Disponible un peu partout depuis la précédente génération, Bastion débarque aujourd'hui sur Xbox One pour un dernier show.

Ce test est une mise à jour de la version Xbox 360, les versions étant identiques excepté pour le rendu 1080p/60FPS sur One.

Avec ses graphismes 2D enchanteurs et la formule proposée, le titre semblait revenir aux sources de l'action-RPG de base, genre d'une époque assez révolue où l'on cassait sa tirelire avec un coup de coude pour se payer un Secret of Mana, l'un des « best.game.ever » pour beaucoup même si l'on oubliera pas que sa suite le démonte sur tous les aspects. Bref, Bastion revient donc sur Xbox One et la note parle d'elle-même : le bébé de Supergiant Games était déjà l'une de nos plus belles déceptions (assumées jusqu'au bout) de l'année 2011.

Techniquement parlant, car autant aborder d'office le gros point fort du jeu, le titre est tout simplement sublime. Rien que ça. S'il ne plaira évidemment pas aux amateurs de grand spectacle qui ne jurent que par les dernières superproductions, le titre offre une patte esthétique proche d'un Vanillaware, avec des décors suffisamment variés (bien qu'on reste dans un univers très space), des couleurs qui explosent et une absence de ralentissements malgré le nombre d'effets à l'écran lors de gros combats. Le scénario met en scène Kid (« Le Kid » même), un petit gaillard à l'histoire peu développée puisqu'il ne prononcera pas un mot. D'ailleurs, aucun des PNJ que vous croiserez n'ouvrira la bouche et pour cause : les événements sont racontés en temps réel par un narrateur. Du simple combat au background en passant par vos petites bourdes comme la chute dans un trou, tout nous est livré en voix-off tel un conte. L'idée est surprenante, excellente dirons-nous, sauf qu'il réside deux problèmes de taille. En premier lieu, le scénario est inintéressant de bout en bout avec une histoire inutilement compliquée, quasi-dénuée de rebondissements et finalement barbante. Second point, si placer une voix-off 80% du temps est une originalité, les anglophobes constateront avec énervement que le jeu est resté en VO sous-titrée, nous obligeant constamment à stopper notre progression pour lire le texte, pour finalement le zapper dans les passages plus musclés. Aberrant vu qu'il s'agit tout de même de la principale caractéristique du jeu.



Pour le reste, comme on l'a dit plus haut, il s'agit d'un action-RPG assez classique en apparence. On progresse dans des niveaux ultra-linéaire en s'occupant en chemin de tous les ennemis qui se présentent face à nous. Des ennemis d'ailleurs assez balaises (= on meurt assez facilement). Peu d'énigmes et donc pas de quoi être bloqué mais le gameplay reste pourtant assez varié par la présence d'un arsenal suffisamment complet. Si on débute avec une simple épée, on choppera en avançant tout un attirail digne d'un guerrier acharné : fusil à pompe, mortier, bazooka, katana, arbalète, double-gun... De quoi faire, surtout que le tout pourra être boosté à loisir, offrant de bonnes sensations dans la progression du personnage, en rajoutant l'expérience classique (niveau 10 par maximum et très long pour l'atteindre), mais également avec l'argent récolté qui permettra d'augmenter drastiquement l'efficacité de vos armes (puissance, portée, rechargements...). On notera également une attaque secondaire qui pourra aller de l'invocation d'un petit allié au lancement de grenades en passant par les mines et même, vers la fin, la possibilité de sauter ! Coté défaut dans tout cela : une certaine confusion au cœur des combats et un système de visée clairement à revoir (le lock aurait été préférable).

Après une demi-douzaine d'heures à arpenter des niveaux-couloirs et à dézinguer un paquet d'ennemi, on arrive donc au final avec un sentiment mitigé, à cause des problèmes précités liés au scénario mais également pour l'aspect clairement répétitif de l'ensemble. Les plus courageux et/ou ceux qui souhaitent absolument rentabiliser la quinzaine d'euros demandées pourront se lancer dans la recherche des quelques objets secrets, comme des totems pour augmenter la difficulté (et booster le gain d'expérience), le tout grâce au New Game + toujours aussi appréciable dans ce genre de titre.

Note :
Si le prix n'a pas bougé depuis des années (comme souvent avec les jeux indépendants), on signalera tout de même que ceux qui ont choppé la version 360 à l'époque pourront s'offrir gratuitement celle sur One… à condition de lancer le téléchargement avant le 1er janvier 2017.

Les plus	Les moins
+ La DA de qualité + Les possibilités en combat + Difficulté bien dosée + L'apport du New Game + + L'originalité de la narration...	- … mais qui perd la majorité de son intérêt avec une VOST - Du blabla pour pas grand-chose - Parfois bordélique - Répétitif et linéaire - Pas simple de viser - Cinq ans après : même contenu, aucun bonus, et le même prix

Conclusion : Bastion était une petite déception il y a cinq ans et rien n'a changé même avec le recul. Le gameplay avait tout des plus grands mais la linéarité constante, l'aspect répétitif et le scénario clairement oubliable (hormis la petite surprise à la fin) rendent amer un plat qui s'annonçait pourtant succulent en zieutant les visuels.