Les petits gars de
Techland auront vraiment pris leur temps pour accoucher du projet
Dead Island, pourtant annoncé il y a trois longues années. L'attente fut en tout cas toujours présente dans le cœur des gens depuis l'annonce, il faut dire qu'un mélange en apparence entre
Borderlands et
Left 4 Dead, deux des plus grosses surprises de cette génération, ça ne pouvait que fonctionner et c'est finalement en cette fin d'année 2011 que le bébé arrive entre nos mains, pour une longue aventure qui nous offrira le meilleur comme le pire.
Commençons par dire les choses simplement : le scénario ne vaut rien. Abysse. Néant. Trou noir. Nada. On incarne un personnage qui se retrouve pris au piège sur une île paradisiaque où tout le monde s'est soudainement transformé en zombies. Tout le monde ou presque puisqu'il y a tout de même quelques réfugiés que vous croiserez qui ont de toute manière la même envie que la votre : trouver un moyen de s'enfuir de cet enfer. Ne voyez pas plus loin donc, même du coté des rares cinématiques qui n'essaieront à aucun moment de faire preuve de belle mise en scène, ou de mettre en avant les héros de cette histoire. Difficile donc de s'attacher à quoi que ce soit, surtout que le titre est d'un classique pas possible coté design, si on oublie bien entendu le contexte même de l'aventure (l'île donc). Techniquement enfin, ce n'est pas l'extase mais ce n'est pas moche non plus. Juste qu'on ne sera impressionné à aucun moment mais on notera tout de même de nombreux bugs qui tentent d'être corrigé en allant avec des patchs : freeze, bug de quêtes, sauvegardes corrompues, problèmes en ligne, textures qui ne s'affichent pas... Au moins, on aura droit à quelques décors plutôt variés pour oublier le désarroi de faire face à un jeu non fini.
Le titre nous propose donc de prendre en main un personnage à choisir parmi quatre prétendants. Leur histoire importe peu (ils n'en ont pas) et seuls leurs compétences naturelles vous aidera à faire le bon choix : spécialiste des armes contondantes, des armes à feu, des armes de lancer... Une fois votre avatar sélectionné et le prologue terminé, on se lance enfin à l'assaut du jeu. Les comparatifs avec
Borderlands n'étaient pas lancés à la va-vite,
Dead Island s'en rapprochant énormément coté gameplay. On a droit à une immense carte dont on débloque les accès au fur et à mesure de notre avancée, faite de quêtes principales et d'un paquet de quêtes secondaires en parlant à différentes personnes. La plupart de nos missions demanderont d'aller chercher un objet évidemment placé très loin pour le ramener à son propriétaire, de conduire un quidam d'un endroit à l'autre de l'île ou tout simplement d'aller passer un message, le tout en s'occupant en route des zombies qui nous assaillent. Autant le dire, seul, c'est assez répétitif et on ne saura trop vous conseiller d'y jouer en multijoueurs mais on va y revenir.
Pour ce qui est du gameplay, rien à reprocher de ce coté vu le travail effectué. L'expérience est au cœur de l'aventure et on ne cesse de vouloir s'améliorer avec tout d'abord l'expérience engrangée en tuant les ennemis et en accomplissant des quêtes, les niveaux offrant alors des points de compétences à placer dans trois arbres, plus ou moins différents selon le personnage choisi. Hormis cela, c'est du coté des armes qu'il faudra se tourner, en nombre conséquent et reparties en trois classes : tranchantes, contondantes et à feu (sans oublier les simples coups de poings pour les amateurs). Chaque aller-retour est l'occasion d'en ramasser un tas de nouvelles à placer dans ses touches de raccourci, utile vu qu'elles s'usent très facilement, ou à revendre au premier marchand venu, l'argent ayant une importance capitale dans notre progression. En effet, comme dans vraie vie, le moindre de nos besoins vaut beaucoup d'argent, particulièrement la réparation et l'amélioration des armes. Armes qu'on pourra d'ailleurs upgrader pour pouvoir enflammer ses adversaires, les électrocuter ou les empoisonner. Enfin, dernier bon point de ce coté, vos armes possèdent une certaine puissance dans leur capacité à trancher ou briser l'un des membres de vos adversaires, augmentant vos chances de les tuer en un coup ou les rendre quasiment inoffensif.
On terminera du coté du contenu en signalant que le jeu offre tout de même quinze heures de massacre en ligne droite et au moins le double si on prend le temps de tout fouiller. L'aspect « seconde partie » reste présent dans les faits grâce à des personnages se jouant assez différemment mais le coté répétitif rendra indispensable le multijoueurs, dénué de mode local malheureusement et demandant obligatoirement de se retrouver avec des joueurs de même niveau ou presque, ce qui n'est pas toujours simple. On trouvera également quelques bugs de ce coté avec l'expérience des quêtes principales et secondaires qui n'est pas toujours reçue pas tous les membres de notre équipe, et il faudra voir si le récent patch et ceux à venir sont capables de corriger ce véritable problème.
La durée de vie reste donc conséquente donc, surtout que, même à deux joueurs (quatre maximum), le jeu est loin d'être facile. Tout est fait pour nous mettre des bâtons dans les roues et ce n'est pas la présence de quelques véhicules et raccourcis qui nous rendront soudainement la vie facile. Comme évoqué plus haut, les armes ont tendance à s'user très rapidement (surtout les tranchantes) mais on fait également face à de nombreux détails qui, mis bout à bout, ont tendance à bien nous faire suer : présence d'une jauge de fatigue qui rend inefficace nos coups une fois vide, niveau des zombies qui s'adaptent au notre, perte d'argent à chaque KO, zone ultra dangereuse où les ennemis arrivent indéfiniment (et en courant)... Heureusement, il reste le classique coup de pompe capable de stopper net un zombie vous fonçant dessus mais lorsque vous êtes entourés, autant vous préparer au respawn.
Conclusion : Si
Dead Island 2 il y a un jour, on espère vivement y trouver un scénario à la hauteur, des personnages un minimum charismatiques, de la mise en scène, de l'ambiance, moins de bugs et surtout un peu plus de variété. C'est faisable. Pour l'heure, on se contentera donc juste d'un gameplay plutôt bien construit, d'un contenu conséquent et d'un mode coopération rendant l'aventure très agréable. Et c'est déjà pas mal.