Le premier épisode en a marqué plus d'un sur PSone comme sur PSP. Le second parviendra-t-il à contenter la même troupe de fans ? Zoom sur les premières heures de jeu.
Ce n'est un secret pour personne, hormis pour les jeunes joueurs ayant découvert l'univers vidéoludique il y a peu,
Square Enix n'a pas autant brillé sur PlayStation 2 que sur PSone (ne faisons même pas l'affront d'évoquer la SNES), et c'est peu dire. Sans revenir sur les déboires des derniers
Final Fantasy qui n'ont pas autant convaincu qu'à l'époque, on pointera surtout du doigt les pseudos suites de titres cultes qui n'ont eu finalement pour effet que de salir la licence.
Seiken Densetsu,
Brave Fencer Musashi,
Final Fantasy VII... On en est venu presque à craindre la venue du second épisode de
Valkyrie Profile, titre au combien culte. Et pourtant, le bébé de
tri-Ace pourrait non seulement contenter les fans de la première heure mais également un nouveau public. Explications.
Double Je
Comme souvent, il n'est pas obligatoire d'avoir touché au précédent opus, ici
Valkyrie Profile : Lenneth, pour apprécier l'aventure même si la chose est évidemment un plus quant à la compréhension de l'histoire et le plaisir de retrouver des personnages connus, malgré une action se déroulant une centaine d'années plus tard. Lenneth tient donc toujours un rôle important dans le scénario mais n'est bien entendu plus présente comme personnage central, celui-ci étant attribué cette fois à Silmeria, autre valkyrie du seigneur Odin qui à la ferme intention de se rebeller contre les hautes instances. Le pouvoir n'étant jamais acquis seul, la demoiselle placera son esprit dans le corps de la jeune princesse Alicia afin de pouvoir errer en Midgard (le monde des humains en somme) en toute discrétion et ainsi commencer un long pèlerinage à travers le monde.
Valkyrie Profile 2 : Silmeria prend donc à contre courant les habitudes de son grand frère en se plaçant de l'autre coté du miroir. L'histoire n'en reste pas moins intéressante même si beaucoup seront déçus par la mise en scène un peu trop statique par moment et par des graphismes mitigés : si les décors et les effets spéciaux sont pour la plupart somptueux, le manque d'expression et la modélisation des visages laissent clairement à désirer si on les compare aux derniers titres de l'éditeur japonais.
Donjons & Donjons
Valkyrie Profile : Lenneth demandait au joueur de faire la part belle entre donjons et phases de recrutement de guerriers, ces dernières étant souvent synonymes de longues cinématiques se terminant par une tragédie. Le jeu était découpé en périodes où l'on se devait de faire des choix sous peine de passer à l'étape suivante en laissant des choses importantes derrière nous, et ce sans pouvoir retourner en arrière. Le scénario de
Valkyrie Profile 2 : Silmeria se déroulant dans un contexte différent, le rythme du jeu s'en trouve modifié. On n'est plus limité dans le temps et les phases de recrutement prennent à peine quelques secondes, les personnages secondaires étant cette fois dénués d'histoire hormis le petit texte que les développeurs ont daigné placer dans leurs fiches respectives. Le titre prend donc un cheminement classique avec tout d'abord des phases en ville permettant de discuter avec un peu tout le monde, de se renseigner sur la suite de l'aventure, d'acheter de l'équipement en magasin ou de dormir à l'auberge. Un gros changement donc quand on se souvient que le premier épisode ne proposait que le contenu des coffres ou le système de création pour obtenir armes et armures. Bien entendu, le coeur du jeu résidera dans ses donjons parfois très longs si l'on veut compléter la carte à 100% et y découvrir tous ses secrets. Les énigmes ne sont pas monnaie courante mais on remarquera que, cette fois, les ennemis réapparaissent pour peu que vous fassiez un aller-retour entre une pièce et une autre. Enfin, et vous l'aurez sûrement remarqué avec ces images,
Valkyrie Profile 2 : Silmeria, tout comme le premier, se déroule sur un plan 2D, ce qui ne nuit en rien à l'envoûtement proposé, surtout quand on se retrouve à baver devant certains décors.
Qui dit donjons, dit combats et donc système de combat qui avait tout intérêt à être à la hauteur. De ce coté, on est rassuré puisque la formule de
Valkyrie Profile : Lenneth à été reprise, en mieux. Les combats ne sont pas aléatoires, les ennemis sont donc visibles sur la carte, et il est toujours possible de tenter de les frapper (au lieu de les toucher simplement) pour éviter une attaque surprise en débutant le combat. Dans ces derniers, l'équipe peut se mouvoir dans un espace 3D, et à pour but de se déplacer jusqu'à l'ennemi afin que celui-ci entre dans le cercle d'action du personnage joué (les autres suivent) pour lui assener une ou plusieurs attaques, déclenchées directement par les quatre boutons de la manette, un pour chaque guerrier en bref. Seulement, se déplacer signifie que le ou les ennemis se mettront à bouger également, généralement dans votre direction, afin que vous entriez également dans leurs zones d'action. Vous pouvez tenter d'éviter cela en les contournant simplement pour les frapper dans le dos ou lancer un '
boost' qui vous fera progresser de quelques pas sans que l'ennemi ne bouge un cil. Malheureusement, ce boost consomme votre jauge d'attaque, celle-ci déterminant le nombre d'attaques possibles pour l'équipe en une phase de jeu, et ne peut être restaurée qu'en étant frappé, en tuant un ennemi ou en actionnant une régénération, certes rapide, mais vous laissant sans défense pendant quelques secondes.
Le nombre d'attaques possibles, et donc le prochain combo potentiel, est souvent déterminant pour la réussite du combat. Certaines créatures possèdent en effet une défense en béton armé et seul un assez grand nombre de coups pourra briser leurs carapaces. Sans compter que la destruction de l'équipement ennemi signifie un gros paquet d'objets gagnés en fin de combat, ces derniers pouvant être revendus à un bon prix ou réutilisés pour l'obtention de reliques et autres armes ou armures plus puissantes qu'à l'accoutumée. Plus important, certaines pièces d'équipement sont directement liées à un symbole qui, en association avec d'autres symboles (et donc d'autres pièces d'équipement), permettra d'acquérir de nouvelles techniques. Un concept très intéressant qui pousse à chercher le symbole ultime manquant à une capacité qui l'est tout autant. De quoi farfouiller les donjons pendant des heures...
Surprenant à la fois par son principe accrocheur mais également par le fait de ne pas être la 'suite' attendue tant les différences abondes avec le premier opus, Valkyrie Profile 2 : Silmeria est susceptible de plaire à n'importe quel joueur de RPG qui se respecte, hormis les réfractaires aux donjons. Car potentiellement répétitif, il faudra attendre l'avis final pour savoir si le titre ne sombre pas dans un abus de combat au détriment du background, point fort de Valkyrie Profile : Lenneth. En attendant, le titre peut sans mal faire partie du sommet de votre Most Wanted Games, surtout quand on sait qu'il sera traduit en français. Une aubaine inespérée.