Après avoir conquis les joueurs PC, la célèbre franchise Age of Empires déboule à présent sur Nintendo DS. Pour un résultat à la hauteur de sa renommée ?
Genre très prisé sur PC depuis de très nombreuses années, le genre wargame/stratégie n'a jamais réellement connu son heure de gloire sur console hormis la série
Advance Wars qui permettait à sa manière de se plonger dans ce genre atypique ou encore quelques coups d'essai manqués avec notamment
Age Of Empires II : The Age Of Kings sur PlayStation 2. Cet épisode DS reprend les grandes lignes de ce dernier et nous propose pour sa part de suivre les pérégrinations héroïques de quelques figures emblématiques de l'Histoire.
La nuit des héros
Ainsi, en guise de didacticiel, c'est la campagne des Francs qui nous est proposée, avec pour héroïne la tristement célèbre
Jeanne d'Arc. C'est donc en compagnie de la pucelle la plus célèbre du monde que l'on va faire ses premiers pas dans l'aventure, même si rien ne nous empêche finalement d'opter directement pour une autre campagne, bien que l'on ne saurait trop vous recommander de passer par le didacticiel tant la difficulté de l'ensemble et la richesse du
gameplay se doivent d'être maîtrisés. Ainsi, nos premières missions sont donc relativement simples dans l'ensemble et notre conseiller de guerre prendra le temps de nous expliquer progressivement, et en détail, toutes les possibilités d'action offertes par le titre. Et autant vous prévenir illico qu'il va falloir être constamment attentif aux informations données puisque le
gameplay de cet
Age of Empires : The Age of Kings se veut des plus complets, et si les premières missions ne nous demandent pas grand-chose hormis nous déplacer sur la map et exterminer les quelques avortons qui entravent notre route, il faudra rapidement savoir gérer les ressources, construire les bâtiments essentiels, mettre en place des fortifications, effectuer des recherches technologiques, etc.
En effet, même si le tout a évidemment été simplifié par rapport à la mouture PC,
Age of Empires : The Age of Kings nous propose de suivre cinq civilisations différentes et hormis les Francs, on pourra diriger les Bretons, emmenés par Richard Cœur de Lion, les Mongols, dirigés par Gensis Khan, les Sarrasins avec Saladin en guise de héros et enfin le peuple Japonais, conduit par Minamoto Yoshitsune. On notera évidemment que chaque héros dispose de quatre capacités spéciales de type défensives comme offensives, et les utiliser à bon escient sera primordial pour remporter la victoire. Autre détail qui a son importance, chaque civilisation évoluera en fonction des âges, chaque âge offrant évidemment une nouvelle avancée technologique qui permettra d'ériger de nouvelles constructions et ainsi obtenir des unités supplémentaires ou encore d'effectuer des recherches pour bénéficier de moult améliorations. On débutera donc à l'âge des ténèbres pour évoluer vers l'âge féodal, vient ensuite l'âge des châteaux pour conclure sur l'âge impérial. Selon votre progression dans le jeu, c'est à vous qu'appartiendra la décision d'évoluer vers l'âge supérieur ou non, mais autant savoir tout de suite que rester constamment à l'âge de pierre ne vous mènera pas bien loin.
Chacun son tour
Côté
gameplay, le soft abandonne évidemment le temps réel pour proposer une jouabilité au tour par tour. Ainsi, le joueur a la possibilité d'effectuer une action par unité, avant de devoir sélectionner l'option ‘Jour suivant ' et ainsi permettre à l'adversaire de placer ses unités. Pour engager le combat, il suffit simplement d'amener une unité à proximité de l'adversaire et choisir l'option ‘attaquer'. Avant d'entamer le combat, votre conseiller militaire vous indiquera sur l'écran supérieur quelles sont vos chances de succès en vous offrant des statistiques comparatives permettant de prévoir à l'avance (de manière approximative bien sûr) l'issue du combat, basées sur la santé, la force d'attaque, de défense, du type d'unité ou de statut. Les joutes sont illustrées sur ce même écran supérieur par des petites animations assez réussies visuellement, et sur laquelle figurent les barres de vie de chaque unité. Evidemment, stratégie oblige, il ne s'agira pas d'attaquer bêtement n'importe quelle unité avec n'importe quelle faction. En effet, outre le fait de disposer de capacités spéciales selon le terrain sur lequel elle évolue, chaque unité dispose de ses forces et faiblesses au combat et tenter de venir à bout de chevaliers ou encore de bâtiments avec quelques faibles fantassins est plus que déconseillé. Côté maniabilité, bien que le jeu puisse également se jouer à la croix directionnelle, on privilégiera bien sûr le jeu au stylet, bien plus intuitif, même si la vue de trois quart choisie et la représentation visuelle de chaque unité sur le champ de bataille rend le tout un peu brouillon par moments.
Le cœur de votre civilisation sera symbolisé par le centre-ville, qu'il faudra donc ériger dans un lieu stratégique, avant de prendre quelques jours pour le fortifier via la construction de tours par exemple. Celui-ci constitue également le pilier central autour duquel tous les bâtiments sont érigés. Vient ensuite la collecte indispensable de ressources représentées à l'écran par des champs de blé ou des gisements d'or. A vous d'envoyer un courageux villageois bâtir un moulin pour collecter la nourriture et des mines pour puiser le précieux métal, avec également la possibilité de construire des fermes en direction des quatre points cardinaux pour améliorer le rendement de nourriture. Les ressources générées sont perçues au début de chaque nouvelle journée. Certains bâtiments ennemis peuvent également être capturés, ainsi, si vous parvenez à détruire un centre-ville ennemi, il suffira alors d'en bâtir un à sa place pour s'emparer de tous les bâtiments environnants, même chose pour les moulins ennemis et les fermes adjacentes. Un aspect de capture intéressant et primordial, puisque l'ennemi pourra évidemment de son côté en faire de même avec vos installations.
D'une richesse démesurée
Les possibilités de jeu sont donc assez nombreuses puisqu'outre la gestion de ressources et de bâtiments, le jeu propose de très nombreuses unités spéciales à dénicher comme les mercenaires à engager sur un marché précédemment construit, sur lesquels vous trouverez parfois des unités très spéciales ou encore les moines, formés dans les églises, qui jouissent de trois capacités importantes : guérison, conversion et capture de relique. A ce titre, de nombreux objets spéciaux sont également de la partie, et outre les reliques qui vous octroient un bonus d'or, il sera également possible d'explorer des ruines, de capturer des chèvres pour un bonus de nourriture ou encore de dénicher des sacs d'or. Tout cela sans compter évidemment les points d'empire (PE) gagnés après chaque mission qui vous permettront d'évoluer dans le classement général, mais également d'acheter quelques objets bonus dans la section éponyme. Ultra complet, il faudrait encore de très nombreuses lignes pour détailler toutes les possibilités offertes par cet
Age of Empires : The Age of Kings sur
Nintendo DS, et bien qu'il n'atteigne pas la richesse de l'opus PC, disposer d'un tel éventail de possibilités sur une version portable relève de l'exploit, d'autant plus que le soft offre également aux amateurs la possibilité de jeter un coup d'œil à la Bibliothèque incluse dans le jeu qui permet d'obtenir une mine d'informations sur les différentes civilisations, les héros, les unités, les bâtiments, les technologies, les âges ou encore les grandes conquêtes. Une vraie encyclopédie interactive qui ravira les fans d'histoire.
Un petit mot sur le multi pour conclure cette longue chronique consacrée à
Age of Empires : The Age of Kings. Le soft propose en effet deux possibilités : jouer à tour de rôle sur une seule et même
Nintendo DS, ou bien connecter plusieurs machines pour jouer jusqu'à quatre en simultané. Là encore, le soft offre de nombreuses possibilités avec évidemment la possibilité d'opter pour la civilisation de son choix, mais également un large choix de maps. Outre le mode Campagne, le joueur solo pourra également profiter du mode Carte de l'empire, qui permet de se confronter à deux, trois, voire quatre adversaires gérés par l'IA, sur la map de son choix, avec la possibilité de modifier les options de jeu avec la condition de victoire (conquête, merveille, 25 jours, 35 jours…), l'âge de départ, l'ombre dense, le brouillard de guerre, la présence des héros, etc. Une conversion
Nintendo DS qui aura pris son temps donc, mais qui propose une richesse de jeu exemplaire, et bien que l'on finisse parfois par s'emmêler les pinceaux sur le champ de bataille, la faute à une vue délicate, on ne peut que rester admiratif devant le travail accompli par les développeurs qui nous offrent là un soft très travaillé, tant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas messieurs.