Quelques semaines après Resident Evil 7, c'est Red Barrels qui revient nous terroriser avec Outlast 2. Objectif atteint, mais avec une grosse pincée de frustration pour aller avec.
Il y a quelques année sortait Outlast premier du nom, l'un des survivals dits de nouvelle génération, marquant une ère de terreur après avoir vu le genre malmené de façon brutale : Resident Evil était devenu une série d'action, Silent Hill se cherchait sans se trouver et il fallait se tourner vers quelques apéritifs comme Project Zero en attendant la mise à mort du style horreur, qui a finalement repris de l'entrain durant la période Amnesia et tout ce qui a suivi. Les choses étaient désormais claires : la vue à la première personne, c'était l'avenir, et quand tu l'accompagne avec la VR comme chez Capcom, tu peux renouveler ton réservoir de slips. Et c'est sur cette nouvelle lancée que débarque Outlast 2, qui en dépit de ses faibles prétentions dû à la bannière indépendante, possède des défauts qui ne peuvent être aussi bien pardonnés qu'il y a trois ans.
Cette suite démarre donc dans un hélicoptère où rien ne va se passer comme prévu : enquêtant avec sa compagne sur le meurtre d'une femme enceinte, notre héros va voir son véhicule se crasher à cause d'un mystérieux événement. Vous vous réveillez en mauvais état, votre dame a disparu et le pilote de l'hélicoptère crame dans son coin, éviscéré par on ne sait qui sur un poteau. Vous voilà en enfer, et donc plus exactement dans des recoins montagneux d'Arizona où crèchent non pas une mais deux sectes religieuses, toutes les deux aussi tarées dans leurs intentions et n'ayant pas l'intention de voir un inconnu venir fouiner d'un peu trop près. Bien sûr, le jeu en rajoute quelques couches sur le coté démoniaque avec des ennemis qui ont une allure à la limite du zombie, sans parler de quelques personnages d'importances tout droit sortis de certains esprits qui n'ont pas vu une prairie à papillons depuis bien longtemps.
Comme dans le premier, votre seule défense sera vos jambes, donc pour fuir. Et c'est déjà là que ça pose un problème au niveau du contexte. Que l'on passe son temps à fuir dans Amnesia à la vue d'immondes atrocités, c'est logique, mais incarner un journaliste vegan de 30 kilos incapable d'en foutre une à une mamie d'une tête de moins, même armée d'un couteau de cuisine, ça sent quand même l'incohérence. Le mec vient quand même enquêter de nuit dans un trou perdu où a lieu un meurtre, c'est quand même qu'il a un minimum de choses dans le pantalon donc pourquoi diable est-il incapable de se saisir du premier couteau qui lui passe sous la main pour se défendre un minimum ? On ne sait pas, et c'est d'autant plus énervant que tout le jeu est basé sur la fuite, même parfois contre un seul ennemi qui ne se bat qu'avec ses mains et où vous ne pouvez rien faire hormis vous les prendre dans la face, pour ensuite détaller en couinant.
Après c'est évidemment un style de jeu particulier et l'on adhère ou non. Car reconnaissons que dans son genre, Outlast 2 est une belle réussite et surtout l'un des jeux les plus terrifiants de cette génération, qui prouve que même avec peu de moyens, il suffit de quelques astuces techniques sur les effets de lumière (et la fameuse caméra infrarouge) pour pondre un rendu faisant froid dans le dos, auquel s'ajoute un sound-design peut-être encore mieux travaillé que Resident Evil 7, où l'on est constamment apeuré pour un rien. Quel dommage que le jeu ne soit pas compatible avec le PS VR mais pour les PCistes, vous aurez au moins l'option dans quelques temps. Bref, si le jeu est constamment flippant, c'est aussi parce que l'on meurt facilement. Et même un peu trop d'ailleurs tant certaines phases ressemblent presque à du pur Die&Retry, où fuir à gauche plutôt qu'à droite peut mener à une mort inéluctable et un retour au dernier checkpoint (assez nombreux mais parfois bien espacés).
Et on ne parle pas de certains ennemis encore plus terrifiants comme cette fameuse femme à la croix que vous allez rencontrer très vite, et qui risque à elle seule de démultiplier votre quota de game over puisqu'il suffit qu'elle vous choppe pour que ce soit terminé. Là encore, si beaucoup aimeront cette tension constante, on rechignera un peu devant le coté très « facile » en terme de progression, se résumant en trois points : la phase de cache-cache, la phase de fuite en partie scriptée, et les moments de calme qui n'empêche pas de maintenir la tension. Vous apposez au milieu de tout cela quelques énigmes à base d'interrupteurs à activer et de trucs à pousser, et vous avez plus ou moins en tête le rythme jusqu'au final. Après environ 7-8h de jeu et quelques caleçons à la poubelle, on se dit que la licence pourrait réellement prendre un nouvel élan en revoyant sa formule sur certains points, comme laisser davantage de « portes de sortie » lors des fuites et des phases de cache-cache, et qu'il serait bien d'avoir un minimum de défense ou au moins la possibilité de lancer des trucs pour éloigner les opposants. Tant qu'on garde la caméra, toujours l'un des points forts du jeu et dont la fonction micro reste une excellente idée (juste que la batterie s'use trois fois plus vite, mais on trouve heureusement bien plus de piles sur le chemin).
Les plus
Les moins
+ Terrifiant de bout en bout
+ De l'ultra gore sans censure
+ L'ambiance sonore
+ La caméra
+ Un peu plus long que le 1
+ Le prix sympa en boîte (40€ la trilogie au lieu de 59)
- Mécaniques trop simplistes
- La foire au Die&Retry
- Un perso injustement faible
- En PS VR, ça l'aurait fait...
Conclusion : Indéniablement meilleur que le premier sur tous les points, Outlast 2 n'en reste pas moins une expérience moins marquante qu'à l'époque, tout simplement car la nouvelle génération de survival-horror commence à s'imposer (donc Resident Evil 7, ou en tout cas la première moitié) et qu'il devient compliqué de pardonner des facilités de gameplay où tout est fait pour nous faire flipper (et ça marche d'ailleurs) mais au prix de choses incohérentes, comme les trucs qui t'apparaissent soudainement dans le dos alors qu'il n'y avait rien avant, ou le fait d'incarner un perso qui n'a aucun problème pour progresser dans les tréfonds des ténèbres mais qui est incapable de prendre une des armes qui lui passent sous la main pour se défendre un minimum. Stressant et terrorisant donc, mais aussi souvent très frustrant.
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