Bien longtemps après la sortie de l'original sur PSP, lâché un peu à l'arrache comme souvent à l'époque, Bandai Namco met cette fois les bouchées doubles pour promouvoir sa série God Eater en occident. Voyons cela.
Il faut dire que depuis que Capcom a réussi à implémenter un minimum Monster Hunter en Europe comme aux USA, certains aimeraient bien grignoter quelques parts du gâteau et si Koei Tecmo est déjà passé par là avec son Toukiden, Bandai Namco fait aujourd'hui mieux en proposant son propre bébé avec une traduction FR. Le grand luxe en quelque sorte, même si l'on perd en contrepartie (et sans que ça ait le moindre rapport) le doublage japonais pour se contenter de voix US qui font le taf sans briller, avec en passant quelques problèmes dans le mixage son. Une localisation de toute manière bienvenue car contrairement à la plupart des autres jeux du genre, la série God Eater porte un peu plus d'attention dans son univers. Les personnages sont plus travaillés, mais caricaturaux, et il y a un scénario, mais très mal mis en scène. Bon, ce n'est pas dément mais au moins, il y a quelque chose qui sert de lien à l'ensemble.
En revanche, il y a un point qui le rapproche drastiquement du titre de Koei Tecmo, et qui les séparent tous deux de Monster Hunter, c'est la progression. Chez Capcom, on ne fait pas que combattre même si cela représente le coeur du jeu. Cueillette, capture et pêche sont trois exemples typiques qui vous permettront de changer un peu la donne et qui ajouteront des possibilités toujours plus nombreuses au gameplay, au point qu'un joueur qui aborde la série aujourd'hui se sent totalement larguée dans les (nombreuses) premières heures. Dans God Eater, c'est beaucoup plus simple (100 % combat), mais du coup bien plus facile à prendre en main. Un petit Hub avec PNJ, un vendeur, un ordinateur pour faire son craft & co, et l'espèce d'hôtesses qui nous refourguent des missions dont le but premier, quel que soit la configuration, est de déboiter tout ce qui bouge à l'écran avec un ou plusieurs alliés.
Bon, le problème évident de tout cela, c'est que le jeu est très répétitif. Un peu moins si vous vous lancez en coop online (pas de local, dommage) mais en gros, c'est un jeu à système comme on en voit tant au Japon, le genre qui va vous donner énormément de possibilités pour monter en puissance et dont « l'histoire principale » n'est limite qu'un prologue au gros du travail. D'ailleurs, restons un peu sur le gameplay qui propose fondamentalement la même chose que le premier (offert, mais on va y revenir). Chaque mission vous envoie dans un décors type post-apocalyptique, donc pas très varié, découpé en plusieurs zones façon Monster Hunter, sauf qu'il n'y a pas de temps de chargement entre chacune. A l'intérieur, une et plus souvent plusieurs bestioles à détruire grâce à notre arme magique qui peut aussi bien servir au corps-à-corps qu'à distance (et même de bouclier). Vous aurez bien entendu le choix des armes au début de chaque mission, sachant que toutes gardent les mêmes bases qu'avant : carré et triangle pour attaquer, possibilité de dasher pour esquiver, gros monstres dont on peut « briser » différentes parties pour le faire davantage souffrir, attaque spéciale qui « croque » l'ennemi pour bénéficier d'un up temporaire de stats et de quelques balles plus puissantes que la moyenne, et enfin système de liens entre les alliés pour là encore grappiller quelques bonus.
Même si l'on comprend rapidement ce qu'il faut faire, God Eater 2 : Rage Burst reste assez long à aborder dans sa maîtrise. Heureusement, la difficulté de base est très facile, ce qui vous permettra de progresser tranquillement en saisissant peu à peu les enjeux des balles (pouvant bénéficier d'éléments, donc certaines plus sensibles que l'autre en fonction de l'opposant), tout en abordant l'une des nouveautés de cette suite : le système de « SANG ». Concrètement, après quelques missions, on vous octroie une capacité bonus sur votre arme pour renforcer sa puissance. Plus vous attaquez avec, plus la capacité gagne en efficacité (jusqu'à quatre niveaux) sachant que là encore, vous pourrez échanger de capacités à la volée avant chaque mission.
Ce système permet de ressentir un minimum d'évolution dans la puissance de l'avatar vu que, comme la plupart des jeux du genre, il n'y a pas d'expérience et donc pas de niveau. Tout passe par l'équipement et il faut d'ailleurs avouer qu'en début de partie, le titre se montre particulièrement radin coté loot, au point qu'il est impossible de crafter quoi que ce soit et qu'il faut de fait se contenter de ce que le jeu nous offre de base. Heureusement, les développeurs ont compensé cela par un système de bonus passif. Chaque arme peut en effet être équipé de quatre « compétences » (force, défense, efficacité des objets, résistance aux malus…) que l'on nous offre à chaque fin de session, rajoutant que l'on peut les faire fusionner pour améliorer leur efficacité ou en acquérir d'autres. On terminera par l'autre grande nouveauté de cet épisode, à savoir le mode Blood Rage qui est une sorte de limite à atteindre pour bénéficier pendant quelques dizaines de secondes d'un état de transe permettant de décupler votre puissance (en plus d'une vitesse accrue et d'une jauge d'endurance infinie), mais demandant de remplir des conditions spécifiques pour être maintenue au risque de devoir recommencer plus tard.
Bref, vous comprendrez qu'à défaut de varier son style de gameplay, le titre a le mérite de proposer un système complet pour faire tenir les fans du genre sur la longueur. Et il y a d'ailleurs matière à user son pad puisqu'une fois achevé l'histoire, il faut ensuite aborder les difficultés supérieures, les missions spéciales ou encore celles des DLC inclus. Et si vous n'avez pas assez de tout cela, on rappelle tout de même que God Eater Resurrection (remake du premier) est offert pour tout achat, livrant une expérience et une durée de vie semblable, mais avec des possibilités forcément amoindries, comme l'absence des compétences de Sang et le mode Blood Rage. Pour compenser ce manque, le loot de matériaux se fait un peu plus rapidement en début de partie.
Les plus
Les moins
+ Système de jeu complet
+ Combats nerveux
+ Durée de vie énorme
+ Traduit
+ Le remake du premier offert
- Pas bien beau (sur PS4)
- Répétitif (surtout en solo)
- Pourquoi pas de coop local ?
- La caméra
Conclusion : Comme pour Toukiden, ce God Eater 2 Rage Burst est (avec le premier offert) un bon moyen d'aborder un genre dont Monster Hunter reste le roi, mais qui est le plus difficile de tous à aborder pour les non-initiés. Classique et répétitif, mais se reposant tout de même sur quelques bonnes idées qui permettront aux fans de coop de passer du bon temps pendant des dizaines d'heures, voir plus.
7/10
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