Après presque 650 000$ récoltés dans le cadre d'un projet Kickstarter, Hyper Light Drifter sort de sa tanière pour nous en mettre plein les yeux.
Il faut bien l'admettre, la plupart des gros projets Kickstarter de ces trois dernières années n'ont pas toujours eu l'amabilité de livrer les promesses pour lesquelles ils avaient été financés. Certains s'en sont cependant plutôt bien sortis en dépit de retards successifs, et c'est le cas d'Hyper Light Drifter. Projet dingo signé par un unique développeur, il s'agit d'un jeu d'exploration et d'action dans lequel on incarne fièrement un criquet qui va devoir évoluer au sein d'un monde en proie à la corruption, accessoirement hanté par un passé sombre. On va en outre très vite découvrir que le héros est atteint d'une maladie incurable qui va subtilement s'immiscer dans le gameplay à plusieurs reprises.
De l'histoire globale, et comme souvent dans la scène indépendante, on en saura à peine plus puisqu'il faudra se contenter de quelques saynètes sans textes et dialogues, ainsi que de la description (là encore uniquement sous la forme d'images) de plusieurs PNJ laissés ici et là. Mais ça n'est pas parce que le scénario est aussi obscur que son univers qu'il faut tout de suite déchanter. Au contraire, il faut creuser, et c'est cette volonté qui va motiver le joueur que l'on est à aller toujours plus loin afin de débloquer la porte menant à l'ennemi suprême pouvant éventuellement sauver votre petit corps meurtri.
Avec son esthétique façon 16-bit, Hyper Light Drifter s'apparente à un The Legend of Zelda. Le but est en effet d'évoluer à travers une gigantesque carte à laquelle on a accès à tout instant et qui peut permettre d'accéder à des lieux précédemment visités une fois qu'on y a débloqué les téléporteurs. A différents endroits de la carte se trouvent des donjons au sein desquels nous attendent des boss avec leurs lots de techniques à apprendre pour réussir à les battre sans trop perdre de vie. Et tout autour, histoire de rallonger la durée de vie, des bonus à récupérer ici et là en fouillant, du genre gemmes permettant d'améliorer ses items ou ses compétences, mais aussi artefacts pour débloquer des portes et des morceaux de connaissances.
Côté combat, le jeu utilise un combo tout ce qu'il y a de plus classique en apparence, à savoir la bonne vieille épée et un pistolet, voire - selon vos découvertes - un shootgun ou un railgun. Si l'épée conserve toujours sa fonction première, elle s'avère pourtant décisive pour survivre en ce bas monde. Il faut en effet “basher” les ennemis qui arrivent vers vous, fonçant tête baisser pour tenter de vous toucher. La barre de vie du héros est en effet ridiculement petite, et une simple erreur peut très vite pour faire perdre l'ensemble de vos points. A ses côtés, une arme à feu donc, qui est quant à elle utile pour atteindre des ennemis restant à distance, ou détruire des éléments de décor. Pour la recharger, il faut basher des ennemis ou détruire des objets avec l'épée, ou sacrifier une gemme pour accélérer ce processus en sachant que le menu ne met pas en pause le jeu. A noter que l'on peut aussi se refaire une santé, même en plein combat, mais qu'il n'y a que trois recharges disponibles. Une fois vide, vous devrez donc partir à la recherche de pompes vertes disséminées sur toute la carte.
La carte parlons-en une nouvelle fois puisque le titre vous permettra de découvrir plusieurs types d'univers différents allant de caves lugubres aux montagnes verdoyantes, sans oublier des ruines et des forêts rosâtres. Le travail effectué sur les décors est tout simplement incroyable. Chaque parcelle du monde offre son lot de détails, et malgré le parti-pris old-school de cette production indépendante, le développeur n'a pas été avare en complexité. Il n'y a aucune raison de se perdre, même si la carte aurait mérité d'être plus “simple”, mais quelques lieux ressembleront parfois à des labyrinthes parfaitement construits, surtout si vous débutez l'aventure avec comme objectif de la finir à 100%.
Avant tout destiné aux joueurs les plus exigeants, le jeu du studio Heart Machine n'en demeure pas moins accessible. La difficulté est certes présentes, mais elle ne l'est que si vous ne maîtrisez pas les différents éléments de gameplay et les techniques de boss. Bien sûr, vous allez mourir plusieurs fois, mais les points de sauvegardes ne sont jamais très loin, et vous vous nourrirez d'un décès passé. Jamais frustrant donc, jamais redondant non plus, se renouvelant à chaque changement de zone. Et c'est sans compter sur une bande-son incroyable signée Disasterpeace (à qui l'on doit la musique de FEZ, notamment).
Les plus
Les moins
+ Le pixel-art à son zénith
+ Bourré de détails
+ Progression motivante
+ Gameplay dynamique
+ Difficulté jamais frustrante
+ Décors et bestiaire variés
+ Bande-originale à tomber
- Scénario bien trop obscur
- Encore quelques bugs
Conclusion : Hyper Light Drifter est un incroyable délire en pixel-art. Dans son ensemble, le titre signé Heart Machine frise le génie, n'hésitant pas à redéfinir à lui tout seul le genre qu'il incarne. Difficile de lui trouver un défaut tant la prouesse artistique prévaut sur tout le reste, y compris sur un scénario bien trop obscur pour atteindre comme il se doit le coeur du joueur.
9/10
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