Avec Saints Row, la Xbox 360 se dote du premier GTA-like dit de "nouvelle génération". Pour quel résultat ?
La dernière fois où nous vous avions fait part de nos impressions quant au dernier titre de
THQ remonte à l'E3 2006. Si nous étions d'ores et déjà convaincus du potentiel du soft, force est de constater que celui-ci a bien mûri depuis. Suffisamment pour atteindre le statut de hit et se hisser parmi les meilleures productions sur Xbox 360. Alors oui, il faut bien l'avouer,
Saints Row pompe allègrement sur la série des
Grand Theft Auto et ne propose rien de grandement original, mais le plaisir de jeu est là et bien là. Explications.
Bienvenue à Stilwater
Tout commence par une belle nuit d'été. Alors que vous vagabondez gaiement en ville en sifflotant "Le petit bonhomme en mousse" de l'adorable Patrick Sébastien, vous échappez de peu à la mort grâce au gang des Saints de Third Street. Afin de les remercier, vous décidez de vous joindre à eux. Commence alors pour vous une lente descente aux enfers, où meurtres, corruptions, drogues, et crimes en tous genres seront votre pain quotidien. C'est sur ce synopsis aussi profond que les insultes de Marco Matterazzi que commence
Saints Row. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, le joueur est amené à modéliser en détails son avatar. A la manière d'un
Tiger Woods ou d'un
Top Spin, les possibilités offertes sont particulièrement étoffées. De l'obèse joufflu au gringalet rouquin en passant par le beau gosse méditerranéen, il y a de quoi faire. Petite idée sympathique : il est possible, via 3000 $ et une visite dans un cabinet de chirurgie esthétique, de repasser par cette phase de personnalisation du protagoniste. Idéal si vous ne supportez plus votre menton un brin trop saillant.
Si les
Grand Theft Auto et les autres GTA-like ont toujours eu des difficultés à proposer une réalisation réellement satisfaisante,
Saints Row pour sa part profite comme il se doit des capacités de la Xbox 360. L'ensemble est ainsi très agréable à contempler, surtout en HD, et même si l'on sent que la dernière née de
Microsoft est capable de bien mieux, la qualité des explosions et l'absence quasi totale de temps de chargement ne peuvent que justifier les 70 € déboursés à la caisse. Pour la première fois dans ce nouveau genre qu'est le GTA-like,
Saints Row intègre la célèbre technologie Havok qui permet de gérer les propriétés physiques des objets et des corps. L'interactivité avec les décors en ressort particulièrement réaliste, de même que les contacts entre les pare-chocs des véhicules et les piétons. Une aubaine pour les joueurs en mal de destruction et de violence, qui pourront rouler sur les trottoirs en faisant valdinguer dans les airs d'innocentes victimes. Mais
Saints Row, c'est aussi des visages magnifiquement détaillés, une très grande distance d'affichage, et une superbe gestion du cycle jour/nuit. Sur le plan purement technique, on ne regrettera qu'un frame-rate pas complètement stable, ainsi qu'une désynchronisation verticale relativement fréquente.
Arnaques, crimes, et botaniques
Manette en mains,
Saints Row se permet de bousculer nos habitudes instaurées par les titres de
Rockstar. Adieu visée automatique, il faut ici se contenter d'une visée manuelle plutôt fâcheuse et déroutante les premières minutes. Heureusement, celle-ci se révèle par la suite plus appropriée, les phases de
gun-fight étant une chose très fréquente dans le titre de
Volition. Résultat, au lieu de
locker bêtement ses ennemis, le joueur est plongé pleinement dans l'action et seule sa précision lui permettra de rester en vie. Changement également du côté du maniement des véhicules, puisque, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, les gâchettes ne servent aucunement à accélérer. Retour à la bonne vieille touche A pour faire défiler les KM/H, tandis que le bouton X sera utile pour piler violemment. Une modification apportée par les développeurs probablement dans le but de faciliter la visée lors de la conduite, puisque
Saints Row nous offre la possibilité de dégommer du gang tout en conduisant. Déroutant au premier abord, mais très intéressant au final.
Si les deux-trois subtilités de la jouabilité font que la prise en main du jeu n'est pas des plus aisées, avec en outre une caméra manuelle qui a de quoi déconcerter, le plaisir de jeu est lui bel et bien là dès les premières minutes, grâce à une action qui ne tarde pas à se mettre en branle. L'action, voilà bien le maître mot de ce
Saints Row. A l'inverse d'un
Grand Theft Auto : San Andreas où quelques missions nécessitaient discrétion (les phases de cambriolage par exemple),
Saints Row fait quant à lui la part belle aux explosions et aux fusillades en tous genres. Un parti pris qui peut ne pas plaire, mais qui s'avère amplement réussi, tant l'adrénaline monte souvent. Mais pour le reste, si l'on continue de comparer le titre de
THQ avec celui de
Rockstar, Carl Johnson garde une certaine distance avec le héros anonyme de
Saints Row. Pour commencer, la taille de la ville est bien moindre ici. Pas de longs ruisseaux, pas d'immenses forêts, pas de montagnes à gravir, de la ville, rien que de la ville ! Léger me direz-vous pour un titre développé spécifiquement pour une console nouvelle génération, alors que Mister Johnson gambadait, je vous le rappelle, sur une PlayStation 2 vieillissante.
Vélos, motos, bateaux ? Connais po
Déception aussi du côté des véhicules proposés. A Stilwater, on ne connaît pas les motos, les vélos, les bateaux et même les avions, alors qu'un aéroport est pourtant présent sur la carte. Etrange pour un titre qui arrive en magasins près de deux ans après
Grand Theft Auto : San Andreas ! Rassurez-vous, on pourra tout de même se rassasier avec le grand nombre de quatre roues disponibles dans Stilwater, d'autant plus que le garagiste se fera une joie de transformer notre vieille voiture de mémé en bolide de kéké avec jantes en alliage chromé 47 pouces et demi. En ce qui concerne les missions,
Saints Row fait fort, très fort. Si l'on retrouve du déjà-vu comme les courses de rue, les joutes de stock-car ou encore le recrutement de prostituées, quelques activités fort originales font leur apparition. C'est le cas de l'arnaque à l'assurance, qui vous invitera à vous jeter sous les roues des voitures et de simuler un coma histoire de récolter de l'argent. C'est notamment lors de ces missions que l'on se rend compte du bienfait apporté par le moteur physique Havok, les accidents étant particulièrement réalistes.
D'autres missions vous permettront de prouver votre haine du système en détruisant tout votre passage (les missions Chaos), d'autres vous demanderont de vous hisser dans la peau d'un tueur à gages, et d'autres encore concrétiseront vos nombreuses heures d'entraînement à la conduite à risque, puisque vous serez amenés à échapper à des journalistes furieux (les missions Escortes). Evidemment, comme tout gangster qui se respecte, les vols à main armée augmenteront votre santé financière (utile si vous souhaitez plus tard acheter des vêtements de luxe à votre personnage), à l'instar de la prise d'otage, très risquée vis-à-vis des forces de l'ordre, mais ô combien lucrative. Bref, il y a vraiment de quoi faire à Stilwater et les heures de jeu en compagnie de votre Xbox 360 défileront à toute allure.