Après un épisode PlayStation 2 que les fans auront vite fait d'oublier, voici enfin le grand retour de Gabe Logan qui revient faire des siennes sur PSP. Premières retrouvailles.
Saga débutée en 1998 sur PSone,
Syphon Filter a su magistralement surfer sur la vague action/infiltration sur consoles aux côtés d'un certain
Metal Gear Solid. Davantage orienté action que le soft de
Konami, les trois premiers opus ont su proposer des scénarios travaillés, un dynamisme sans cesse renouvelé, un arsenal
high-tech conséquent et des personnages qui, sans être franchement détaillés techniquement, bénéficiaient d'un réel charisme. Cet opus PSP se veut donc constituer un véritable retour aux sources, effaçant par la même occasion la triste performance de la série sur la 128 bits de
Sony, et offrant à nouveau aux joueurs la possibilité d'incarner ce cher Gabriel Logan, accompagné de la célèbre Lian Xing. Le miracle aura-t-il lieu ?
Le grand retour du filtre du siphon
Conscients du désir des joueurs de retrouver un épisode estampillé
Syphon Filter digne de ce nom, les développeurs se sont donnés les moyens d'offrir un soft de qualité, tant dans le fond que dans la forme. L'habillage global tout d'abord, très James Bondien dans son style, est particulièrement classieux et réussi. Le menu de départ nous invite dès lors à opter pour l'une des possibilités offertes par le soft, avec évidemment l'incontournable mode Histoire, qui enverra le joueur, accompagné de Xian Ling et d'un contact radio permanent, Teresa, déjouer les plans d'une entité mystérieuse sur plus de 7 chapitres, eux-mêmes divisés en plusieurs missions. Que les néophytes se rassurent, avant de se lancer à corps perdu dans cette toute nouvelle aventure, il est possible de passer par la case entraînement afin de se familiariser avec les mouvements de ce cher Logan. Plutôt facile à prendre en main, la maniabilité nécessitera toutefois une certaine maîtrise avant d'être parfaitement domptée. Notre cher espion se meut avec le stick analogique, tandis que les touches Triangle, Carré, Croix et Rond servent à ajuster la vue (et donc la visée), les habitués des FPS sur
Nintendo 64 retrouveront donc leurs marques instantanément. La croix directionnelle est pour sa part réquisitionnée lorsqu'il s'agit de faire s'accroupir Logan, ou encore recharger une arme en poussant la touche Haut, voire changer d'arme en maintenant la touche Droite et modifier son attirail de vision via la touche Gauche. Comme cela était déjà le cas sur PSone, il est possible de locker l'adversaire le plus proche en maintenant la touche L enfoncée. Sympa.
Point de vue arsenal, les développeurs nous proposent tout un tas de joujoux différents, du simple Socom, au fusil Sniper, en passant par l'USAS 12, le fusil à pompe ou encore le MB-150. Le combat au corps à corps n'est pas en reste puisque le couteau et le fameux Tazer, qui carbonisera littéralement les ennemis trop collants, sont de la partie. Visiblement inspiré par son cousin éloigné Sam Fisher, Gabe Logan dispose également de plusieurs gadgets comme des lunettes de vision nocturne, des lunettes thermiques ou encore les lunettes UDSU, qui permettent à notre agent favori de discerner et d'interagir avec les éléments clés du décor. Techniquement, le soft est une pure réussite, et même si l'œil averti discernera quelques ralentissements ici ou là, on ne peut qu'applaudir des deux mains les efforts des développeurs à offrir des environnements vastes et détaillés. Les différents effets spéciaux comme la vision thermique sont pour leur part remarquablement gérés, du tout bon à ce niveau donc.
Project : Dark Mirror
A ce mode Histoire s'ajoute également la possibilité de rejouer les missions précédemment accomplies afin d'améliorer son rang en accomplissant les différents objectifs demandés. Le soft propose également un mode multijoueur en Ad-Hoc, comme en Infrastructure, dans lequel 8 joueurs pourront s'affronter en simultané via divers modes de jeu tels que l'infatigable Deathmatch, le Rogue Agent ou encore des modes en équipes comme le Team Deathmatch et le mode Objectifs. Le lobby permet notamment de chatter avec ses compagnons de bataille, ainsi que d'examiner une fiche détaillée pour chaque participant, sur laquelle sont relatés tous ses exploits comme les parties gagnées et perdues, mais également les spécificités du joueur comme son habileté au combat à mains nues, à l'arme légère, ou encore aux explosifs. Un côté multi très poussé donc, sur lequel nous reviendrons évidemment en détail lors du test complet du soft. A noter également une pléthore de bonus à débloquer en récupérant les dossiers cachés de chaque niveau et en accomplissant les objectifs secondaires.
Très orienté action, le soft est mené tambour battant et ne laisse finalement que très peu de place à l'infiltration, d'autant plus que l'intelligence artificielle ennemie plutôt imprévisible ne permet pas toujours d'appréhender une situation comme on l'aurait souhaité. Il arrive ainsi parfois qu'un ennemi parvienne à vous repérer à plusieurs dizaines de mètres alors que vous étiez parfaitement à couvert, tandis qu'un autre soldat de discernera pas votre présence bien que vous vous trouvez à quelques mètres devant lui. Dans un même registre, il est dommage que les ennemis à couvert sortent constamment de leurs planques au même endroit, il suffit alors d'aligner son viseur à l'endroit en question et d'attendre sagement que le vilain terroriste ne daigne montrer sa petite tête pour l'allonger d'un headshot aussi aisé que mortel. Dommage. Pour continuer sur la lancée des points dits négatifs, on pestera quelque peu face à un bruitage des armes peu convaincant, donnant parfois l'impression de manier de simples jouets. Un défaut d'autant plus regrettable que l'aspect sonore de ce
Syphon Filter : Dark Mirror est très soigné, et les différents thèmes sonores, comme les dialogues, sont excellents et nous immergent parfaitement dans cette ambiance d'agent secret tant appréciée par les joueurs. Le scénario se dévoile petit à petit, et la trame est fréquemment illustrée par diverses
cut-scenes très réussies, mais également quelques cinématiques qui renvoient fréquemment aux anciennes aventures de l'agent Logan.
Malgré de petits soucis d'IA, et une action peut-être trop présente, au détriment de l'infiltration, ce Syphon Filter : Dark Mirror devrait selon toute vraisemblance ravir les fans de la saga. Le scénario est parfaitement ficelé et propose son lot de rebondissements, la maniabilité est aisée et le panel de mouvements large, les gadgets high-tech sont de la partie et outre des bonus à la pelle, c'est le retour de Gabe Logan et Xian Ling qui devrait séduire les joueurs. Un très bon soft d'action donc, qui se profile sur PSP pour le 12 juillet prochain.