Pendant une de mes visites en ville, j'aperçois un immeuble d'une taille respectable, dont le sommet permettrait à n'importe qui de voir les alentours et de repérer ainsi quelques détails intéressants. A bord de mon petit bolide, je fonce vers celui-ci et grimpe en haut tel un Spider-Man qui aurait remplacé sa toile par un grappin pouvant atteindre une centaine de mètres. Arrivé à mon objectif, c'est avec plaisir que je fais face à un petit hélicoptère qui n'a rien d'une machine de guerre mais qui semble idéal pour se promener un peu. A peine le décollage effectué qu'il me prend une envie irrésistible de voir jusqu'où je peux monter avec et c'est avec surprise que j'atteins les nuages, me permettant d'apercevoir la totalité du terrain de jeu qui m'est proposé (environ 1000km²). Toujours dans cette envie de trip pas forcément utile mais néanmoins cruciale dans le plaisir de découverte, je saute de mon appareil pour calculer combien de temps je mettrais à toucher le sol. Résultat : plus de trois minutes. J'évite tout de même de causer une mort ridicule et déploie mon parachute avant la seconde fatidique pour ensuite lancer mon grappin contre une belle moto, foncer dessus pour y éjecter son (ex)propriétaire et reprendre ma route car, il faut bien le dire, il y'en a des choses à faire dans ce
Just Cause 2.
Après ce petit point sur une des nombreuses expériences que l'on pourra effectuer ici, parlons un peu plus concrètement du jeu. Vous incarnez Rico Rodriguez, un bellâtre comme on a déjà pu en voir des centaines qui va se retrouver parachuté sur un immense site paradisiaque dans le but de dénicher quelques informations et retrouver une certains personne. Le scénario et les personnages étant loin de faire la qualité de ce nouveau sandbox, on laissera l'histoire de coté en se contentant d'effectuer les missions qui nous sont confiées aux quatre coins de la carte. Car nous ne sommes évidemment pas en face d'une simulation de randonnée. Chaque recoin de Panao est prétexte à quelques fusillades, trois clans s'entêtant à se faire une guerre sans merci pour des prétextes qui leur sont propres : les Roaches, les Reapers et les Ular Boys. Dans tout ce foutoir, il faudra bien évidemment vous faire un nom en jouant les mercenaires de service prêt à passer d'un réseau à l'autre tant que vous faîtes ce qu'on vous dit.
Dès le début du jeu, l'intégralité de la carte se dresse sous vos yeux, sans la moindre barrière technique pour vous freiner en cours de route. A vous donc de partir pour quelques missions principales (qui garderont l'aspect classique de recherche, tuerie, destruction ou protection) ou de vous lancer directement dans des activités annexes comme vous balader tout simplement. Pour cela, les développeurs ont mis à notre disposition pas moins d'une centaine de véhicules aux comportements bien différents selon la surface où vous roulez, allant de la simple moto à l'hélicoptère de combat en passant par le bateau à moteur, le bolide pour les courses urbaines (généralement bien fragiles) ou tout simplement un bon camion pour écraser tranquillement tout ce qui passe sur son chemin. De quoi faire même si le moyen de transport que vous utiliserez le plus restera sans conteste votre grappin qui, comme dit plus haut, possède une jolie portée et vous permettra moult choses allant de l'utile au tout simplement fun. Vous progressez donc plus rapidement dans vos déplacements en forêt, pourrez grimper une immense tour en moins d'une minute, chopperez les bagnoles au loin pour grimper dessus (et vous faire balader tranquillement) ou en prendre possession… Ce petit bijou deviendra également un véritable ami en combat pour envoyer voler certains acharnés ou les accrocher au plafond et vous en servir de cible vivante.
Toujours concernant le grappin, on trouvera en avançant de nouvelles utilités pas forcément des plus commodes mais indubitablement jouissif comme accrocher un ennemi à une voiture puis démarrer celle-ci pour que le pauvre malheureux serve derrière de boulet humain. On découvrira aussi rapidement son coté indispensable pour économiser quelques balles quand, voulant détruire une statue, il vous suffira d'user du filin pour accrocher la statue et fixer l'autre extrémité à un véhicule qui en accélérant renversera « l'œuvre de propagande » au sol. N'essayez tout de même pas ce genre de pratique avec des véhicules dits très légers pour ne pas voir ces derniers se renverser lamentablement face au poids de la statue en question. Bien entendu, on trouvera une paire d'armes pour faire régner le carnage à Panao et si leur diversité ne montre rien d'exceptionnel, on appréciera de pouvoir appeler l'un des nos contacts pour que ce dernier s'occupe, moyennant finance et matière première, d'upgrader la puissance de votre équipement comme la puissance, la visée ou le rechargement. Ce même homme pourra si vous le souhaitez vous vendre quelques véhicules rares ou vous emmener d'un endroit à un autre, très utile vu la taille du terrain de jeu.
L'argent et la matière première tiennent donc une place importante pour faciliter un minimum notre progression de jeu et le meilleur moyen de se remplir les poches restent les quêtes secondaires dissimulées un peu partout. En bref, vous pourrez aller récupérer du matos (indiqué sur le radar), effectuer quelques courses contre-la-montre d'une facilité rare et, le plus souvent, vous « occuper » d'un des endroits signalés sur la carte (très, très nombreux). Concrètement, lorsque vous arrivez dans une des zones secondaires, un pourcentage encore à zéro s'affiche sous votre carte et le moyen d'atteindre les 100% et d'empocher une récompense sera en vrac de détruire tous les éléments importants (généralement en rouge à l'écran comme des bidons explosifs, des tourelles, des radars ennemis, etc.), tuer le ou les général s'il y en a et surtout aller récupérer le matos présent dans les alentours. Inutile de paniquer à l'idée de revivre les moments douloureux lors des recherches de paquets blancs/tags/pigeons d'un
GTA puisque, tant que vous restez dans la zone, une espèce de petit radar vous indiquera lorsque vous approchez d'un coffre de matière première (ou d'argent), jusqu'à le rendre complètement visible grâce à une flèche. De quoi rendre un peu moins
relou l'obtention du score parfait…
Difficile de décrire chaque possibilité de gameplay dans un seul test, d'ailleurs laissons un peu de surprise, mais il faudra bien retenir que
Just Cause 2 réussi parfaitement là où
Mercenaries 2 avait échoué, la faute à de nombreux défauts et un vague sentiment d'ennui chez ce dernier. Ici, le fun parvient à primer et même si les missions peuvent sembler un peu répétitives à la longue, les différentes manières d'arriver à vos fins donneront toujours l'envie d'y retourner et s'éclater à faire tout et n'importe quoi. Les défauts sont évidemment présents (autre que le background) et on notera par exemple le manque d'un bon lock pour les séances de gunfights ou encore quelques bugs techniques qu'on pardonnera facilement face à la taille de l'environnement et la richesse de ce dernier, autant par sa beauté que sa diversité. Aaah… Ces belles promenades dans les bois à souhaiter l'apparition d'une petite route pour y voler le premier véhicule qui passe et traverser un peu plus rapidement les huit kilomètres qui nous séparent de notre prochain objectif…
Annonçons les choses simplement. Si vous êtes fan de sandbox et que vous avez regretté que GTA IV privilégie le background à la « folie » du gameplay, alors ne vous posez pas de question : Just Cause 2 s'avère être une petite bombe de fun qui demandera quelques dizaines d'heures de jeu pour être retourné dans tous les sens. On attend avec impatience un troisième épisode qui corrigera les dernières erreurs (background, doublage, absence de lock et missions un peu répétitives) mais inutile de dire que la licence pose brutalement son pied parmi les références du genre.