constituent toujours un danger potentiel, surtout lorsqu'ils arrivent en grappe avec quelques archers dans le fond et une maîtrise complète de votre personnage sera indispensable. A ce propos, si le lock fait son apparition pour nous aider à y voir un peu plus clair, les non-habitués risquent de pester comme il faut contre la lourdeur du héros qui ferait passer Marcus Fénix pour Ryu Hayabusa.
L'une des grandes différences de cette suite vient de la disparition du Nexus pour mettre en avant les simples feux de camp. Véritable havre de paix, même s'ils n'empêcheront pas l'approche des ennemis les plus puissants, ces derniers feront office de points de réapparition, toujours utile vu les nombreux faux pas. On pourra également y remettre notre énergie au maximum, faire le plein de potions, réparer nos armes et augmenter de niveau de temps à autre. Une véritable oasis dans un désert assassin en somme, même si chaque halte aura un effet pervers : faire réapparaître tous les ennemis préalablement tué. Alors si on a envie de s'entraîner un peu, la chose est bienvenue mais lorsqu'on a sué comme il faut pour atteindre un certain point, on hésite soudainement à revenir en arrière et tout recommencer, ou progresser un peu plus dans le but de trouver un nouveau checkpoint (et prendre le risque de mourir, encore).
Blindé de bonus et de boss gigantesques qui pourront nous achever en deux coups (avec une demi-seconde d'écart entre les deux), Dark Souls propose pourtant une option pour nous faciliter un peu la vie : le online. Pour cela, il faut déjà rendre son apparence humain à notre avatar-zombie en sacrifiant un peu d'humanité pour profiter de l'ensemble, comme les fameux messages laissés par d'autres joueurs qui préviennent de pièges au détour d'un couloir. On pourra également coopérer avec quelques sympathiques inconnus mais également jouer le fourbe et entrer dans le monde d'un autre joueur pour le tuer et voler ses âmes. C'est là tout le vice du jeu en ligne car si le titre est parfaitement jouable sans connexion, l'apport d'autres joueurs peut donc autant vous fournir d'aides que de nouvelles façons de mourir, surtout que les développeurs n'ont pas été radins en option pour pourrir les parties des autres joueurs, ou se faire pourrir la notre. Exemple simple : sacrifier un objet si possible rare qui se transformera alors en ennemi puissant dans le monde d'un inconnu, capable pour le coup de nous faire gagner quelques bonus. Et vu que terminer le jeu est déjà un grand succès en soi, on n'hésitera pas à privilégier notre aventure au détriment de celle des autres. Dommage que cet aspect soit un peu raté, la faute à un afflux de cheaters capables de détruire votre session.
Et coté PC ?
Les développeurs n'ayant eu que rarement l'occasion de se faire la main sur PC, on subit le manque d'options coté configurations avec un titre dénué de 1080p et un frame-rate bloqué à 30FPS (évitant au moins de nombreux ralentissements propres aux consoles). Coup de bol, l'optimisation reste au rendez-vous et vous n'aurez pas besoin d'une bête de course pour faire tourner le jeu au max. L'impression de rester sur consoles se ressent également (et évidemment) au niveau de la jouabilité, le titre étant proprement injouable au combo clavier-souris, rendant obligatoire l'utilisation d'un bon vieux pad.
Du coté des choses inédites, si on pensait avoir du lourd, le constat se fait un peu mitigé. Du coté du PVP tout d'abord (jusqu'à quatre en deathmatch ou en équipe) : ultra buggé et ne reposant que sur du matchmaking, n'offrant donc même pas la possibilité d'affronter qui on veut quand on veut. A oublier en attendant une éventuelle mise à jour. L'extension « Artorias Of The Abyss » permet déjà un peu plus de gaieté avec une aventure inédite chargé en boss, en jolis décors et en équipement inédit, pour une durée de vie malheureusement trop courte : les joueurs ayant déjà retourné l'aventure principale ne mettront qu'une demi-douzaine d'heures à terminer ce sympathique DLC. Triste, sauf si on prend le tout comme un simple bonus.
Conclusion : Proposant autant de motivation que de frustration, Dark Souls s'impose comme le miroir parfait à la tendance actuelle qui facilite la progression au détriment du challenge. Autant dire que le titre se destine uniquement aux joueurs avertis qui n'ont pas peur de découvrir un monde impitoyable placé sous le signe de la solitude où la mort vous guette à chaque minute. Quant à la version PC, elle reste tout aussi indispensable que sur consoles, malgré une extension trop courte et un mode PVP pour le moment loupé.
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