Si vous avez lâché la saga Final Fantasy depuis longtemps à cause d'une tournure trop linéaire et surtout cinématographique, voici l'épisode qui pourrait vous réconcilier avec le genre.
Plutôt que de céder encore une fois aux sirènes du remake, même si on ne doute pas de voir un jour les épisodes V et VI sur 3DS,
Square Enix a préféré partir dans une nouvelle voie sur DS, à savoir un titre 100% inédit mais clairement orienté old-school. Rien que le scénario nous renvoie un paquet d'années en arrière avec l'histoire de quatre guerriers de lumière qui vont devoir rendre service à tout un tas de citoyens et accessoirement sauver le monde le moment voulu. Heureusement, si le synopsis n'a rien de révolutionnaire, et c'est fait exprès de toute manière, le cheminement réservera quelques surprises comme une première moitié du jeu où les quatre héros seront souvent séparés pour diverses raisons, nous permettant de jouer avec chacun d'un coin à l'autre de la carte accompagné de quelques PNJ pour nous prêter main-forte lors des nombreux combats. Pas de bol en revanche pour les anglophobes, le titre n'a malheureusement pas été traduit, ce qui n'empêchera pas les joueurs un minimum débrouillard de s'en sortir.
Coté gameplay, on garde toute la flamme de l'époque avec le retour des combats aléatoires, que ce soit sur la carte du monde ou dans les (nombreux) donjons. Evidemment, on a affaire à du tour par tour et on signalera de suite deux détails qui risquent de choquer les nouveaux-venus : l'impossibilité de choisir l'ennemi que l'on souhaite attaquer et un inventaire très limité pour chacun des combattants. Là encore, inutile d'y voir un défaut, les développeurs ayant voulu rendre le jeu aussi difficile qu'à l'époque, avec souvent de gros choix à faire. A ce propos, vous n'êtes pas sans savoir, pour peu que vous ayez suivi l'actualité, qu'une bonne partie de l'aventure tourne autour du fameux système de jobs (28 en tout). Sachez que chacun peut-être appris par n'importe qui puisqu'il suffit juste de revêtir la couronne (qui peut-être un chapeau ou autre) associée au job souhaité. De quoi pouvoir créer l'équipe que l'on souhaite sans la moindre restriction, le genre de chose déjà vu même dans de récents titres comme
Dragon Quest IX.
Pour rester dans le chapitre de la difficulté, sachez que même si vous vous êtes amusés à leveler un max pour apprendre des tonnes de capacités, vous ne pourrez en placer que six dans votre tableau d'ordre en combat, qui seront complétés par les classiques attaque de base, items mais également « boost ». Ce dernier point a une importance capitale puisque chacune de vos actions puisera quelques points AP, qu'il faudra ensuite recharger une fois la jauge vide pour pouvoir agir à nouveau. Loin d'être innocent, ce détail vous oblige à utiliser les bons jobs selon les capacités que vous souhaitez utiliser pour ainsi utiliser moins de AP à chaque fois. Exemple simple : mieux vaut utiliser un mage blanc pour les sorts de soin. Autre point à aborder, chacun de vos jobs ne pourra être exploité correctement qu'en plaçant des joyaux plus ou moins rares dans les enclos des couronnes. Mais attention : les ennemis ne laissant jamais d'argent derrière eux, ces mêmes joyaux vous serviront également à remplir votre bourse après les avoir revendu, et même booster votre équipement en les échangeant chez un forgeron. Encore des choix à faire, souvent capitales !
L'aventure se montre donc très prenante mais également frustrante dans sa difficulté (mourir vous fait perdre de précieux joyaux), du moins pour ceux qui n'ont pas connu l'époque Nes et ses RPG où on s'entrainait constamment pour espérer arriver vivant au prochain village. Heureusement, si vous avez quelques potes possèdant DS et cartouches qui vont avec, vous pourrez vous lancer dans le multijoueurs jouable jusqu'à quatre, qui rendra limite le jeu facile avec de nombreux bonus comme des Battle Points (permettant d'acheter de l'équipement) qui seront multipliés. Evidemment, tout cela baissera la durée de vie qui se situera entre trente et quarante heures en jouant en solo et en essayant d'arriver le plus vite possible aux crédits de fin. Les quêtes secondaires sont d'ailleurs présentes, en surnombre, avec des donjons optionnels et surtout la recherche de l'ensemble des jobs. De quoi faire en somme.
Disponible en magasin pour une trentaine d'euros, Final Fantasy : The 4 Heroes of Light se révèle être un indispensable pour les amateurs de RPG à l'ancienne, avec l'ambiance et la difficulté qui va avec. Les autres le fuiront sans se retourner, mais dans tous les cas, il est bien dommage que Square Enix n'ait pas souhaité traduire son titre.