Parmi les gros titres de cette fin d'année, Far Cry 2 était avec le nouveau Prince of Persia le titre le plus attendu du groupe Ubisoft. Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu.
Il y a de cela quatre ans sortait
Far Cry premier du nom, véritable hit de
Crytek Studios qui nous offrait une liberté jubilatoire et un environnement paradisiaque. Seulement, pour des raisons diverses, les développeurs ont abandonné leur série pour se consacrer à la saga
Crysis et ont donc laissé un orphelin à
Ubisoft. Non content de récupérer un bébé susceptible de lui rapporter beaucoup, l'éditeur a alors commencé une version console de
Far Cry sur Xbox avec un épisode suivi d'une extension, tout deux plutôt réussi. Mais il a fallu attendre quasiment les cinq ans de la série pour offrir le véritable second épisode qui, comme le diront les fans, n'a finalement plus grand-chose à voir avec l'opus d'origine.
Lors de la sortie des premiers
Far Cry, principalement ceux sur Xbox, certains dénigraient l'intégration en cours de jeu de mutants et autres pouvoirs spéciaux pour le héros comme la faculté à courir très vite ou le force permettant de faire valser des ennemis cent mètres plus loin. D'autres en revanche trouvaient qu'on tenait là une sympathique idée de gameplay.
Ubisoft a tranché dans le vif. Fini les pouvoirs mais place à une nouveauté complètement foireuse : la malaria. Alors oui, le scénario se passe cette fois en Afrique, avec tout le folklore que ça implique. On aura donc droit à de la savane, de la jungle, la faune environnante, mais également une guerre habituelle entre deux factions. Donc oui aussi, on peut dire que la malaria s'assoit sans mal dans ce background, sauf que comme dans la réalité, elle n'est là que pour nous pourrir la vie.
La maladie dans la peau
Jeu vidéo ou pas,
Far Cry 2 n'inclus pas une certaine maladie dans le simple but de nous offrir des nouveautés dans le gameplay, hormis de se sentir foutrement mal à certains points de l'aventure. Pourtant, avec de l'imagination, il y avait de quoi faire. Non, les développeurs ont voulu jouer la carte du réalisme avec le besoin constant de se soigner pour éviter les désagréments. Pour cela, on va « s'amuser » à trouver des cachettes de médocs, un principe ultra répétitif aux allures de quête secondaire raté, sauf que ça reste ici obligatoire pour progresser. Mais s'il n'y avait que ça… C'est tout l'ensemble du jeu qui s'avère être lassant. Pour expliquer simplement, vous passerez le plus clair de votre temps à arpenter la jungle qu'à exécuter les missions principales. En effet, passant d'une faction à l'autre sans réel but que de retrouver un grand méchant lié à tout cela, vous devrez à chacune des missions aller soit bousiller quelques bâtiments, soit faire parler le plomb face à une armée de soldats.
Problème de taille, aller jusqu'à votre point de briefing met déjà un certain temps, à savoir traverser une longue portion de jungle. Une fois la mission en main, vous de devrez dans une bonne partie des cas la remplir à l'autre bout de cette même jungle, puis revenir une fois tout cela terminé. Pour en rajouter une couche, ces traversés pénibles sont d'autant plus exaspérantes qu'on doit en plus de ça passer par des points de passages obligatoires et plombés d'ennemis qui respawn à chaque retour. Enervant au bout de trois heures. Le jeu en dure trente.
Pleurs lointains
Un gros dommage pour ce titre attendu donc. D'autant plus que les graphismes sont absolument superbes avec une jungle plus vraie que nature, par sa superbe végétation et ses bruitages inquiétants. Comme dit plus haut, on trouve quelques traces de la faune mais il ne faudra pas s'attendre à un écosystème parfait, juste du bétail qu'on tuera on pas selon notre humeur. L'autre point fort coté technique, c'est ses effets de lumière en tout genre et son cycle jour-nuit offrant des mêmes décors parfois complètement différents et dont plusieurs sont dotés d'une ambiance certaine. Oui, ça fait mal de voir un tel potentiel gâché, et on ne parlera pas de l'IA complètement à l'ouest (« kikou, je te tourne le dos pour tirer dans le vent »). En bref, une sorte de
Mercenaries en savane, la vue FPS en plus. Il est donc conseillé d'y jouer par petite sessions pour éviter de ranger trop vite le jeu dans un placard. Reste enfin le multijoueurs qui rattrape un peu avec des modes à la pelle (dont la création de map) et la possibilité d'y jouer jusqu'à 16 en ligne. Toujours ça de pris en attendant un probable troisième opus.