Décidément friands de zombies et autres créatures en état de putréfaction avancée, les développeurs de chez Capcom nous livrent enfin Dead Rising sur Xbox 360. Attention, chef d'œuvre.
Lorsque
Capcom décide de se lancer à l'assaut de la
next-gen, et plus particulièrement de la Xbox 360, les joueurs salivent d'avance, tant la qualité est souvent au rendez-vous lorsqu'il s'agit du célèbre développeur nippon, à l'origine rappelons-le, de sagas cultes telles que
Resident Evil,
Devil May Cry ou encore Megaman. En attendant le très ambitieux
Lost Planet, c'est un autre titre d'envergure qui nous fait enfin l'honneur d'arriver sur Xbox 360. Présenté lors d'une séance d'essais privés à Paris en avril dernier, puis à nouveau lors du dernier E3 à Los Angeles,
Dead Rising est récemment parvenu en version finale à la rédaction pour 72 heures de pure folie. Explications.
Bienvenue à Willamette
Si les dernières images et autres vidéos en date pouvaient laisser présager d'un énième
beat'em all à la sauce zombies, sachez que
Dead Rising est loin de constituer le jeu primaire et bourrin que l'on pourrait imaginer. Si de prime abord, on prend un malin plaisir à dessouder du zombie par dizaines en usant des armes trouvées ça et là (une chaise, une étagère, un sceau, une boule de bowling, un balai…), on se rend rapidement compte que l'on risque de passer complètement à côté d'un scénario relativement travaillé, et surtout d'un climat de tension rarement atteint, grâce à une utilisation aussi habile que machiavélique de la notion du temps. En effet, le soft nous place dans la peau de Franck West, un photojournaliste indépendant qui se rend à Willamette, une paisible bourgade du Colorado désormais coupée du monde, ses 53 594 habitants ayant pour la majorité d'entre eux succombé aux attaques des zombies qui hantent désormais le centre commercial et ses alentours. Tout débute par une petite visite en hélicoptère, le temps pour Franck d'assister à quelques scènes d'une violence rare, et pour le joueur de se familiariser avec l'utilisation de l'appareil photo. Une fois au sol, le pilote de l'hélicoptère vous promet de revenir vous chercher dans 72 heures, 72 heures durant lesquelles Franck devra tout faire pour découvrir la vérité…ou pas…
En effet, la progression de
Dead Rising est très particulière. Hormis le fait de connaître à l'avance à quel moment l'aventure prendra fin, le jeu propose au joueur une liberté totale, et c'est à lui de décider du sort de Franck. Le jeu dispose évidemment d'une trame principale qui est régie par un système de cas à traiter. Etre à l'heure aux divers rendez-vous fixés et accomplir les objectifs donnés seront les seuls moyens de découvrir le secret que semblent détenir Brad, Jessie, Anabela, Carlito et le Professeur Russell. Mais libre à vous de laisser complètement de côté l'intrigue pour vous concentrer sur du charcutage de zombies en bonne et due forme, ou bien encore de passer votre temps à secourir les nombreux PNJ bloqués tout comme vous dans ce maudit centre commercial. Un cas raté, et c'est toute la trame principale qui vous échappera. Chacun abordera donc l'aventure avec un point de vue différent, et si certains n'auront d'yeux que pour la quête principale, quitte à laisser mourir de nombreux innocents, d'autres tenteront par tous les moyens de mener à bout leur enquête, tout en prenant le temps de sauver quelques vies au passage.
Dead Rising inclut donc plus que jamais le paramètre temporel au cœur de son
gameplay et l'on aura de cesse de jeter un coup d'œil à sa montre (estampillée Megaman, petit clin d'œil sympa) pour savoir si oui ou non il nous est possible d'effectuer telle requête sans pour autant risquer de louper un rendez-vous crucial.
Rarement la tension n'aura été aussi palpable dans un jeu du genre.
Pendant ce temps, à Santa Cabeza...
Dead Rising nous propose donc évidemment des milliers de zombies, mais également toute une panoplie de PNJ pour le moins hétéroclites. En effet, si certains vous demanderont de l'aide, d'autres n'hésiteront pas à faire feu sur vous, ou bien encore à s'adonner à certaines pratiques sataniques sur de pauvres innocents. Ce ne sont ainsi pas loin de 80 PNJ que l'on pourra découvrir durant ces 72 heures. Bien sûr, outre la fierté d'avoir porté secours à autrui, le fait de mettre les civils en sûreté offrira à Franck un nombre de Points de Prestige (PP) non négligeable, ce qui aura pour effet à terme d'augmenter son niveau et d'acquérir de nouvelles possibilités d'attaque par exemple, ou encore une jauge de vie augmentée, voire un inventaire pouvant accueillir davantage d'objets. En effet, si Franck peut sembler relativement pataud en début de jeu, avec une vitesse de course peu élevée, une attaque faiblarde et une panoplie de mouvements somme toute très réduite, accomplir des bonnes actions et résoudre les différents cas lui permettront de rapidement profiter d'une vitesse accrue, de la possibilité de donner des coups de pied, et par la suite d'effectuer des mortels et classieux suplex (tout comme dans
Resident Evil 4), de briser la nuque de ses adversaires ou encore tout simplement de les éviscérer. Le fait de prendre des photos permettra également d'obtenir quelques précieux PP, mais ces dernières devront bien évidemment être dignes d'intérêt, et en fonction de son genre (Brutalité, Drame, Erotique…), une photo vous ramènera plus ou moins de points. Une fois de plus, ce ne sont pas les joueurs bourrins qui récolteront un maximum de PP, mais bien ceux qui feront preuve d'humanisme, de sang-froid et d'un brin d'imagination.
Côté
gameplay,
Dead Rising nous permet de profiter d'un panel d'armes absolument gigantesque pour venir à bout de nos assaillants. Un peu comme dans le récent Condemned, il va falloir faire bon usage des objets présents sur les lieux pour venir à bout de la horde de zombies qui s'approche de nous en maugréant. Rappelons que le jeu se déroule majoritairement dans un centre commercial et que notre cher Franck aura la possibilité de visiter tous les magasins du mall : magasins de bricolage, boutiques de jouets, librairie, joaillerie, cinéma, opticiens, disquaires, armureries, magasins de sport, d'antiquités ou encore de vêtements sont autant de lieux susceptibles d'abriter des objets qui permettront à Franck de se défendre. Katanas, pistolets, boule de bowling, perceuse, pistolet à clous, barre de fer, ours en peluche, diamants, CD, haches de guerre, pommeau de douche, couteau, poêles à frire, parasols, bancs en bois, caddies…
Rarement un jeu vidéo n'aura offert une telle liberté d'action, et un tel choix au niveau des armes, sans compter que la plupart d'entre elles ont une double utilisation et peuvent également être lancées. Les plus farfouilleurs mettront également le doigt sur certaines pièces collector comme la réplique du Canon Buster de Megaman (encore lui !) qui permet de tirer quelques balles…en mousse. Tout simplement génial. Les restaurants pour leur part permettront de dénicher quelques précieuses denrées alimentaires, essentielles pour remonter la santé de notre reporter. On ne s'étendra pas plus sur le sujet afin de ne pas gâcher l'effet de surprise, mais les magasins de vêtements offrent également des possibilités sympathiques bien qu'inutiles finalement, tout comme des endroits tels que la coutellerie ou encore d'autres boutiques qui valent vraiment le coup d'œil.
Un système de jeu riche et complexe
Mais outre une progression haletante et stressante,
Dead Rising nous offre également une expérience visuelle tout bonnement hors du commun, puisque ce sont souvent des centaines de zombies que l'on pourra admirer face à nous, sans quelque effet de flou, et animés avec un soin absolument incroyable. Si la version présentée à l'E3 souffrait parfois de quelques saccades et autres ralentissements, il est stupéfiant de voir à quel point les développeurs ont su corriger ces quelques imperfections pour nous offrir un rendu spectaculaire, même si les détracteurs parviendront toujours à dénicher de-ci de-là quelques bugs de collision. Les environnements sont truffés de détails, et les différentes boutiques semblent parfois si réelles que cela en devient littéralement flippant. Les déambulations trébuchantes des zombies sont également magnifiques, sans parler des différents détails au niveau de leur visage, mais également de leur attitude ou de leur aspect physique. Le mall est absolument gigantesque, et traverser une sublime cour infestée de zombies pour passer d'un hall à l'autre fait toujours son effet. On appréciera tout particulièrement le North Plaza, encore en construction, mais déjà grouillant de zombies, ou encore le parking souterrain, qui permettra aux amateurs de gore d'exploser du zombie au guidon d'une moto, ou encore au volant d'une camionnette, car oui, Franck West peut également se saisir d'un moyen de locomotion, sans parler du fait d'évoluer en skateboard ou encore en vélo.
Inutile de s'éterniser davantage,
Dead Rising est une véritable petite perle vidéoludique comme
Capcom sait si bien les faire. Doté d'un fond de jeu solide et d'une qualité technique absolument époustouflante, il procurera énormément de plaisir à quiconque s'y essaiera. On notera toutefois une certaine frustration parfois, à cause de ce temps bien sûr que l'on aimerait pouvoir ralentir, mais aussi à cause d'une gestion des sauvegardes pas toujours bien gérée, le jeu ne permettant en effet de sauvegarder qu'à des endroits bien spécifiques. Bref, ces quelques lignes ne sont qu'une infime partie de ce que représente
Dead Rising, tant le potentiel de ce dernier est énorme et les possibilités nombreuses. De plus, si terminer l'aventure ouvrira les portes à de nouveaux modes de jeu, il sera nécessaire de recommencer plusieurs fois le jeu si l'on veut découvrir la totalité des secrets qu'il renferme. Un titre qui a lui seul justifie amplement l'acquisition d'une Xbox 360. Vous voilà prévenus.