Des fans de
Resident Evil, il y en a par pelletées et beaucoup dans le tas connaissent évidemment le mode Mercenaires, d'ailleurs apparu dans l'épisode
Nemesis sur un principe qui a complètement changé depuis puisqu'à l'époque, en plus de la simple survie, il fallait progresser le plus loin possible dans le niveau, augmentant considérablement le facteur stress. Depuis
Resident Evil 4, la formule s'est installée dans le combat en arêne où compte désormais principalement la vitesse et la précision. Lors de l'annonce de
The Mercenaries 3D, on pouvait être surpris (ou pas) de voir
Capcom faire d'un simple mini-jeu un véritable titre à part entière. Encore sur smartphones, ça passe généralement, mais à quarante boules sur une console portable, il va en falloir pour prouver l'intérêt de la chose.
Pour beaucoup et aujourd'hui d'autant plus,
The Mercenaries 3D n'est qu'un simple amuse-gueule en attendant le gros plat de résistance incarné par
Revelations, en démontre la petite carotte placée dans la cartouche : une démo jouable de ce dernier titre. Alors forcément, c'est un peu la joie pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de se déplacer sur les stands dédiés. Sauf que pour des raisons inconnues,
Capcom a décidé de trancher cet aperçu et on passe d'un premier coup d'œil d'une quinzaine de minutes à un bout de niveau pouvant être torché en moins de trois minutes montre en main. Damned! Même la démo de
Resident Evil 2 à l'époque était à peu près trois fois plus conséquente...
Pour ce qui est du jeu, et même s'il n'est qu'une mise en bouche en attendant de meilleures sorties, il faut bien avouer qu'il a au moins le mérite de donner une sérieuse idée des capacités techniques de la machine. Alors oui bon, même si certains développeurs légérement avant-gardistes sur les bords ont osé annoncer que la machine était plus ou moins une Xbox 360 dans la poche, inutile de dire aujourd'hui que c'est surtout moins que plus. Pour autant, le titre est beau. Il ne faut pas s'attendre à du
Resident Evil 5 mais on dira sans trop se mouiller que ça se rapproche du quatrième épisode, avec des décors et personnages plutôt détaillés et une bonne fluidité de l'ensemble. Difficile certes d'apprécier la qualité des stages qui nous entoure avec une caméra aussi proche mais bon, c'est pour ressentir un peu de peur nous dit-on. Enfin, vu qu'on touche à la partie technique, autant aller jusqu'au bout en signalant une 3D correct, qui remplit son objectif sans non plus transcender l'expérience. Comme d'hab quoi.
Concernant le contenu, cette compilation (car c'est un peu ça au final) ne surprendra pas ceux qui savent à quoi s'attendre. En revanche, pour les autres, autant prévenir de suite pour éviter l'évanouissement dû à un achat un poil trop compulsif : vous aurez beau retourner la cartouche dans tous les sens, il n'y a aucune once de scénario ou de background.
Capcom s'est contenté de reprendre façon usine l'essentiel des modes dédiés des quatrième et cinquième opus, que ce soit les décors, les personnages ou les ennemis. Vous vouliez de l'inédit ? Il faudra repasser madame. Pour résumer, on a gracieusement droit à une trentaine de missions mis en place à travers quelques niveaux (plus étriqués que dans les versions consoles de salon), dont certains sont jouables à différents moments de la journée. Pour s'y lancer, on pourra prendre en main huit stars emblématiques de la saga, dont certains seront à débloquer : Chris, Jill, Rebecca, Wesker, Barry, Krauser, Claire et Hunk. Chacun possède un arsenal qui lui est propre et surtout une aptitude à être plus résistant ou non face aux attaques de l'adversaire.
Donc que vous soyez fan ou non, dans le second cas on parle des gens qui ont acheté la cartouche un peu trop rapidement, il va falloir se résilier et s'attarder sur le principe de scoring. Finir l'ensemble des missions vous prendra une soirée tout au plus, c'est au niveau des rang et score que les choses se compliquent. Car pour placer des chiffres qui nous rendront un minimum fier -il nous en faut peu parfois- il faudra absolument observer les mouvements de l'adversaire (qui on le notera rapidement se contente de courir droit sur nous avant de freiner brusquement), tenter quelques kills à la chaîne, viser les jambes pour enchaîner avec une attaque au corps-à-corps, et surtout fouiller le niveau pour récolter quelques munitions et pousser le chrono un peu plus loin. Pour ceux qui ont déjà joué aux deux derniers opus, la prise en main ne posera aucun problème (et pour les autres, il faudra se faire à la rigidité de l'ensemble) mais on notera avec stupeur la possibilité de tirer en se déplaçant, une révolution pour la série !
Seulement, même avec de la bonne volonté, il sera difficile au cours de nos premiers rush de taper des scores de folies ou même des rangs S, tout simplement parce que nos personnages ne sont pas au top de leurs capacités. S'assurant alors d'imposer un minimum de durée de vie dans la cartouche, les développeurs ont tout simplement rajouter un système d'expérience qui fera fera évoluer quelques unes de nos compétences ainsi que la maîtrise de nos armes. De quoi nous « obliger » à enchaîner bêtement les mêmes missions jusqu'à lassitude pour avoir des héros au top et ainsi faire péter le score. Heureusement, pour varier un peu les plaisirs, on pourra se lancer dans des missions en coopération (à deux maximum) en local comme en ligne. Toujours ça de pris. Le principe du jeu est donc clair, sauf que
Capcom a oublié un détail ô combien important et donc particulièrement dommageable vu le genre : le classement en ligne. C'est bête hein ? Et c'est surtout reparti pour un retour aux sources avec indication de nos exploits sur forum et blogs. Ce détail couplé avec l'impossibilité de revendre le jeu dû à une sauvegarde ineffaçable aura de quoi en achever plus d'un.
Conclusion : Difficile de conseiller à qui que ce soit ce Mercenaries 3D. Ceux qui n'ont pas touché aux deux derniers épisodes et qui aiment tout simplement jouer le scoring se sentiront lésés par l'absence de classement en ligne, un détail limite proche du scandale. Quant aux fans, les développeurs ayant oublié toutes formes d'éléments inédits au niveau des décors, des héros ou des ennemis, ils pourront tranquillement retourner sur Resident Evil 5, sans avoir le sentiment d'avoir loupé quelque chose.