Après une actualité qui nous a tous mis l’eau à la bouche, l’heure du test, et donc de la sortie de Psychonauts, est enfin arrivée. Celle pour nous autres européens de goûter aux joies d’un nouveau Jak & Daxter-like. Est-il à la hauteur de nos espérances ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble à travers ces lignes.
Sorti depuis déjà le 19 avril dernier au pays de l’Oncle Sam,
Psychonauts ressemble à s’y méprendre à un désormais célèbre
Jak and Daxter. Or il n’en est rien : le scénario, comme les personnages, n’ont absolument rien à voir avec l’univers de
Naughty Dog. Mais alors justement, que nous propose le titre tout frais de Tim Schafer ? Eh bien c’est simple : vous incarnez un personnage tout aussi loufoque que drôle, Razputin, dont le diminutif utilisé tout au long de l’aventure est Raz. Alors que vous rêvez de devenir testeur de jeux vidéo et de buller toute la journée devant votre écran, son ambition à lui est de devenir
Psychonauts, et ainsi ne plus retourner auprès des membres de sa famille qui le rejettent à cause de ses pouvoirs surnaturels. Mais qu’est-ce qu’un Psychonaut ? Et bien il s’agit tout simplement d’un membre d’une armée un peu spéciale qui a la faculté de pénétrer dans l’esprit des gens, afin de découvrir leur inconscient. Votre terrain de chasse sera donc le cerveau de pauvres inconnus. Alléchant n’est ce pas ?
La guerre des cerveaux est lancée
L’épopée nouvelle débute alors dans une sorte de camp. Après quelques minutes, ce camp s’avère être dirigé par un haut gradé militaire. Nous sommes en fait dans une colonie un peu spéciale, dont le but principal est de former des enfants particuliers, dotés de pouvoirs, à devenir des
Psychonauts. Alors que l’histoire est à peine commencée, on rit déjà aux éclats à cause (ou grâce ?) du
character design, mais aussi, et surtout, grâce à des dialogues délirants, et des attitudes plus que loufoques. Tandis que le chef de la colonie raconte une histoire terrifiante, un bruit se fait soudain entendre… un hurluberlu doté de lunettes-mouches s’approche en volant du chef, et se présente. C’est Raz ! Destiné à se faire virer de la colo, car n’ayant pas l’autorisation de ses parents d’y rester, le chef, aidé de deux « spécialistes » lui laisseront tout de même sa chance, pensant qu’il n’est pas comme les autres (comme par hasard). Et c’est à ce moment précis que démarre l’aventure : vos premiers pas dans le jeu ne vont alors pas tarder.
En effet, toute la colonie est réunie pour un énième entraînement… mais qui sera cependant votre tout premier, le moment ou jamais de vous familiariser avec les commandes, très simples il faut l’admettre. Mais c’est également ici que les premières tensions apparaîtront avec le reste de la clique : jalousie, volonté d’être le meilleur et on en passe… c’est sur le terrain que se régleront ces histoires de mômes. Et quel terrain ! L’esprit, le cerveau de votre chef. Vous vous apercevrez que derrière une coquille bien dure se cache en fait un homme complètement ravagé par ses souvenirs de guerre. Souvenirs qui le hantent, mais qu’il veut bannir de son esprit. A vous de vous en charger. Tel sera votre leitmotiv durant toute votre aventure dans
Psychonauts. Notre personnage est évolutif. Entendez par là qu’il ne restera pas aussi simple du début à la fin : il apprendra de nombreuses techniques de combat et autres pouvoirs, indispensables à la bonne conduite de ses missions. De nombreux objets seront également à collecter, comme des valises, comportant les bagages émotionnels des personnes, mais aussi tout un tas d’items tous aussi décalés les uns que les autres, permettant de soulager les protagonistes de leurs mauvais souvenirs. Un programme à la fois original et tellement prenant, qu’on a du mal à décrocher.
Un fond surprenant
Mais que serait un jeu avec un scénario béton, sans une maniabilité exemplaire ? Un titre injouable sûrement, ce qui est loin d’être le cas ici ! Les actions réalisables sont relativement simples, on use des joysticks pour se mouvoir et des boutons d’action… pour agir justement. Les combats ne sont absolument pas brouillons, on sait qui on est, on se repère facilement sur les maps, et le tout demeure très plaisant. Le fait que l’on se retrouve toujours dans le jeu, tient également dans l’aspect graphique du soft, qui est en tout point superbe. Les niveaux sont tous aussi réussis les uns que les autres, les personnages ont tous leur propre physique, et les environnements sont vastes et très complets. Nous n’avons ressenti à aucun moment une sensation de vide, tout est toujours très bien structuré. Quant à l’ambiance sonore, elle est à l’image du reste : excellente. De plus, l’atmosphère à la fois chaotique et magique du titre est plaisante.
Psychonauts constitue donc une expérience des plus plaisantes, doté d’une trame scénaristique des plus originales, et d’une technique plus qu’honorable, le jeu devrait particulièrement plaire aux joueurs avides de nouvelles sensations, blasés par la monotonie et le manque de renouvellement de certaines franchises comme
Jak and Daxter, ou plus récemment, le quatrième opus relativement plat de la série
Ratchet & Clank. Un titre frais et original, dont il serait réellement dommage de se priver.