Œuvre fondamentale de Lovecraft,
L’Appel de Cthulhu a traversé les âges pour influencer les différents arts dont bien entendu le jeu vidéo où l’on retrouve à la fois des hommages plus ou moins appuyés dans de nombreuses productions, mais également des adaptations directes. On citera notamment
Dark Corners of the Earth de Bethesda en 2006 et alors qu’on attend
The Sinking City pour le printemps 2016 (
Frogwares), c’est
Focus Home qui dégaine pour les fêtes avec le sobrement nommé
Call of Cthulhu dont l’existence ne date pas d’hier : le titre a été annoncé il y a quasiment cinq ans. Et ça se sent d’ailleurs.
Déjà lorsque le jeu démarre, on n’a pas encore remué sticks & boutons que la cinématique elle-même offre un constat visuel façon « mouais ». Sauf qu’il s’avère que la cinématique en question (et celles qui suivront) est en fait du temps réel bien boosté, et que lorsque le jeu démarre vraiment, il y a un léger effroi face au rendu vieux d’une génération. Ce n’est pas atroce et heureusement, l’ambiance visuelle et surtout sonore sauve les meubles, mais globalement, on sent le poids des années ou plutôt du budget, avec cette sensation de flou/grain bien trop abusée qui, disons le concrètement, donne parfois l’impression de regarder le jeu au travers d’un PSVR. D’ailleurs, dommage que le titre ne soit pas compatible pour le coup car l’expérience se serait prêtée à merveille.
Il s’agit pour rappel d’un jeu essentiellement narratif, à quelques séquences près sur lesquels on reviendra après, nous faisant incarner Edward Pierce, vétéran de la première guerre mondiale et aujourd’hui (enfin, en 1924 quoi) détective privé davantage du genre à squatter sa bouteille que les affaires. Alors que notre clone du héros de
Vampyr (même doublage, même gueule, même style) est pris à la gorge sous réserve d’aller pointer au chômage qui n’existe pas encore, il n’a donc pas le choix d’accepter la première affaire venue, à savoir un vieux père de famille qui lui réclame d’aller enquêter sur la mort suspecte de sa fille sur l’île de Blackwater, extension de Boston livrée à elle-même, plus exactement sorte de ghetto depuis la fin d’un certain âge d’or où les habitants croulaient sous le pognon grâce à la chasse à la baleine.
A défaut d’offrir de la qualité dans la mise en scène de ces cinématiques qui sont vraiment très standards face à ce que peuvent offrir des productions où l’on trouve bonne volonté et surtout talent,
Call of Cthulhu a au moins le mérite de savoir poser efficacement son ambiance. La première zone est d’ailleurs un très bon exemple, avec cet aspect portuaire où l’on va croiser une poignée de gueules cassées, entre ex-matelots désormais SDF, une police faîte de ripoux, mais également la mafia locale tenue d’une main de fer par une demoiselle qui a bénéficié d’un certain travail de modélisation au niveau du bas du dos. Bref, de manière globale, et à défaut de se prendre une claque technique, le jeu parvient à nous accrocher et on sent qu’on est parti pour une potentielle bonne surprise.
Il faut dire qu’en faisant la comparaison avec la précédente grosse production de Focus Home, si
Vampyr était plus joli (sans être ébouriffant) et plus ambitieux dans son gameplay, il avait également de très grosses lourdeurs dans son game-design.
Call of Cthulhu non. Sans être imaginatif ni révolutionnaire, on se plaît à dire que le titre n’est pas « chiant » à parcourir, faisant dans la simplicité sur certains aspects plutôt que de se tenter à des choses qui pourraient mener à l’usure. Majoritairement en tout cas mais on va y revenir. La structure du jeu est assez éloquente à ce sujet puisque le titre est découpé en chapitres et zones. Chacune de ces zones est de taille moyenne et pousse à s’y attarder tranquillement puisqu’on ne pourra jamais revenir en arrière, évitant donc un trop plein d’allers-retours sans savoir où aller et donc une durée de vie gonflée artificiellement.

D’ailleurs, autre point intéressant dans la progression, le titre ne cherche jamais à nous bloquer pour un rien. Encore une fois, c’est avant tout une expérience narrative et pas un puzzle-game (il y a des énigmes, mais rares et vite expédiées). On évitera de trop en dire mais pour cette fameuse première zone par exemple, au moment où vous devrez vous rendre à un point A et qu’on vous barre la route, on va très vite vous décrire la méthode facile pour passer, mais ce sera à vous si vous le souhaitez de tenter autre chose. Même chose dans la séquence du manoir où il suffira de suivre le PNJ qui vous accompagne pour arriver au bout, mais rien ne vous empêche de fouiner à droite à gauche pour découvrir quelques trucs.
Il faut dire que le jeu pousse à l’exploration via son arbre de compétences (chose peu commune dans le genre) où à chaque étape, vous gagnerez de petits points à répartir dans quatre slots comme l’éloquence ou la force. Deux autres slots existent, la médecine et l’occultisme, demandant eux de trouver des bouquins pour augmenter leur efficacité. Développer vos compétences aura évidemment une influence sur la progression, parfois pour ouvrir un coffre ou une porte, déceler des objets cachés, et plus généralement pour bénéficier de nouvelles réponses dans les dialogues. De fait, en fonction de vos choix mais aussi d’un certain attrait pour des choses annexes comme l’alcool ou les livres occultes, votre personnage peut vriller dans une direction ou l’autre, engendrant pas moins de quatre fins différentes.

Malheureusement pour lui, la simplicité de Call of Cthulhu finit par devenir un défaut car passé les premiers chapitres, le jeu s’enlise doucement dans du déjà-vu, particulièrement en terme de scénario. Tout le drame lorsqu’on adapte une œuvre qui ne date pas d’hier, ayant certes marqué son temps mais qui ne surprend plus même lorsqu’on prend de la liberté. On apprécie toujours le « comment on en est arrivé là » mais le reste n’est que routinier dans le genre, entre trahison, délire psycho et l’habituel culte. Qui plus est, si là encore les premières zones offrent « un peu » de liberté dans la progression, la linéarité reprend peu à peu ses marques dans la deuxième moitié, nous poussant à suivre un simple fil rouge dont on se doute sans mal de la finalité.
Pire encore, le coté « pas chiant » s’estompe dans plusieurs passages, où le titre a l’odieuse idée de mettre en place un truc que trop de développeurs exploitent sans en avoir le talent : l’infiltration. Et comme on pouvait s’y attendre, c’est ultra mal fait, aussi bien contre les humains qui n’ont aucune réelle IA que, pire, face à un certain boss qui est une horreur à affronter. Donc c’est dommage et il en ressort un coté très mitigé une fois que défilent les crédits de fin au bout de 7-8h (en prenant son temps), surtout pour un jeu vendu au prix fort, et l’ironie est qu’il n’y a pas beaucoup de motivation à tout se retaper pour débloquer les autres fins puisque les développeurs ont oublié la fonction New Game + qui était pourtant essentielle pour pousser au second rush en gardant ses compétences durement acquises.
Je garde un très bon souvenir de dark corner of the earth sur Xbox, j'aurais espéré que celui-ci soit aussi bon … hélas ça n'a pas visiblement l'air d'être le cas ...
Tout ce que j'espérais de ce jeu c'était une petite histoire et une ambiance sympa, dommage qu'ils aient intégré ce gameplay infiltration. Je voyais plus un jeu comme les récents Sherlock Holmes dans l'univers de Lovecraft.
Bon ba a 20€ pas plus
L'ambiance est presque au rendez-vous car non le jeu ne fait pas peur du tout …
Point négatif, j'ai l'impression qu'il est super court … mission 5, j'ai déjà fait toute la maison et les grottes … que reste t'il ? le phare ?
Le meilleur jeu d'inspiration (donc qui ne reprend pas clairement les termes et/ou le nom de Cthulhu) Lovecraftiene pour moi c'est Alone in the Dark A New Nightmare et Eternal Sanity.
Par contre shanks kabuki voxen y'a que moi qui a capté que la police d'écriture pour le C de Cthulhu c'est le même que pour le fabriquant de revolver Colt
Je ne sais pas qui a copié qui.
shanks j'ai remarqué que t'écris tout le temps "Lovercraft". Tu nous caches un truc ?
un réflexe de merde