To the Moon est un jeu atypique, sorti en 2011, il fait partie de ces titres que l'on peut qualifier d'ovni, d'expérience, avant de parler de jeu vidéo.
Au fond la base d'un jeu vidéo, c'est le gameplay, mais quand ce dernier se résume à sa plus simple expression et qu'il n'est là qu'au service de l'histoire, pour la faire avancer, sommes-nous toujours face à un jeu vidéo ?
C'est la question que peut amener To the Moon (et bien d'autres évidemment).
Parler en profondeur de ce jeu si particulier, se révèle être un exercice difficile, en effet il est assez court, environ 4h (il coûte actuellement 7,99€ sur Steam (le jeu n'est que sur PC)), et le gameplay se résume majoritairement à cliquer dans les décors pour que nos protagonistes puissent s'y mouvoir, il y a bien régulièrement de petit puzzle (toujours les mêmes et très rapide), mais encore une fois le but n'est à aucun moment de bloquer la progression du joueur par une quelconque difficulté, le tout se veut fluide, afin qu'on contemple l'histoire plutôt qu'on la vit (du moins on la vit, mais pas par le gameplay).
Les événements s'enchaînent ainsi rapidement sans laisser l'ennui s'installer à aucuns moments, mais justement de quoi parle To the Moon ?
Je me contenterai de résumé uniquement le postulat de départ du titre, qui se parcourt un peu comme un livre.
Le jeu vous met dans la peau du Dr. Eva Rosalene et Dr. Neil Watts, ces derniers travaillent pour une agence qui se charge d'accomplir les derniers souhaits de personne mourante.
Afin d'y parvenir, ils glanent des informations sur le patient, avant de plonger - grâce à une technologie usant de casque à réalité virtuelle - dans les souvenirs de leurs clients.
Ils voyagent ainsi en remontant le temps dans ses souvenirs, récoltant toutes informations utiles, partageant la vie qu'il a eu, en tant que simple spectateur et parfois acteur. Ils observent les moments heureux, ceux qui le sont moins, les erreurs, les secrets...
En haut on peut apercevoir la "fresque" retraçant les différentes périodes de vie du vieil homme rencontré au début du jeu.
Les fameux casques qui permettent de voyager à travers les souvenirs des gens.
Ils modifient ensuite les événements afin d'y implanter le rêve que souhaitait cette personne au crépuscule de sa vie.
Inutile d'aller plus loin, le jeu réserve des surprises, abordent différents sujets, parfois sur le ton de l'humour (le jeu est également bourré de références de tous types) et parfois sur un ton beaucoup plus sérieux (certains thèmes sont difficiles).
On passe par un éventail d'émotion qui ne cesse de s'ouvrir et de se fermer, l'auteur du jeu nous emmène là où il le veut en alternant avec brio les moments cocasses (la relation entre les deux protagonistes principaux porte souvent à sourire) et les instants plus dramatiques. Une chose est sûre c'est toujours très bien fait, peut être, aider par ses graphismes emprunt à l'époque 16 bits (très réussis au passage) qui laisse à notre imagination le soin d'assembler et de visualiser les scènes selon notre propre ressenti. Mais l'ensemble est également solidement soutenu par de très belles musiques, composées par le canadien Kan Gao qui est également le développeur principal du jeu, appuyé par son studio Freebird Games.
Un musique qui reviendra souvent dans le jeu.
Pour finir je ne peux que conseiller To the Moon, qui m'a lui-même été conseillé par un membre de Gamekyo, Megaman.
Si je devais choisir un mot pour qualifier To the Moon, ce serait "touchant", car il l'est. Et si un jeu ne se défini par par le support sur lequel il se trouve, il s'exprime en revanche par les émotions qu'il partage et les sujets que ses auteurs ont souhaité aborder.
Oui Shinette hésites pas, il n'est vraiment pas long (4h) et c'est une bien belle expérience vidéoludique.