Je viens de passer une soirée parisienne habituelle. Ce qui ne m'a pas surpris, c'est le monde. J'ai même croisé Ramzy en vrai, ce qui est une petite anecdote sympathique (le pauvre doit souffrir encore plus que moi des sollicitations de tous bords, c'est sûr...)

Ce qui ne m'a pas surpris, c'est les prix des verres. C'est très cher. 5 euros le café. Normal.

Mais ce soir, j'ai eu le malheur d'avoir le double traitement Français/touriste, car je parlais français et espagnol avec un ami fraîchement débarqué qui fait franchement pas local. C'est toujours pareil avec les nouveaux venus : fringues, attitude, tronche et intentions honnêtes... Le pigeon rourou, quoi. Le mec prêt à se faire ficeler de force par un Noir au scoubidou sur les marches de Montmartre... Je suis passé par là. Les mecs m'ont rabattu sur le côté en écartant les bras façon gardien de handball. Ca a failli finir en baston pour que le faiseur de scoubidou me lâche le poignet avec sa ficelle. Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas plus d'altercations que ça. Preuve que les touristes qui viennent à Paris sont l'opposé total de la faune locale : polis, timorés, influençables, honnêtes.

Après les sollicitations habituelles dans le métro, j'ai dû non pas bousculer, non pas jeter, mais me saisir d'un mec pour le déplacer moi-même 30 cm plus à gauche dans la rame parce qu'il m'empêchait de sortir alors qu'il y avait largement la place. Je n'avais jamais eu à faire ça, c'était très bizarre. Pas violent, pas énervé. Pas brusque, pas pesant, pas pressé. Les deux mains posées de part et d'autre des épaules, puis réajustement positionnel, genre gamin à qui on apprend à tenir une raquette de tennis. Mais ferme, quoi. Putain. Pousse. Toi. Voilà. MERCI.

Non, la rame n'était pas bondée. Non, je n'avais plus le temps de lui demander poliment car la sonnerie retentissait depuis déjà 2 secondes. J'ai failli craquer, j'ai géré la situation. J'ai refusé de me laisser étouffer, écraser, ignorer, emmerder par l'indifférence ambiante.

Ensuite, avec mon pote, après s'être fait haranguer par la FOULE de clodos qui tapissent littéralement les trottoirs et qui nous interpellaient 10 m à l'avance et en anglais en plus. Là, j'ai compris qu'on avait l'étiquette touristes. Je réalise qu'être clodo est un métier à haute qualification quand même. Et que le mec te voit et t'entend d'hyper loin parler anglais, parce que le suivant, lui, était passé à l'espagnol, comme nous entre temps. La classe internationale, claudal à Paname !

On s'est assis à une terrasse, dans un coin déserté, bizarrement. On nous a ignorés. On a compris pourquoi quand on s'est rendu compte que le chauffage ne chauffait rien. Le patron est venu nous voir pour nous demander si on s'occupait de nous. Ce qui veut dire : "Désolé, je vois qu'on vous ignore". La classe. Je dois dire que ce monsieur m'a semblé sympathique. Hélas, c'est une des seules choses bien de la soirée. Quand il a incité ses employés à se sortir les doigts du cul, et qu'on nous a enfin servis, un clodo/ivrogne est venu nous tourner autour. On a subi un torrent d'insultes et de vulgarités lancées à on ne sait qui, puis il nous a réclamé du fric, évidemment. AAAaAaAllllééééé 50 ceeentiiiiimes... On a bu nos verres en 2 secondes et on a demandé l'addition fissa. En rendant la monnaie, la serveuse déchire le billet. Je reste positif. Ca a toujours de la valeur. C'est vrai en plus. Je le sais, j'ai déjà été remboursé de billets passés à la machine à laver par ma banque... Mais bordel quoi... La meuf part "chercher du scotch". Soupir intérieur. Finalement le patron a dû lui dire de m'en donner un intact, d'après ce qu'elle m'a dit. Vraiment le seul mec décent de la soirée, le patron.

Ensuite, Subway. Je voulais pas y aller, mais bon c'était une décision concertée on va dire. Le monsieur à la caisse voit le billet de 20 euros que je lui tends et me dit : ça fera 20 euros. Ca faisait pas 20 euros. Ca faisait même pas 8. Seulement on parlait pas français avec mon pote. Je lui dis : "C'est le prix touriste ?", d'une voix BIEN claire pour qu'il entende bien ma question. "Oui, haha, le prix spécial touriste, haha, la taxe spéciale Hollande, haha". "Haha... C'est ça c'est la faute au roi Dagobert aussi..." Je crois qu'il a vu que je m'énerverais s'il continuait.

Ensuite en bouffant on l'a entendu faire le même cirque à des jeunes filles étrangères, heureusement accompagnées elles aussi d'un Français.

Puis nous nous sommes réfugiés dans un bar lounge. Les cocktails étaient dégueulasses, dilués, noyés au jus de citron (d'ailleurs c'était bien du citron que je goûtais et pas de la limette, comme dans la recette) et hors de prix. Et quand mon collègue a pris la carte pour me demander de traduire un truc, je l'ai prise, je l'ai regardée, et quand j'ai levé les yeux, nos verres à peine touchés avaient disparu. Je regarde mon collègue... Je lui demande où sont les verres... "Le serveur est parti avec..." "Mais tu lui as pas dit qu'on n'avait pas fini ?" "Je savais pas comment dire". C'est vrai, il savait pas. Et avec 3 personnes au mètre carré, la pénombre et la musique house à fond... Faut dire qu'on s'en sortait bien, les meufs à côté de nous venaient de se faire tirer leurs téléphones...

Parisse by night pue la pisse.

Sinon, on m'avait encore jamais demandé que je me serve de ma carte pour sortir du fric pour donner directement du distributeur au mec... Assez couillu comme demande. Je me suis demandé ou était le revolver et j'ai passé ma main sous ma gorge mais bizarrement il n'y avait aucun couteau... Allez comprendre ce qu'il avait pris comme came...

Et enfin, last but not least, le coup du "je ne sé pa coman acheté un tiké de métro avec la machine vené m'expliké" on me l'avait jamais faite, encore. C'est chose faite aujourd'hui. Oui donc je suis sensé payer avec ma carte pour te "montré" et après toi "remboursé" ? Parce que bizarrement, toi pas "proposé".