Contrairement au premier épisode qui s'était fait attendre pendant des plombes, pour du coup en décevoir certains au final, cette extension des aventures de l'écrivain aura eu un laps de temps très court entre son annonce (dans le magazine Game Informer) et sa sortie : moins de quatre mois. Une ambition moindre, surtout vu le support concerné. Une manière pour Remedy d'avoir une seconde chance, en vue on l'espère d'une véritable suite un jour ou l'autre.
Malheureusement, il ne faudra pas s'attendre à ce que ce « cauchemar américain » lève le voile sur certaines questions laissées sans réponse dans l'opus d'origine. On a ici affaire à une sorte de spin-off, où on vit tout simplement un épisode de Night Springs (ou Zone X), la fameuse série télé du genre Quatrième Dimension, régulièrement diffusée dans l'univers d'Alan Wake. D'ailleurs, ce dernier est justement le scénariste et l'acteur de cet épisode qui nous fera retourner en enfer, face à Mr. Grincement, alter-ego maléfique de notre héros, représenté le trois-quart du temps en version live (à travers cinématique et télé). Malgré une fin un peu trop simplette, le constat s'impose : au-delà du scénario sans grande surprise, les développeurs ont créé un bad-guy très marquant, portée par une folie sans égale et un cynisme qui fait parfois froid dans le dos. Une réussite, lui octroyant plus de charisme que le héros lui-même et que les divers protagonistes (trois en tout) sans grand intérêt qu'on croisera tout au long de l'aventure.
Un scénario simple oui, mais pas dénué d'une belle écriture, d'ailleurs loin d'être envahissante. Les plus bourrins pourront s'ils le souhaitent foncer directement vers l'objectif, toujours indiqué sur le radar, et n'auront droit qu'à une poignée de scènes rapides résumant la situation. Les autres, plus avides d'informations sur cet univers déjanté, pourront parler à plusieurs reprises aux PNJ pour étoffer le background, regarder les quelques télés mettant en scène Mr. Grincement, écouter les différentes radios, passant un groupe oldies remis en avant par votre agent Barry, et surtout trouver l'ensemble des pages manquantes, qui répondent aux principales questions posées par ce spin-off, même la raison pour laquelle on porte ces nouveaux fringues.
Malgré certaines craintes, l'ambiance typique du premier épisode est donc de retour. La sensation d'évoluer dans une dimension coupée du reste du monde est bien présente, souvent angoissante, et ce grâce à une partie sonore toujours aussi bien maîtrisée. Il est tout de même dommage que l'arrivée d'ennemis soit à chaque fois accompagnée d'un bruit de fond (sauf si c'est de dos, ce qui est assez rare), empêchant tout sursaut, et ne permettant pas à la pression de monter lorsqu'on entend de drôles de petits bruits à certains endroits. Notons en passant que le jeu est en version originale sous-titrée, pour mieux apprécier la qualité des doublages. On terminera sur la partie technique pour signaler que si graphiquement le rendu n'est pas aussi bon que dans le précédent opus, ça reste tout de même de très bonne qualité pour un « simple » jeu Xbox Live Arcade, avec des niveaux qui plus est très ouverts.
Le problème avec ces niveaux ouverts, c'est qu'il ne sont pas vraiment nombreux. Pour comprendre cela, sachez donc que le jeu est découpé en trois actes, symbolisé par un décor à chaque fois : le motel et ses alentours, l'observatoire et le niveau du drive-in. L'aventure consiste en gros à suivre le radar (sauf si vous fouillez un peu) pour aller parler au protagoniste du niveau, aller buter quelques ennemis, chercher un objet, le remettre à sa place, etc. On parcourt ainsi les trois actes à trois reprises, le scénario nous lançant dans une boucle temporelle où il faudra impérativement trouver la solution pour en sortir afin de ne pas être condamné à refaire éternellement la même chose. Un principe vu dans moult médias, comme dans l'épisode « Lundi » d'X-Files ou plus récemment Source Code (entre autres). En tout cas, le système fonctionne assez bien, les développeurs ayant balancé quelques excuses pour zapper certaines situations lors de notre second ou troisième passage.
Pour le reste, comme on s'y attendait un peu vu les quelques vidéos, American Nightmare est effectivement un peu plus porté vers l'action, sans tomber dans l'abus. Les ennemis sont assez nombreux, avec quelques inédits au programme (celui qui se dédouble à la lumière, ou encore le gros balaise façon Resident Evil 4) mais aucun boss à l'horizon, une qualité ou un défaut selon le point de vue. On aura de toute manière de quoi repousser la moindre attaque, le choix dans l'équipement ayant clairement été revu à la hausse, avec tout de même une petite subtilité : les meilleures armes (du genre fusil à canon scié et l'excellent fusil de combat) ne peuvent être récupéré que dans des mallettes... qui ne s'ouvrent qu'une fois atteint un certain nombre de pages ramassées. Une recherche récompensée, mais pas obligatoire, le jeu étant d'une facilité indécente, avec des checkpoints toutes les deux minutes et des munitions dans tous les coins, qui respawnent qui plus est. N'oubliez pas que, comme dans le premier, chaque ennemi (excepté ceux qui se dédoublent) doit auparavant être éclairé avec votre lampe torche ou vos fusées éclairantes pour être ensuite tué.
Pour quinze euros, il ne fallait pas s'attendre à une durée de vie énorme. L'aventure principal nous prendra entre quatre et six heures, selon votre façon de vous intéresser ou non au background et de chercher tous les éléments secondaires. On n'y retournera probablement jamais, le genre se prêtant à un unique rush et l'absence de niveau de difficulté détruisant de toute manière la moindre envie. Histoire de ne pas trop faire râler les joueurs, Remedy a tout de même inclus un mode arcade, équivalent à un mode survie en solo. Pas de mystère, on shoot le maximum d'ennemis pendant dix minutes, en tentant de ne pas se faire toucher pour garantir un bon multiplicateur de scores. Cinq mondes sont disponibles, chacun en version normale et en difficulté cauchemar. Un petit bonus sans prétention en somme.
Conclusion : Le gameplay et l'ambiance propre à la licence sont deux arguments évidents pour se plonger dans ce spin-off qui peut se pratiquer sans avoir touché au précédent épisode, les liens scénaristiques n'étant présents que par quelques clins d'oeil. Une petite aventure au final, peut-être un poil cher au regard de la durée de vie, qu'on appréciera tout de même en attendant une éventuelle suite, pour maintenant sur la prochaine génération.
Bref finalement, Alan Wake's Americans Nightmare est un très bon spin off qui m'aura bien plus. Plus accessible que le 1, il corrige pas mal de défaut de gameplay. L'ambiance est toujours aussi bien maitrisé et le méchant est particulièrement charismatique. Malheureusement, le jeu devient est également plus facile que le précédent opus, et il est aussi franchement court. Pour finir, on regrettera que la fin soit vraiment mal foutu.
Mais bon, dans l'ensemble, un bon jeu.
7/10
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