Alors que Pro Evolution Soccer 5 vient tout juste de débarquer dans nos vertes contrées, balayant tout sur son passage, il serait dommage de passer à côté de son concurrent direct, FIFA 06, qui réalise une bien belle performance.
Depuis la nuit des temps ou presque,
Konami et
Electronic Arts mènent de front une bataille sanglante pour gagner le titre de meilleure simulation de football. Cette année encore, les deux éditeurs vont s’affronter et
Pro Evolution Soccer partira, comme à l'accoutumée, favori. Et même si le soft de
Konami a ravi la rédaction avec son 18/20 bien mérité, nous aurions tort de ne pas vous parler de
FIFA 06, qui en a surpris plus d’un. Mieux vaut tard que jamais, alors voici sans attendre notre test de la simulation footballistique made in EA.
On prend tout et on recommence
Telle a été la devise de l’équipe de développement pour ce cru 2006, menée par le producteur français Hugues Ricour. Manette en main, le résultat est sans appel : les choses ont changé. Attardons-nous en premier lieu sur la caméra, qui adopte une position très télévisuelle. C’est bien simple, on se croirait devant une vraie retransmission. Réaliste oui, mais pas très jouable dès lors que la balle s’éloigne du milieu de terrain, voici le constat après quelques minutes de jeu. Qu’importe, un petit tour dans les menus et hop, nous revoilà avec une caméra des plus classiques, que l’on peut d’ailleurs légèrement personnalisé. En ce qui concerne le
gameplay, on se rend rapidement compte que la série poursuit son chemin vers le 100 % simulation. Le rythme du jeu (que l’on peut toutefois modifier dans les options) est un brin plus lent qu’auparavant et surtout, la conduite de balle est plus précise. Les contrôles se rapprochent d’ailleurs nettement d’un
Pro Evolution Soccer, et l’on peut enfin dribbler de façon relativement réaliste.
La construction du jeu qui en découle est alors plus réaliste et pour marquer un but à la défense adverse, il faudra avant tout réfléchir pour trouver la faille. D’autant plus que celle-ci est bien souvent efficacement organisée, et adopte un marquage strict. Pour trouver le chemin des filets, deux possibilités s’offrent à vous : tenter l’exploit individuel et/ou l’ouverture pour un attaquant bien placé. A vous alors de trouver le bon timing pour envoyer une balle en profondeur ou de tenter le crochet qui vous permettra de vous retrouver en bonne posture face au but. A ce propos, il faut noter que les situations de but sont plus variées que dans l’édition précédente. Ainsi, on peut aussi bien marquer sur une tête précédée d’un centre ajusté que sur une action individuelle. La physique des frappes a elle aussi été revue et corrigée pour un résultat plus naturel (mais loin d’être parfait, comme vous le verrez plus bas). Pour déclencher un tir digne de ce nom, votre joueur aura tout intérêt à se trouver en bonne position, c’est-à-dire face au but, contrairement aux anciens opus où les footballeurs étaient de véritables contorsionnistes. De nombreuses animations ont également fait leur apparition pour rendre les matchs plus réalistes :
cut-scenes, joueurs qui gesticulent sur le terrain après une faute, etc.
De l’ammoniaque dans les vestiaires…
Si des améliorations concrètes sont bel et bien présentes dans ce
FIFA 06, et rendent le soft nettement meilleur qu’auparavant, la route vers l’excellence de
Pro Evolution Soccer 5 est encore longue. Premier point à revoir, le système des passes. Alors que le titre de
Konami semble avoir trouvé le juste milieu à ce niveau, dans
FIFA 06, toutes les passes arrivent à destination sans aucun souci. Et mine de rien, le réalisme en prend un sacré coup. On peut pratiquement jouer en une touche de balle sans que l’adversaire comprenne ce qui se passe, ce qui accélère considérablement le rythme du jeu et donne un côté très arcade. De même, les frappes ont tendance à être systématiquement cadrées, bien que le joueur se trouve dans une position pas forcément idéale. On est bien loin de
Pro Evolution Soccer 5 à ce niveau-là. Idem pour les coups francs, archi pompés sur le titre de
Konami, mais qui se révèlent au final très moyens. Lors de cet exercice, on ne sent pas vraiment la différence entre un Beckham et un Gallas, c’est dire si les caractéristiques des joueurs ont peu d’impact sur un
gameplay encore largement améliorable.
Qui dit
FIFA, dit évidemment base de données énorme.
FIFA 06 ne déroge pas à la règle et intègre 26 championnats, une quarantaine d’équipes nationales, et près de 10 000 joueurs. Joie, tous les transferts sont à jour au 24 août 2005 et Luyindula a enfin rejoint les rangs d’Auxerre. On retrouve les mêmes modes de jeu que les années précédentes : matchs amicaux, championnats, coupes, entraînement,
Online, et l’inébranlable mode Carrière qui revient ici dans une version améliorée. Tout au long de 15 saisons, vous incarnerez un entraîneur qui devra se faire un nom sur le marché. Après avoir choisi votre premier club, vous irez prospecter votre nouveau sponsor, principale source d’argent pour votre structure. A vous ensuite de gérer aussi bien les aspects financiers que sportifs du club : agrandissement du stade, recherche de nouveaux talents, prix des billets, etc. Attention, si vous faites n’importe quoi et que vos résultats ne sont pas à la hauteur, les supporters pourront réclamer votre démission. Le moral des joueurs est également à prendre en compte, et, par exemple, un Zidane qui passe 90 % des matchs de la saison sur le banc en aura assez et ira voir ailleurs au bout d’un moment. Très complet et franchement bien foutu, ce mode Carrière est une vraie réussite.
Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais !
Cette année encore,
FIFA affiche une réalisation exceptionnelle. La modélisation des stades est absolument superbe, et le public a même subi un petit lifting fort réussi. Les divers effets (flou artistique ou jeux de lumière) sont eux aussi magnifiques et nous démontrent que les développeurs maîtrisent désormais complètement les subtilités techniques des trois consoles du marché. On regrettera toutefois que les joueurs n’aient pas fait l’objet d’un plus grand travail, certains visages étant carrément ratés. Heureusement, leurs animations, bien décomposées, rattrapent quelque peu ce défaut. Du côté des commentaires, Eugène Saccomano et Franck Sauzée assurent le strict minimum. On reste évidemment largement au-dessus des prestations minables de Christian Jeanpierre et Jean-Luc Arribard dans
Pro Evolution Soccer 5, mais un peu plus de cohérence avec l’action aurait été appréciée. Enfin, et comme toujours chez
Electronic Arts, l’ambiance dans le stade est extraordinaire. Le public chante, hurle, hue, tout ceci en fonction de ce qui se déroule sur le terrain. Avec une bonne installation sonore, on se croirait presque au Stade de France.