C’est à Lyon qu’Electronic Arts nous a donné rendez-vous pour la présentation du nouveau cru de la série FIFA. Pas de chichi, cette fois, Electronic Arts a mis de côté son arrogance américaine pour nous parler d’une véritable révolution...


Depuis bon nombre d’années maintenant, Electronic Arts et Konami se font la guerre pour obtenir les plus grosses parts de marché dans le secteur des simulations de football. Aucun autre éditeur, Sony en tête avec son Monde des Bleus, n’a réussi à bouleverser cette donne. Régulièrement à la traîne derrière le roi Pro Evolution Soccer, et malgré deux derniers opus plutôt satisfaisants, FIFA revient cette année dans une version remaniée par le talentueux et surtout français Hugues Ricour. On lui doit notamment la mutation de la série des Need for Speed en Underground. Posons-nous alors la question qui est sur toutes les lèvres : ce FIFA 06 est-il capable de rivaliser avec Pro Evolution Soccer 5 ? Premiers éléments de réponse dans les lignes qui suivent.

FIFA se révolutionne

« Il s’agit d’une révolution ». Voilà comment Philippe Sauze, directeur général d’Electronic Arts a présenté ce FIFA 06. Tout d’abord, sachez que l’équipe de développement a été complètement reformée, suite à l’arrivée d’Hugues Ricour en tant que producteur du jeu. Outre la venue des créateurs des versions consoles de LFP Manager, de nombreux américains ont laissé place à des japonais et à des européens pour cette version 2006. « Tous les codes ont été revus. Nous sommes quasiment repartis à zéro. Nous avons rangé notre fierté américaine dans notre poche. Même si nous sommes conscients que Pro Evolution Soccer sera encore devant nous cette année, vous aurez le choix entre deux excellents jeux » affirme modestement Philippe Sauze. « Nous ne sommes pas là pour vous prendre la tête avec de beaux discours, maintenant, c’est à vous de jouer et de nous dire ce que vous pensez de FIFA 06 » a conclu Antoine Cohet, chef de produit chez EA Sports.

Face au jeu, la première chose qui frappe, c’est tout d’abord la nouvelle caméra. Parfaitement placée, celle-ci se révèle très dynamique et semble avoir été ajustée de manière à nous faire croire que nous assistons à une authentique retransmission télé. L’autre bonne surprise se situe au niveau des animations, mieux décomposées et plus réalistes qu’auparavant. Sur ce point, FIFA 06 se rapproche indéniablement de Pro Evolution Soccer. Pourtant, une fois la manette en main, on sent tout de même que les bases de la série n’ont pas été bouleversées. Il y a toujours ces frappes à la physique parfois douteuse et ces déplacements quelque peu imprécis, points que Konami maîtrise depuis pas mal de temps. Mais que l’on se rassure tout de suite, la version sur laquelle nous avons joué n’était pas totalement finalisée.

Et c’est le buuuuuuuut !

Même si le mot révolution est peut-être légèrement inadéquat, force est de constater que les progrès par rapport à FIFA 2005 sont flagrants. La construction du jeu, par exemple, est encore montée d’un cran. Comprenez par là que l’époque « je fonce dans le tas » est complètement révolue et qu’il va falloir jouer finement pour marquer un but à l’adversaire. Pour obtenir un tel résultat, les développeurs ont sérieusement retravaillé l’intelligence artificielle. Ainsi, les placements des joueurs sont plus logiques et il est bien plus difficile de percer la défense opposée. De même, il faut noter que les joueurs font des appels de balle très astucieux. Et à l’instar de l’édition précédente, on peut également faire nos propres appels, via la touche L1, chose que Pro Evolution Soccer 5 ne proposera toujours pas. Les dribbles se sont, eux aussi, bien étoffés et l’on a désormais un choix plus important pour tenter de mettre les défenseurs dans le vent.

Toujours dans le registre des bons points, la gestion du physique des joueurs a été grandement améliorée. Les luttes en ressortent plus réalistes, de même que les tacles. Cerise sur le gâteau, la légendaire Panenka est enfin réalisable sur les penaltys. Petit détour obligatoire du côté de la bande-son, celle-ci étant tout simplement excellente. Les commentaires d’Eugène Saccomano et de Frank Sauzée sont bien dans le ton, et surtout, les champs de supporters sont plus vrais que nature et vous plongent comme jamais au cœur du stade. Une mauvaise note est toutefois bel et bien présente au niveau de la réalisation et concerne la modélisation des joueurs, qui ne semble pas avoir bougée d’un iota depuis FIFA 2005. Les textures utilisées pour les visages manquent vraiment de détails et les cheveux ressemblent plus à de la patte à modeler grisâtre qu’autre chose.


Pour ce cru 2006, Electronic Arts a mis les bouchées doubles et le résultat risque bien de surprendre les fanatiques de l’éternel Pro Evolution Soccer. De nombreux progrès ont été effectués et il est indéniable que ce FIFA 2006 sera un très bon jeu de football. Verdict complet prévu pour la fin du mois de septembre.