Il est bien dur aujourd'hui de se faire un nom dans le monde du FPS tant toutes les places semblent avoir été prises. Metro 2033 était pourtant parvenu à faire son petit effet il y a trois ans grâce à une technique à la hauteur et surtout une ambiance bien différente du style guerilla militaire contre humains ou extra-terrestres fluos. Après un développement houleux et une passation de pouvoirs dû à la fermeture de THQ, sa suite est désormais disponible dans les bacs.
Metro 2034 (qui a d'ailleurs changé de nom) se déroule donc bien un an après le premier épisode mais, autant que les amateurs du bouquin le sachent, il ne reprend pas l'histoire du livre du même nom, préférant cette fois s'attarder sur une histoire qui lui est propre en consacrant toujours le scénario à Artyom, héros ou plutôt survivant qui va connaître de nouvelles mésaventures entre les recoins sombres et désaffectés, les souterrains nauséabonds et surtout les quelques passages en surface, l'un des points forts du jeu autant en terme graphique mais également par l'ambiance flippante qui s'en dégage, notre personnage étant toujours limité dans le temps (via ses doses d'oxygène) sans parler d'une visibilité très mauvaise avec un casque très vite marqué par les coups, le sang et la boue, qu'on peut d'ailleurs rapidement nettoyé. Et comme dans le premier, il nous arrivera de passer par quelques « villes » habités, toujours situé dans les profondeurs et où on pourra croiser de tout, de ce petit garçon qui cherche son nounours au cabaret du pauvre en passant par les filles pulpeuses prêtes à nous faire un petit show sans le haut. Alléchant.
Et c'est là qu'on sent en quelque sort un jeu dont le trip s'avère être en dents de scie. Du jeu moyen à l'excellence, Metro 2034 ne cesse de nous faire basculer d'un bout à l'autre sur l'échelle de l'intérêt et on parlera par exemple de ces phases classiques où nous devons traverser une zone (le jeu est découpé en petite niveaux) en ayant deux possibilités : éliminer tout le monde sur son passage, ce qui sera proche de l'abysse niveau fun, ou agir comme les développeurs aimeraient, à savoir se lancer dans de l'infiltration. De ce coté, les options sont nombreuses pour être silencieux : assommer un garde, l'assassiner sans bruit, utiliser un pistolet silencieux, lancer un couteau... Le tout en évitant que le regard d'un garde passe sur un cadavre, quitte à éteindre les nombreuses lampes du coin, soit à la main, soit en tirant dessus (en faisant attention que personne n'entende). Malheureusement, on prend vite conscience que l'IA est totalement dramatique et incapable de réagir correctement.
Le jeu adoptant un système d'ombre/lumière (ombre = 100 % invisible, lumière = 100 % visible), on peut très bien se faufiler tranquillement à 5cm de chaque garde tant que nous ne sommes pas éclairés. Et quand bien même l'un finit par nous voir, le jeu nous laisse deux à trois secondes pour revenir nous planquer avec le petit bruit d'alerte pour nous prévenir. Difficile donc d'être inquiété ou stressé tant l'avancement s'avère être une promenade vu que, à moins de faire la chasse aux succès/trophées, le moindre repérage sera annihilé par quelques rafales de balles, même en difficile. Les développeurs auront au moins réussi à proposer un minimum de challenge en choisissant les checkpoints plutôt que les sauvegardes manuelles pour éviter d'en rajouter une couche. Un bilan qui s'avère être dommageable, surtout que les bases étaient intéressantes avec des recoins qui ne sont pas sans rappeler du Dishonored (sans non plus en atteindre l'excellence coté level-design). De quoi tout de même passer un sympathique moment, une fois encore si on adhère au principe et qu'on évite de totalement foncer dans le tas.
Seulement, du FPS presque basique, Metro 2044 sait également se transformer en titre des plus prenants et angoissants proche du survival. En effet, à de nombreuses reprises, la peur grimpe aussi vite que la difficulté lorsqu'on fait face à ces espèces de mutants qui bougent beaucoup plus vite et qui sont surtout plus puissants. Les souterrains sont déjà un bon exemple mais on mettra une belle mention à ce niveau à la surface où, sous un temps toujours limité, on doit tant bien que mal progresser dans les marais sans savoir toujours où aller, entouré des grognements de créatures prêts à surgir de n'importe où, le tout très vite suivi d'un niveau dans une ville fantôme sous une nuit angoissante avec quelques apparitions fantomatiques. Plus que jamais, on ressent le travail de l'équipe pour proposer une atmosphère pesante et on se met à imaginer quel serait le résultat d'une future production essentiellement axée sur l'horreur.
Pour le reste, le titre reprend la formule du premier épisode avec une totale linéarité dans la progression malgré l'envie de tout fouiner pour ramasser des munitions et des balles militaires, la monnaie locale. Avec, il sera alors possible de customiser ses armes pour en améliorer les effets, faire le plein de munitions (même s'il est très difficile de tomber à cours) et acheter de l'équipement secondaire comme nos couteaux, grenades (normales/incendiaires) et des claymores pas toujours très utiles sauf quand on sait au bout de deux Game Over à quel endroit déboulera l'ennemi. Coté durée de vie, sachez que le titre ne propose qu'une campagne solo qu'il faudra si possible choisir d'arpenter en difficulté maximum pour être sûr de dépasser la dizaine d'heures. On notera tout de même deux fins, selon que vous choisissiez de buter ou non la plupart de vos ennemis, et un mode Ranger pour les férus de challenge, retirant l'ATH (impossible de savoir notre nombre de balles) et rehaussant un peu plus la difficulté. Notons que ce mode n'est accessible qu'en bonus à la précommande, dans les éditions limitées ou tout simplement pour 5€. Pas cool.
Les plus
Les moins
+ Le travail sur l'ambiance
+ Un FPS pas comme les autres
+ Flippant par moment
+ Bande-son impeccable
+ Les passages en extérieurs
- Scénario bof bof
- L'IA de la honte
- Level-design peu inspiré
- Le mode Ranger non inclus de base
Conclusion : S'il incarne une digne suite du premier épisode, Metro 2034 sait offrir le meilleur comme le très moyen, tout simplement en fonction des niveaux. L'IA totalement à l'ouest et le coup du mode Ranger non inclus de base y sont un peu pour quelque chose mais il serait tout de même dommage de punir totalement le travail de l'équipe qui a su rendre un très beau tableau dont on félicitera l'ambiance palpable qui en ressort.
Nous vous offrons la possibilité de donner votre avis sur un jeu auquel vous vous êtes essayé. L'équipe des modérateurs se réserve le droit de supprimer votre avis s'il ne respecte pas les règles suivantes :
- Votre texte ne doit être ni trop court, ni trop long (minimum de 4 lignes et maximum de 20 lignes).
- Votre texte doit être compréhensible. Evitez donc les fautes d'orthographe et essayez d'être le plus clair possible. Les avis écrits en style SMS seront supprimés.
- Comme pour les forums, il est interdit de flooder, de porter des propos diffamatoires ou racistes, de mettre des liens vers des images ou sites érotiques ou pornographiques, et de mettre des liens en rapport avec le piratage informatique.