Il n’y a pas que le foot dans la vie ! Toujours dans le domaine du sport, il existe un genre au-delà du passionnant, sans pour autant que l’on puisse s’y essayer souvent dans le monde réel. Ce genre, c’est le golf. Accueilli à bras ouvert par les joueurs consoles depuis Golf ! sur Nes, le charme agit toujours 20 ans plus tard, et la peuplade de fans continue de gonfler.
17 juillet 1997. Les japonais voient débarquer dans leurs boutiques préférées le premier volet d’une série en passe de devenir une référence absolue dans le genre :
Minna No Golf. Avec en sa possession un chara-design très kawaï et un
gameplay à toute épreuve, le succès fut immédiat et une version US, renommé
Hot Shots Golf vit le jour. Alors que nous, pauvres européens, n’étions pas forcement délaissés en la matière avec les deux gros poids lourds
Mario Golf et la série des
Tiger Woods, il faudra attendre 2005 pour voir débarquer en Pal, deux ans après la sortie Jap, le 4éme volet de la série, réintitulé chez nous
Everybody’s Golf.
Du golf tous publics
Les fans de
Mario Golf constateront que le
gameplay se rapproche inéluctablement de ce dernier. Sachez que le studio créateur du premier
Minna No Golf,
Camelot, a abandonné la série pour offrir leurs talents à
Nintendo en développant la série des
Mario Golf. L’utilité de cet historique ? Tout simplement le fait que le
gameplay de toutes ces séries golfiques se rapproche énormément en se basant sur l’utilisation d’une jauge de puissance/précision. La plupart des coups se déroulent comme suit : vous commencez par choisir votre club, puis la direction du tir. Le premier appui sur la touche rond lancera la jauge vers la gauche afin de mesurer la puissance qui sera déterminée à votre deuxième pression du bouton (plus la barre s’arrête du coté gauche, plus le tir sera puissant). A ce moment, la jauge reviendra vers la droite et il faudra l’arrêter au bon moment pour obtenir une meilleure précision : s’arrêter au milieu signifie un tir parfait, un peu trop à gauche enverra la balle vers la droite (et vice versa) et un arrêt un peu trop éloigné du centre signifiera une sorte de « tir de la mort » aux effets très variés (puissance minuscule, tir en arrière voir, pour les plus chanceux, un tir tout de même réussi). Une fois sur le green, la jauge n’utilisera que la puissance et il vous faudra examiner une sorte de quadrillage indiquant, via de petits traits de lumière, les courbes de la zone afin de ne pas manquer votre coup.
Mais tout ceci ne représente que « la base » de tout le
gameplay qu’apporte ce titre. Battre les plus féroces adversaires nécessitera une parfaite connaissance de chaque subtilité. Le vent sera par ailleurs le premier détail à ne pas négliger et, même s’il n’est pas toujours indiqué à l’écran, un simple regard sur le mouvement des branches vous donnera un aperçu de sa portée. Ensuite, sachez que vous pouvez augmenter ou diminuer la puissance de vos tirs, et ce, de deux façons : la première s’effectue avant l’activation de la jauge en usant du bouton carré. Cette fonction augmentera la force de votre personnage, mais son nombre d’utilisation est limité en fonction du feeling entre vous et votre caddie. Enfin, la deuxième méthode s’effectue lors de la troisième pression (celle de précision) : il suffit alors d’appuyer, au lieu du bouton rond, sur le bouton triangle pour augmenter la puissance et sur le bouton X pour la diminuer. Pour finir, et c’est la chose la plus importante, vous pouvez à loisir user du joystick lors des différentes pressions pour arrondir vos tirs et effectuer ainsi quelques coups spéciaux comme le backspin. Bref, les néophytes comme les habitués du club trouveront un challenge à leur hauteur et il vous faudra travailler dur pour admirer de magnifiques « trou en un ».
Complet jusqu’au bout des clubs
Il fallait s’y attendre : sorti il y a déjà deux ans au Japon, le jeu semble avoir bien vieilli techniquement. Alors certes, il possède toujours cette patte graphique très nippone avec ses personnages en
Super Deformed qui raviront n’importe quel joueur un tant soit peu otaku, mais voilà, après des jeux aussi fin que
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater ou
God of War, revoir autant d’aliasing fait subitement mal aux yeux. Au niveau des défauts, signalons un public honteusement composé de sprites 2D et des décors de fond à la limite de l’effet « carte postale » (appuyer sur la touche Start et éloigner la caméra amplifiera ce curieux effet). Pour le reste, on ne peut qu’applaudir le travail réalisé sur chaque personnage. Chacun semble posséder son propre caractère bien trempé, identifiable grâce à une foultitude de différentes animations qui leurs sont propre, et d’un design, rappelons-le, très accrocheur. 6 personnages et 3 caddies sont disponibles au début du jeu et il vous faudra finir les nombreux tournois et défis pour arriver à un total de 24 personnages bien différents et 10 caddies. Certaines stars propres à l’univers
Sony en ont d’ailleurs profité pour faire une petite incursion et il ne faudra pas s’étonner lorsque vous vous retrouverez face aux très puissants Jak ou Ratchet. Trouver un personnage en adéquation avec son style est tellement facile que l’on oublierait presque que, contrairement à la série des
Tiger Woods, les développeurs n’ont pas implanté de mode de création de personnages.
Qu’en est-il des modes de jeu ? Le mode entraînement d’abord. Si les néophytes rechigneront à passer par cette case parfois barbante, elle reste indispensable si l’on souhaite dépasser le stade du Bogey. Sachez tout de même que ce mode ne vous enseignera que les bases, les meilleurs coups s’apprenant avec le temps ou via des astuces qu’il vous faudra acheter. Vient ensuite l’indispensable Tournoi : au programme 12 parcours aussi agréables que variés, chacun composé (forcement) de 18 trous. La difficulté n’est pas réellement insurmontable, mais il vous faudra enchaîner Birdies, Eagle et autres « Trou en un » pour que votre personnage gagne son quota d’expérience et puisse accéder à des items spéciaux (clubs, balles…). Autre gros mode de jeu qui vous prendra de très nombreuses heures : le versus. La règle est simple, vous êtes confronté à un adversaire lors d’un tournoi à 9 trous : le battre vous permettra de le débloquer en personnage jouable ; l’écraser (5 victoires sur 9 trous) vous permettra de l’affronter en difficile ; le battre en difficile vous permettra de débloquer une nouvelle tenue pour ledit perso et, enfin, l’écraser en difficile…ne servira qu’à vous vanter auprès de vos copains.
Le dernier mode est incarné par deux mini jeux. Si le premier est assez conventionnel (une suite de parcours vous permettant potentiellement de faire des trous en un), le second deviendra d’ores et déjà culte pour chaque personne s’y essayant : le mini-golf. Le principe est encore une fois très simple : tout en reprenant le
gameplay adopté lors de vos pérégrinations sur le green, vous devrez placer votre balle dans un trou un peu plus grand qu’à l’accoutumée. La difficulté réside dans le fait que placer votre tir en ligne droite par rapport à votre cible vous rapportera une minorité de points : en bref, le but est que la balle face le plus long chemin possible (en usant des diverses pentes, poteaux…) avant d’atteindre son but. Plus le parcours est long, plus le tir peut vous rapporter de points (jusqu’à 50) mais, en cas d’échec, le second tir ne pourra vous faire gagner que 5 points au grand maximum. A vous de bien jauger et de ne pas tenter l’impossible et, pour cela, préparez-vous à passer vos nuits dessus pour atteindre une perfection à première vue inaccessible. Jouissif.
Quand les copains s’y mettent…
Jeu de sport oblige, la présence du multijoueurs relevait de l’obligatoire. Vous pouvez d’ores et déjà inviter trois de vos amis pour de fabuleux tournois ou mini-golf, tous jouables avec une seule manette (même si un multipad affublé de 4 manettes reste bien plus pratique tant le pad semble ne pas vouloir se détacher de nos mains). Amateurs de online, sachez que les affrontements pourront vous mettre face à 49 adversaires. Les plus impatients d’entre vous seront heureux de constater que vous n’avez aucunement besoin d’attendre que chacun termine son tour : chaque joueur enchaîne individuellement ses 18 trous, ce qui lui permet directement de remarquer les plus fortes têtes sans se soucier des trois derniers qui tentent tant bien que mal de terminer le premier trou.
En définitive, ce cru du golf s’impose comme la référence absolue, malgré certaines lacunes. Tout d’abord, on regrette une fois de plus de constater l’absence de mode scénario, surtout que le casting s’y prêtait allégrement. Ensuite, le jeu a de grosses allures de
Minna No Golf 3.5 dù aux manques importants de véritables nouveautés (d’ailleurs, pourquoi ne pas avoir inclus plus de joueurs dans le multijoueurs offline vu qu’en définitive, le nombre de manettes importe peu ?)… Le préjudice reste tout de même moindre, ce nouvel opus étant le premier à sortir en Pal sur PS2.