Développé par les studios Avalon, le concept de Sabotain : Break the Rules balance entre RPG et FPS, en d'autres termes, un Deus-Ex-like. Mais seule l'ambition d'avoir voulu imiter le titre d'Ion Storm persiste, car il est très loin de lui arriver à la demi-cheville...
C'est extrêmement rare, mais c'est bel et bien le cas dans
Sabotain : Break the Rules : pas de scène cinématique d'intro qui présente le personnage que va contrôler le joueur, où il se trouve, ce qu'il va devoir faire etc. Non, rien de tout cela, le jeu commence par l'atterrissage d'un vaisseau, notre personnage en descend et... Le jeu commence. Le joueur est donc lâché dans un monde futuriste sans savoir ce qu’il doit faire ni qui il est et là, pour notre plus grand bonheur, on reçoit un message d’on ne sait qui, nous informant de notre mission principale : détruire un bâtiment… Très original donc. En visitant la ville, on se rend compte très rapidement de l’absence quasi-totale de vie et d’animation. Certes, on rencontre un certain nombre de personnages, souvent regroupés au même endroit, mais en réalité, les développeurs ont créé deux ou trois skins et les ont multipliés.
A la sauce RPG
Qui dit RPG, dit création du héros. On a le choix entre seulement deux personnages, une espèce de guerrier commando ou un assassin professionnel. On ne peut en aucun cas toucher à leur apparence physique, en fait on ne peut que leur attribuer des points de compétences dans des domaines assez classiques tels que force, dextérité, intelligence ou encore pour augmenter les super compétences proposées telles que pouvoir de guérison ou discrétion. Il faut également attribuer des points spéciaux aux capacités à porter des armes légères, lourdes ou encore aux armes de corps-à-corps. RPG dit aussi points d’expérience. On les gagne en flinguant des types à l’Intelligence Artificielle extrêmement limitée, nous permettant d’attribuer ensuite de nouveaux points de compétence, très classique donc. RPG dit aussi dialogues. Et c’est la cerise sur le gâteau : tous les personnages secondaires possèdent trois ou quatre répliques qu’ils nous répètent aléatoirement, et au bout du troisième « Essayez par l’arrière », on a vite envie de les buter. Mais il ne faut pas, sinon les gardes ou un groupe d’une douzaine de bandits nous tombent dessus et nous tuent en deux balles… Lorsqu’on parle à un personnage important, on a toujours le choix entre les six mêmes possibilités de réponses, ce qui peut paraître énorme, mais chacune des réponses mène toujours au même dénouement de dialogue.
Des combats faramineux
Que dire du
gameplay si ce n’est que c’est une horreur. On trouve rapidement des armes intéressantes comme le fusil à pompe ou la mitrailleuse et on ne comprend pas pourquoi on se fait quand même tuer par des pauvres brigands qui ne possèdent qu’un simple flingue ou un coup de poing américain. Car il faut savoir que les armes de corps-à-corps sont plus efficaces qu’un fusil-mitrailleur … Ensuite, l’IA des ennemis. Pour résumer, ils sont totalement stupides, débiles, ils se font écraser par des voitures qui leur apparaissent dessus d’un seul coup, ce qui peut nous arriver aussi d’ailleurs, ils nous foncent dessus avec leur petit canif alors que l’on est armé d’un fusil à pompe ou de la mitrailleuse, pitoyable… Et le pire, c’est qu’ils parviennent souvent à nous tuer quand même, après avoir tournoyé comme des fous autour de nous, ce qui ressemble d’avantage à un bug de déplacement qu’à un comportement stratégique. L’aspect FPS est très classique : viseur et clic pour tirer. Le point le plus atroce du jeu étant sans aucun doute le message fatal « Echec de la mission », apparaissant quand on se fait tuer et souvent on ne sait pas pourquoi.
Les quêtes que l’on obtient nous envoient dans les différents quartiers de la ville, accessibles grâce à une espèce de métro : en un simple clic on se retrouve dans un quartier, et c’est un des points forts du jeu car cela nous évite de traverser toute cette ville atroce à pied. S’il est vrai que chaque quartier possède son propre style graphique : le quartier mal famé plutôt jaune et gris, le quartier des catins, rose et néons à foison, le manque de goût est perceptible au moindre bâtiment que l’on rencontre. Les habitants de chaque quartier, pourtant différents, sont tous strictement les mêmes. Un petit détail qui nous fait sourire au début : on peut apercevoir un peu partout des personnages secondaires qui se sont figés sur place, ou mieux, à deux mètres au-dessus du sol, même dans les jeux produits il y a dix ans on ne trouvait pas autant de bugs que dans
Sabotain : Break the Rules. Toutes ces fautes de programmation, de goût, de
gameplay font que l’on a énormément de mal à tenir dans ce « monde » très longtemps…