Sans avoir jamais réussi à se faire remarquer dans l'actualité face aux blockbusters du genre, Wet débarque aujourd'hui entre nos mains. Après une grosse poignée d'heures, nul doute qu'il ne prendra pas non plus beaucoup de place dans nos souvenirs.
Tout partait pourtant d'un bon sentiment : offrir aux fans d'action un titre à l'ambiance « Tarantinoesque », proche du premier
Kill Bill pour être exact. Nous avons donc bien droit à une nana aussi forte dans l'âme que dans son physique (Rubi Malone de son nom), à ceci près qu'elle ne sera pas motivé par un quelconque sentiment de vengeance mais avant tout par du pognon. Et le plaisir de tuer aussi car la demoiselle ne fait pas dans la dentelle avec hémoglobine par litres et insultes bien grasses. Choquant, ou presque. Bref, ce n'est pas le background qui nous motivera à avancer jusqu'aux crédits de fin avec un scénario complètement dénué d'intérêt et des personnages au charisme d'huitre.
Passons au contenu. C'est assez simple puisqu'il n'y a qu'un unique mode solo où on aura droit à une grosse poignée de missions avec tout de même un choix dans la difficulté. Habituellement, on conseille de sauter sur le mode le plus dur mais pour éviter les crises de nerfs, nous opterons cette fois pour le normal. Bonne petite idée de la part des développeurs, la présence d'une espèce de niveau géant (le quartier général de la miss en fait) servant à maîtriser les différents mouvements du jeu. On comprend alors rapidement qu'on tient une nouvelle Lara Croft, la classe en moins, avec la possibilité de s'agripper un peu n'importe où pour atteindre des sommets, et même le talent de courir rapidement sur les murs. Rajoutons à cela quelques glissades au sol et autres descentes d'échelles à l'envers pour comprendre la souplesse de madame. De ce coté, le tout se montre très jouable même si on reprochera deux tares pour le genre : la caméra qui part parfois en vrille et des bugs de collision nous faisant bêtement chuter. Pas cool.
Comme certains joueurs n'aiment pas se prendre la tête, les développeurs ont opté pour une approche 100% bourrine, offrant alors une architecture ultra linéaire pour les décors et ce afin de se concentrer uniquement sur les gunfights. Les ennemis déboulent donc d'un peu n'importe où et aiment également se regrouper dans des sortes de mini-arènes où il faudra en priorité détruire les différents points d'entrées pour éviter qu'ils arrivent indéfiniment. Bref pour tout cela, vous aurez pour vous quelques armes assez classiques mais aussi et surtout la possibilité de passer en bullet-time (effet
Max Payne/Matrix/etc.) durant vos sauts, glissades et autres. C'est classe, ça tombe bien puisque ça rapporte des points, et ça rend surtout l'ensemble un poil plus facile vu l'aisance de vos adversaires à vous toucher de très loin. Défoulant en difficulté normal, le titre se montre juste crispant dans les passages les plus dures, la faute à une sensibilité bien trop élevée des sticks qui empêche de viser correctement. A croire que le titre a été pensé pour un combo clavier/souris.
Ce genre de problème explosera d'ailleurs complètement lors du passage de la course poursuite, qui mêle pourtant habillement échange de tirs et séquences QTE pour un effet spectaculaire malgré des graphismes bien basiques. C'est dommage, car le titre avait quelques bonnes idées en stock dont la meilleure reste les niveaux où Rubi se retrouve la tronche pleine de sang, offrant alors une esthétisme, des musiques et une ambiance très proche de la séquence au sabre de Kill Bill (encore lui). Histoire d'ailleurs de se rapprocher de ce dernier, la belle pourra tronquer quand elle le souhaite les armes à feu contre une épée aussi affutée qu'efficace.
Les machines actuelles étant suffisamment bien rodées en jeu d'action, WET aura bien du mal à se démarquer ailleurs que du coté du rayon occasion/petits-prix. Pas très beau, assez répétitif et parfois frustrants, le titre finit par ne plus pouvoir offrir le fun qui ressortait pourtant des quelques trailers. Dommage, car l'ambiance était bien là elle.