Nous étions assez sceptique quand nous avons découvert le concept le concept de Chaos League. Pourtant, le jeu brille par son originalité : mêlant les règles simples du football américain, un goût prononcé pour la violence gratuite et l’immoralité, de l’héroïc fantasy, une touche RPG, de la stratégie et beaucoup d’humour, on pourrait même clamer que Chaos League crée un genre totalement nouveau.
Le soft s’inspire en partie du football américain : chaque équipe devra réaliser le plus de touchdown possible, c'est-à-dire amener le plus de fois le ballon derrière la ligne adverse. Chaque équipe dispose de son quaterback, lineman, etc, et chaque joueur possède ses propres compétences et une place spécifique sur le terrain. Voilà pour les seules règles de bases qui sont appliqués ici, ce qui permet de ne pas condamner l’accès au néophytes.
Mais là où se fait toutes la différence c’est que vous ne dirigerez aucune équipe sportive traditionnelle mais constituée jusqu’à une dizaine de races différentes : les humains bien sûr mais aussi des gobelins, des orques, des morts-vivants, des barbares, des elfes sylvains et noirs, des nains, etc … Avec des compétences et un style de jeu propre à chacun. Par exemple, les humains sont plutôt équilibrés, les elfes sont des adeptes de la magie, et les orques ne jurent que par la force brute. Un côté bien sympathique par son apport d’une touche héroïc fantasy mais également par leur style de jeu radicalement différent qui conviendra à tous.
Les dessous du football
Le jeu n’est pas des plus simples à prendre en main et le didacticiel sera un passage obligé pour apprendre à jongler avec les diverses interfaces du jeu. Heureusement, ce dernier est incroyablement bien construit et il ne vous faudra qu’une vingtaine de minutes pour être complètement familiarisé avec l’ensemble des possibilités du jeu. En dehors de ce tutorial, vous pourrez vous lancer dans un match amical, débuter un championnat ou encore débuter le mode scénario, qui reste encore mystérieux à bien des égards.
Avant de débuter les hostilités, il est bien évident que vous passerez par un menu pour composer votre équipe mais il est important que vous soyez prévenu d’une chose : des cafards circulent de temps en temps sur cette page. Etant énormément surpris, mon premier réflexe fut de frapper mon écran. Alors cette petite mise en garde pourrait éviter bon nombre de tragédies… Cependant, la chasse à ces bestioles peut devenir tout même jouissif sans pour autant faire des ravages. En effet, si vous êtes assez rapide pour suivre la bestiole avec votre souris, le curseur se change alors automatiquement en marteau, vous saisissez la suite ? Un excellent défouloir en tout état de cause.
Commençons par un match rapide pour éviter toute complication. Dès les premières secondes, on est saisi par l’ambiance du jeu et par sa règle prépondérante : l’absence de règles. En effet, les différentes phases de jeu sont propices à des massacres. Il existe bien un arbitre mais il arrive que ce dernier ferme les yeux sur certaines fautes graves : il n’est pas interdit par le règlement de lui verser une somme d’argent.
En mode championnat, le tout est légèrement plus complexe : on choisit tout d’abord son logo et son nom, puis l’on forme son équipe de 8 joueurs minimum en fonction de sa trésorerie. On peut également louer le service de pom-pom girls qui auront un impact important sur le public ou des soigneurs en cas de blessure de vos joueurs. Il y a quatre division en mode championnat : Elite, Division 1, Division 2, Division 3 et bien évidemment vous commencez au bas de l’échelle. Chaque division est constituée de deux poules qui mèneront à une finale pour déterminer les deux vainqueurs de la session et les faire passer en division supérieure. Il n’y a pas de calendrier à proprement parler, il vous suffit de défier une équipe au fur à mesure de l’avancement de la saison. Une fois un défi accepté, vous sortez la “caisse noire”, une somme d’argent en vue paiement malhonnête : corruption d’arbitre, dopage d’un joueur ou encore effectuer un contrôle anti-dopage chez l’équipe adverse pour exclure quelques uns des ses éléments, faire venir quelques hooligans pour que le public adverse se fasse petit taper et qu’ils participent au match notamment en lançant des objets pour assommer les joueurs adverses : En plus clair, tous les coups sont permis et même recommandés !
La ligue du Chaos
Au début de l’épreuve, vous disposez d’une minute pour placer vos joueurs sur le terrain, selon quatre tactiques préprogrammées (Equilibré, Défense, Course ou Passe) ou bien vous pourrez créer la votre, un système permettant de la sauvegarder ou encore de se rappeler vos dernières positions. Chaque joueur dispose de ses propres capacités spéciales selon sa race et son poste, et de quatre statistiques précises qui détermineront votre façon de le faire jouer : Sauvagerie (essentiellement pour les phases de combat), Précision (votre aptitude à faire des passes), Dextérité (aptitude servant également au combat, à la récupération de balle) et Vitesse. Chaque joueur dispose de deux barres : une qui correspond à sa barre de vie – si cette dernière advenait de tomber à zéro, votre personnage serait K.O. ou pourrait mourir selon l’impact reçu – et une autre correspondante à votre souffle, essentielle pour faire appel à vos capacités spéciales.
Chaque personnage dispose de trois types d’attitude que vous pouvez paramétrez (Passif, Agressif et très agressif) et qui influe directement sur votre portée d’attaque et votre souffle. Votre souffle se régénère légèrement et s’il advenait qu’il soit à son maximum, les sortilèges (plus d’une centaine différents) de vos personnages deviennent disponibles et vous pourrez également utiliser les cinq compétences de base : Dissimuler, qui aura pour effet de créer un nuage de fumée qui rendra impossible à votre adversaire de voir vos agissements, Soin, Sprint (qui crée un petit effet d’accélération à la Matrix), Master Power (qui augmente considérablement votre Sauvagerie durant un court laps de temps) et peut-être une des possibilités les plus intéressantes : Haranguer le public. Durant le match, selon vos actions et le trémoussement de vos pom-pom girls, le public vous affiche plus ou moins votre soutien et le fait qu’un joueur appelle à des applaudissements durant un match motive considérablement l’engouement général, qui au moment venu vous accorde de nouveaux pouvoirs comme lancer plusieurs éclairs, miner le terrain, maudire un joueur, etc.
A la fin des dix minutes réglementaires, vous aurez droit à une coquette somme d’argent ainsi qu’un compte-rendu de la rencontre digne de ce nom : résumé des diverses actions, performance de l’équipe et de chaque joueur ainsi que leur expérience gagné. C’est avec cette expérience que vos sportifs pourront acquérir de nouvelles compétences (passive comme l’augmentation de vos points de vie, ou active comme l’apprentissage de nouveaux capacités spéciales).
Pour être accessible à tous les publics, deux styles de jeu sont proposés : le temps réel ou le tour par tour. Les développeurs ont attaché beaucoup d’importances aux critiques du public (par rapport à sa version démo) et en ont profité pour peaufiner leur titre et ainsi rajouter de nouvelles fonctionnalité pour le tour par tour : désormais, le temps se fige et un bouton fin de tour vient enclencher la prochaine phase de jeu, de quoi vous permettre d’effectuer toutes les actions nécessaires. Cependant on lui préférera facilement le temps réel (auquel il est dorénavant possible de donner des ordres à ses coéquipiers). Quoi qu’il en soit, on ne peut que saluer cette excellente initiative. Nous avons été également surpris par le fait que les matchs soient intégralement commentés par deux journalistes sportifs … aux commentaires hilarants. En effet, ces derniers ne se contentent pas toujours de visualiser la rencontre et on ne peut qu’éclater de rire comme signe de réponse à leurs remarques.
8/10