Cela fait 3 ans qu’Insomniac Games nous pond à la chaîne ses nouveaux opus estampillés Ratchet & Clank. Soucieux d’offrir un vent de fraîcheur à sa série doucement vieillissante, le développeur, qui a fait ses débuts dans le jeu de plates-formes avec l’excellent Spyro, a décidé de changer la formule pour ce quatrième épisode. Avec un succès mitigé…
Ratchet : Gladiator : c’est la première fois en quatre épisodes que Clank n’apparaît plus dans le titre. Et pour cause, il n’est plus aux côtés de Ratchet et se voit refoulé à un rôle de second plan, que l’on peut même qualifier de simple figurant. Désormais, Clank se contentera de donner des conseils à son camarade tout au long de la partie, ceci par l’intermédiaire de l’oreillette de Ratchet. L’histoire, pas franchement originale, qui sert de prétexte à cette appellation Gladiator, nous met face au kidnapping de Ratchet et ses amis, qui se font capturer par le vilain Gleeman Vox, producteur quelque peu perturbé d’une émission de télé qui l’est tout autant que lui : DreadZone. L’unique règle du jeu est simple : les plus faibles mourront. Autrement dit, il faudra savoir faire preuve d’un grand talent au combat afin d’être le meilleur, et surtout, afin de s’en sortir vivant et de sauver les amis de Ratchet. Car oui, c’est bel et bien un combat à mort dans lequel des dizaines de participants vont s’affronter, tout cela dans le seul et unique but d’engendrer une audience énorme, qui satisfera le machiavélique Gleeman Vox. Les dés sont jetés.
DreadZone, le show des titans
Concrètement,
Ratchet : Gladiator est très orienté action. Malgré ce que le titre pourrait laisser penser, sachez que
Ratchet : Gladiator ne se déroule pas dans des arènes, ni même dans des environnements fermés. En réalité, on se retrouve à nouveau devant des niveaux plus ou moins vastes, mais très variés, où l’on va devoir fusiller du robot. Ces niveaux, ce sont en fait différentes planètes, devenues pour l’occasion des aires de jeu, sur lesquelles on se déplacera pour y compléter des défis, qui feront gagner des points de terreur et des médailles. Une fois les objectifs principaux accomplis, la planète suivante se débloquera, et ainsi de suite, jusqu’à avoir réussi suffisamment de défis pour accéder à la dernière planète. Un « classomètre » vous permettra, une fois de retour dans la zone principale qui fait office de base, de voir le classement des meilleurs combattants, avec le rang et les points relatifs à chacun, obtenus lors des défis. En sus, des défis secondaires (une quinzaine de challenges par mission) vous donneront des points de compétence : ces challenges sont du type « tuer 15 ennemis avec telle arme », « terminer le défi en utilisant uniquement une arme », ou encore « ne pas utiliser les soins », « trouver un certain nombre d’objets », ou « terminer le défi en difficulté Exterminator », le plus difficile mode parmi les 5 modes de difficulté proposés.
Le problème, c’est que toutes ces missions ne se résument qu’à une seule série d’action, à savoir : détruire tout ce qui bouge. Il y aura certes quelques rares passages de plates-formes ainsi que d’autres où Ratchet devra utiliser un véhicule, mais la plupart du temps il ne s’agira que de fusillades bien défoulantes. Tout du moins, elles le seront un moment, avant de lasser très rapidement, tant le manque d’innovations se fait cruellement ressentir dans ce quatrième épisode de
Ratchet & Clank. Il subsiste néanmoins une nouveauté, et pas des moindres, c’est l’apparition de robots alliés lors des combats. En effet, deux robots vous soutiendront lors des joutes armées : s’ils agissent par eux-mêmes pour vous couvrir des tirs ennemis, il faudra recourir à la croix directionnelle pour leur faire effectuer des actions spéciales (détruire les tourelles automatiques, visser les boulons interrupteurs, etc.). Heureusement, la jouabilité jouit d’une excellente précision, et les armes dont dispose l’ami Ratchet sont très nombreuses et variées. On pourra surtout les
upgrader à loisir dans les magasins, que l’on trouvera un peu partout dans le jeu sous forme d’écran holographique. Le vendeur vous proposera aussi des améliorations et pouvoirs spéciaux pour vos robots, ainsi que des munitions si jamais vous êtes à court. En effet, même si les niveaux regorgent de petits items qui vous redonnent des munitions et de l’énergie, les ennemis seront souvent si nombreux qu’il ne suffira pas de les mitrailler sans réfléchir.
Une série qui s’essouffle
3 ans se sont écoulés depuis l’arrivée de
Ratchet & Clank premier du nom. 4 épisodes ont défilé devant nos yeux, qui n’ont, il est temps de pousser un sérieux coup de gueule à ce propos, vu apparaître aucune amélioration graphique significative depuis bien trop longtemps. Alors certes, le moteur est suffisamment bon pour que l’on ne puisse pas qualifier les graphismes de laids, mais le titre d’
Insomniac Games commence à réellement accuser le coup. La mise en scène de l’histoire est quant à elle plutôt réussie : les
cut scenes qui entrecoupent les phases de jeu sont très nombreuses et, comme à l’accoutumée, bien saupoudrées d’humour, grâce notamment à des voix françaises de très bonne facture. Bilan assez mitigé sur le plan technique, donc, mais surtout décevant, car on en attendait bien plus pour cet épisode qui, on le pensait, offrirait un nouvel éclat à la série d’Insomniac Games, autant sur le plan technique que ludique.
Ratchet : Gladiator se repose énormément sur les acquis des trois premiers épisodes, sans trop se fouler, et au niveau du
gameplay, il fait passer l’action au premier rang au détriment de la variété et de l’amusement, tout simplement. On ne peut cependant pas lui enlever ses qualités, c’est-à-dire un rythme soutenu, une action intense, et l’univers de Ratchet, toujours aussi attachant.
Un petit tour par le multijoueurs nous a permis de prolonger et d’intensifier quelque peu l’expérience que proposait le mode solo, et il faut bien avouer que se latter la tronche à quatre en écran splitté et jusqu’à 8 en ligne a quelque chose d’irrésistiblement défoulant. A condition de trouver des amis, ou des gens connectés, qui soient prêts à vous accorder une partie, ce qui n’est pas toujours chose aisée malheureusement. Le contenu est quant à lui très classique, et propose les modes récurrents tels le
Death Match ou le
Capture The Flag. Là encore,
Ratchet : Gladiator propose ce que des dizaines d’autres ont proposé, sans innover outre mesure. A côté de cela, il y a aussi le mode coopératif à deux joueurs, qui vaut le détour. Au final, on prendra beaucoup plus de plaisir à jouer à
Ratchet : Gladiator à deux, ou plus, que tout seul.