Dédiée à ceux qui ne sont pas passés par la case PS3 sur la précédente génération, la vague de Remastered continue sur PlayStation 4 avec cette fois une compilation des deux productions Quantic Dream. Voyons cela.
Telltale comme Quantic Dream font partie des plus gros ambassadeurs du genre hautement narratif, faisant en partie fi du gameplay brut pour une aventure qui se laisse vivre à coup de dialogues, de QTE, et surtout de choix plus ou moins masqués qui détermineront l'évolution du scénario. Un pari qui n'est pas sans risque, davantage pour le studio proche de Sony (mais néanmoins indépendant). Si Telltale se repose sur de fortes licences et des graphismes d'un autre âge pour permettre un prix attirant, et surtout des promotions régulières, Quantic Dream doit lui faire avec des productions originales et surtout des graphismes à la hauteur des ambitions, faisant que les titres se retrouvent à plein tarif au risque d'en rebuter certains. Cette compilation permet du coup de combler ce dernier problème : à 40€ les deux jeux en boîte (et sur deux disques), le risque est forcément moindre, et reste à rappeler la qualité de chacun.
Heavy Rain
Six ans après sa sortie, Heavy Rain reste des deux jeux le plus intéressant. On reste dans du thriller très classique et porté par des personnages souvent clichés, mais l'efficacité est là dans cette course contre la montre pour mettre fin aux agissements du tueur aux origamis, avec son lot de scènes émouvantes, du moins si l'on tente de se mettre un peu dans la peau des différents protagonistes, particulièrement Ethan. En gros, si vous êtes vous-même père de famille, vous n'aurez aucun mal à ressentir la détresse de ce personnage, car dans le cas contraire, ce n'est pas sa palette d'expression digne de Ryan Gosling dans Drive qui aidera, même chose pour les autres personnages d'ailleurs. Reste un bon rythme et l'envie de connaître la finalité de cette histoire, ce qui est l'essentiel pour ce genre de productions, et dommage tout de même pour les incohérences (probablement voulues, mais on évitera de spoiler) et l'afflux de QTE dont certains resteront un peu coton à exécuter dans la précipitation à cause d'une gyroscopie un poil foireuse.
Beyond : Two Souls
Les choses sont clairement différentes pour Beyond. En optant pour un protagoniste unique, les développeurs ont pris le risque de larguer une partie des joueurs. Car non pas que les « mâles » soient forcément réticents à l'idée d'incarner une demoiselle (Lara en tête), mais l'exercice est beaucoup plus difficile dans un style nous demandant de faire corps-et-âme avec le personnage, et nul doute que certains bailleront devant quelques choix façon amourettes d'adolescentes. Le scénario tout aussi classique se montre en revanche moins prenant, laisse finalement moins de part aux modifications du scénario hormis à la toute fin, mais on appréciera tout de même la possibilité de pouvoir faire le jeu dans l'ordre chronologique des scènes (avec un chapitre bonus pas indispensable) pour éviter la formule de l'originale qui n'était d'ailleurs pas vraiment justifiée. En bref, une production moins bonne, mais beaucoup plus jolie (l'un des plus beaux jeux de la PS3 à l'époque) et qui offre quelques passages très réussis… mais qui sont ironiquement les plus éloignés du scénario de base.
Les plus (Heavy Rain PS4)
Les moins (Heavy Rain PS4)
+ Scénario efficace
+ Quelques ajouts graphiques
+ Des choix pertinents...
+ … Et des fins vraiment différentes
- Petit coup de vieux
- Prise en main étrange
- Trop de QTE
- Des incohérences
Les plus (Beyond PS4)
Les moins (Beyond PS4)
+ Encore très joli
+ Enfin un ordre chronologique
+ Quelques très bonnes séquences
- Scénario bof bof
- Et trop prévisible
- Des passages vraiment loupés
- Peu de vrais choix
Conclusion : Même s'il s'agit d'une compilation, cette Quantic Dream Collection propose deux expériences certes proches sur la forme mais différentes dans le fond. Heavy Rain, c'est un peu le petit thriller des années 90 qui ne révolutionne pas le genre mais qui parvient tout de même à attirer le joueur/spectateur jusqu'à son final, tandis que Beyond est celui qui se la joue « gros film » avec sa beauté, son casting et ses scènes d'action, mais qui s'éloigne encore plus du JV pour qu'on n'en retienne finalement que quelques scènes, souvent les plus intimistes (comme celle des SDF). Le prix plus bas que la norme permettra à chacun de juger, le ressenti jouant énormément sur l'appréciation, et rien ne vous empêche d'ailleurs de couper la poire en deux en craquant uniquement pour l'un ou l'autre en dématérialisé. Espérons que le futur Detroit parvienne lui à mettre tout le monde d'accord.
7/10
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