Tests : Project Zero : La Pretresse des Eaux Noires
A une époque où le survival-horror continue clairement de se chercher en dehors de la scène indépendante, Nintendo continue de vouloir rentabiliser l'acquisition de la licence Project Zero avec un cinquième épisode désormais disponible sur Wii U.
Parmi les quelques vestiges de l'époque PS1/PS2, Project Zero est assurément le dernier survival-horror encore en vie là où Silent Hill(s) fut enterré six pieds sous terre tandis que Resident Evil fut placé dans la voie de la testostérone, en gardant tout de même une réserve pour le prochain épisode de la saga toujours non annoncé officiellement. Et depuis ses débuts, la saga de Koei Tecmo a su apporter sa propre patte au genre, sans même souhaiter la dévier ou si peu. C'est d'ailleurs sans grande surprise que l'on retrouve les fondamentaux dans La Prêtresse des Eaux Noires, entre cette ambiance sonore ultra pesante (*) qui reste le point fort du jeu, ses héroïnes en mini-jupe qui devraient consulter un psy vu l'attitude dépressive de chacune qui semble ressortir de la moindre cinématique (notons qu'un perso masculin jouable vient cette fois s'immiscer dans le lot, tel un intrus) et enfin les esprits, des ennemis pas comme les autres devant être combattu avec un appareil photo capable de les renvoyer on ne sait où, mais en tout cas loin de vous.
Mettant en place un scénario typiquement dans la veine des films japonais du genre, ce nouvel épisode propose donc de vivre le destin entrecroisé de trois protagonistes pour un background qui semble de base inédit mais faisant quelques liens avec le passif de la licence, surtout l'opus original. Chaque chapitre permet donc de changer de personnage en nous envoyant à chaque fois dans les alentours du Mont Hikami, frappé par d'anciennes malédictions tout en étant étrangement une sorte de cimetière des éléphants pour les jeunes demoiselles suicidaires. Comme dit à l'instant, la formule reste majoritairement la même même si plus étiolée sur la longueur, la durée de vie parvenant à dépasser la douzaine d'heures (pour les plus fouineurs) grâce à de nombreuses astuces. Déjà lent en terme de progression même si la fonction courir fait un bien fou, le titre multiplie les redondances pas toujours utiles comme ces objets qu'on ramasse toujours tout doucement pour permettre un Jump Scare de temps à autres, et surtout une mise en place d'allers-retours non stop qui certes peuvent accentuer l'effet de peur au préalable, si tant est qu'on y joue dans de bonnes conditions (nuit, seul, casque, etc.), mais finissent au bout d'un moment par lasser.
Coté gameplay, là encore, pas de bouleversement dans les grandes lignes, les personnages continuant de garder un balai dans le fondement contrairement à certains esprits pouvant être assez taquin en terme de mobilité pour essayer souvent de vous prendre à revers. La panique s'empare d'ailleurs souvent de nous quand les flèches de danger commencent à se multiplier autour de nous, le point de vue à la première personne avec la caméra n'offrant pas la meilleure visibilité qui soi et il suffit qu'un esprit nous choppe pour voir notre barre de vie disparaître plus rapidement qu'un paquet de pistaches en pleine soirée. Un sentiment de relative faiblesse (on a toujours une masse de soins) qui s'atténue néanmoins sur la longueur par l'apport de nouveaux types de pouvoirs pour notre appareil, en plus de la classique augmentation de puissance moyennant un nombre très élevé de points. Qui plus est, malgré l'originalité des combats (du moins pour ceux qui débutent dans la licence), les tactiques à mettre en place sont vite compréhensibles, entre les flashs au moment pile de l'attaque d'un esprit, ou ceux à placer lorsque vous avez un certain nombre d'ennemis dans l'objectif, demandant parfois de remuer le GamePad. Car oui, cet épisode tente en passant de justifier l'existence de la mablette en mettant le viseur et les informations essentielles sur l'écran, mais s'il est possible d'atténuer les gigotements en « mixant » avec le second stick, on se dit surtout que tout cela n'est qu'un prétexte et n'apporte pas grand-chose de plus que dans les quatre précédents opus qui n'avaient aucunement besoin de cela, en plus de ne pas corriger les défauts habituels comme cette difficulté à viser un adversaire trop proche.
Passé cette prise en main du GamePad, on ressort donc tout de même avec un sentiment mitigé de l'expérience. Même en étant toujours sensible à l'atmosphère glaçante, il faut avouer que l'on a affaire à une simple suite qui certes intervient tout de même neuf ans après le précédent sur PS2 (le quatrième n'étant jamais sorti chez nous, tandis que l'autre épisode Wii n'était qu'un portage du 2). Hormis les petites nouveautés d'infiltration apportées par Ayane en guest dans des missions bonus un poil fastoches, le seul changement notable reste peut-être la gestion de l'humidité où à force de patauger et dans certaines situations voulues (qui permet d'ailleurs d'admirer les formes des protagonistes féminins), les apparitions des esprits seront plus nombreuses, chose que l'on pourra contrer avec des objets et en s'occupant de certains ennemis. Au regard de la puissance de la machine, il y avait largement matière à offrir davantage, comme pousser intelligemment le coté « zone ouverte ».
(*) Petite note concernant justement l'ambiance. S'il est possible de jouer en off-TV, nous déconseillons fortement ce choix à cause d'un rendu sonore complètement foireux. Pour une raison qui nous échappe, la moitié des bruitages passent à la trappe sur le GamePad (même avec un casque), en plus de couper le son dans certaines cinématiques. Un problème qui sera peut-être corrigé dans une future MAJ.
Les plus
Les moins
+ L'ambiance
+ La Bande-Son
+ L'un des (malheureusement) trop rares survival-horror de notre époque
+ Ayane en bonus
+ De multiples fins
+ Durée de vie correcte...
- … mais surtout artificielle
- Trop d'allers-retours
- Trop rigide
- Trop répétitif
- Marre de la gyroscopie
Conclusion : Ce cinquième Project Zero n'est ni un mauvais épisode, ni un mauvais survival-horror. Juste que passé outre l'utilisation du GamePad aussi prétexte que nouvel élément de lourdeur, le titre sent beaucoup trop la poussière vu le manque total de nouveautés majeures. Entre Capcom qui a fait évoluer Resident Evil avec de drôles de choix, Konami qui abandonne carrément Silent Hill et Koei Tecmo(/Nintendo) qui reste ici figé dix ans en arrière, difficile d'être pleinement satisfait mais probable que les plus gros fans et accessoirement les nouveaux-venus y trouveront leur compte.
Note au testeur : pour le "marre de la gyroscopie", on peut la désactiver en grande partie dans les options...
Pour les personnages masculins il y avait dans le premier et le trois des minis séquences avec (oui ce n'était pas les personnages principaux).
Points positifs :
- De l'horreur pas de l'action...
- Une bonne ambiance, surtout dans les bonnes conditions
- Une bonne bande son
- Une bonne histoire avec beaucoup de détails
- Un design de personnage / fantômes plutôt sympathique
- Un épisode dans la lignée des précédents
Points négatifs :
- Le mini jeu des objets (marrant la première fois, après quand tu finis par l'avoir six fois de suite ca devient limite lourd)
- la leeeeeenteur du perso (même dans le premier le personnage n'était pas aussi lent)
- Quelques textures de sol
- Des passages un peu trop vide
Le jeu est quand même plutôt bon dans cette période ou le moindre survival horror se transforme en jeu d'action au bout d'une heure (cf the evil within qui commence bien et finit en gros jeu d'infiltration/action), l'ambiance est vraiment bonne mais oui comme tout jeu du genre il faut s’immerger un poil et éviter d'y jouer en plein jour avec une autre musique a fond. Le scénario est plutôt bon et joue sur pas mal de bons clichés japonais (Les forets / montagnes ont longtemps été un lieu de suicide au japon).
Je rajouterai que le jeu est aussi répétitif que les précédents "2 non inclus" (car c'est le meilleur et de loin), le pire (et de trèèèèès loin) étant le 4 qui même s'il n'est jamais sorti chez nous, se trouve dans la rhumerie du coin en anglais...
Pour résumé : Jeu correct, que les fans d'horreur japonaise adoreront. pour les fans de jeu d'action gore passer votre chemin ce jeu n'est pas fait pour vous
7/10
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