Dans le petit monde du jeux vidéo, on avait appris qu'il y avait deux sortes de développeur/éditeur. Ceux qui faisaient tout pour balancer un nouvel épisode de leur saga phare tous les deux ans, voir tous les ans pour garantir un beau noël à chaque fois, et ceux qui peaufinaient leurs titres jusqu'à plus soif, menant alors à de nombreux retards pour des titres justes ultimes à la sortie.
Valve Software faisait et fait encore parti de ceux-là, la preuve avec un
Half Life 2 : Episode Three qu'on attend depuis belle lurette. Et pourtant, quelle surprise de voir que c'est ce même éditeur qui balance une suite à l'incroyable
Left 4 Dead, un an après la sortie de ce dernier. Face aux hurlements de terreurs des joueurs qui voient en ce « 2 » un simple
Map Pack, expliquons un peu ce qu'il en est vraiment.
Inutile de le nier, les premières minutes ne montrent aucun signe de révolution. Techniquement tout d'abord, c'est très proche du premier épisode avec aliasing et textures assez moyennes, heureusement rattrapés par le nombre de choses à l'écran et certains bons aspects comme la modélisation des personnages principaux. Les développeurs ont heureusement renouvelé un peu le background par rapport au premier épisode. Oh, ne vous attendez pas à trouver un scénario profond puisque la simple survie sera toujours au cœur du jeu (et ce n‘est pas plus mal), mais nous pouvons cette fois prendre en main quatre nouveaux survivants. On aura droit aux deux gaillards que tout oppose avec Nick le beau-gosse en costard style détente et Ellis, avec sa caquette de jeune mécano. On rajoutera à cela l'obligatoire nana bien foutue en la personne de Rochelle (t-shirt Depeche Mode inclus, la classe), et le Coach, un black assez massif d'un certain âge. Les présentation sont faites, le carnage peut commencer.
Le principe du jeu reste le même qu'auparavant : survivre. A moins de jouer dans les modes de difficulté les plus faciles (et encore, les pièges sont légions à chaque tournant), il faudra faire attention, parfois à chacun de ses pas. Pour faire simple, vous démarrez d'un point A et devez vous rendre à un point B. Entre les deux, des hordes de zombies qui feraient frémir les habitant du village de
Resident Evil 5. Bon point, sauf pour les plus stressés, on trouvera encore plus de situations de haute tension où il faudra par exemple aller trouver un objet particulier qui pourra nous ouvrir la voie, et ce en continuant évidemment de repousser les nombreuses attaques des morts-vivants. Le tout est découpé en plusieurs épisodes, pour un total de cinq campagnes aux décors on ne peut plus variés comme un centre commercial hommage à un certain film, un marais, un parc d'attraction aux clowns assoiffés de sang (le votre) et même des endroits un peu plus urbains où on croisera des CRS zombies faisant régner la loi (la leur).
Evidemment, on oubliera de suite le mode solo complètement inutile vu que l'ensemble tourne autour de la coopération et que l'IA, bien que précise dans ses tirs, est incapable de prendre la moindre initiative et a un mal fou à éviter les billes de Boomers, attirant la horde au moment où il ne faut pas. A deux, l'intérêt est déjà bien rehaussé malgré l'impossibilité d'arpenter les plus hauts niveaux de difficulté (là encore à cause de l'ordinateur) et c'est bien entendu à quatre qu'on atteint l'orgasme vidéoludique, avec des montées d'adrénaline à tout va, aidées par des fins de campagne juste héroïques. On retrouvera le bestiaire du précédent épisode (avec des
Witches encore plus balaises qui se permettent même de se déplacer), complété tout de même par quelques petits nouveaux très embêtants : le Splitter qui s'amuse à cracher de l'acide dans tous les sens, le Charger qui nous plaque contre le mur et le Jockey qui prend un malin plaisir de nous sauter sur la tête pour nous amener dans la mauvaise direction, ce qui est toujours croustillants dans les moments de rush.
Au niveau des nouveautés, on trouvera également et surtout une grosse pelletée d'armes au corps à corps allant du katana à la tronçonneuse en passant par la simple casserole. L'arrivée de tout cela n'est pas anodin puisque les attaques manchettes classiques sont désormais bien plus faibles et limitées en vitesse, ce qui donnera envie aux différents joueurs de se jeter sur ces nouveaux objets de proximité en cas d'attaques massives. Attention néanmoins car acquérir une hache ou une autre arme du genre obligera votre personnage à laisser les pistolets de base au sol, ceux aux balles infinies. Dilemme, dilemme… Surtout qu'aux niveaux des armes à feu, il n'y a pas grand-chose de nouveau à l'horizon avec pour la plupart des versions plus ou moins améliorées de celles déjà existantes. Bref, rien de bouleversant. On terminera avec les modes secondaires qui augmenteront une durée de vie déjà impressionnante pour ceux voulant finir les cinq campagnes en difficulté extrême. Le mode versus tout d'abord qui signe son retour et qui reprendra une fois encore les différents niveaux du jeu de base avec huit joueurs, quatre qui incarne des humains en fuite et quatre jouant les zombies. On rajoutera à cela un mode Survie, équivalent du mode Horde de
Gears of War 2 avec des vagues continues d'adversaires jusqu'à plus soif (ou la mort), un mode Collecte qui opposera une équipe devant aller récupérer un objet particulier sur la map pendant que les autres les empêchent (classique mais amusant) et enfin, pour les purs SM, le mode réalisme qui est en fait un mode de difficulté au dessus de l'extrême et qui enlèvera toutes les indications à l'écran (objets, emplacements des alliés…). Bon courage !
Loin d'incarner une simple extension, ou alors on en demandera tous les jours des comme ça, Left 4 Dead 2 se place comme une très bonne suite pour tous ceux ayant retourné l'aventure précédente. On aurait certes aimé davantage de nouveautés comme un peu plus d'armes à feu ou, pourquoi pas, un petit mode solo un peu plus élaboré pour servir de mise en bouche mais dans l'état, le titre se place une nouvelle fois comme une référence du multi-joueurs.