Pour les premières 24 heures, le titre aurait rapporté plus d'argent que Spider-man 3 ou que le dernier Harry Potter. Un résultat impressionnant, mais qui est loin de tout dire sur le poids financier de l'industrie du jeu vidéo comparé à celui de l'industrie du cinéma.
Moins de quarante-huit heures après la sortie du titre aux Etats-Unis, le constructeur a ainsi annoncé que Halo 3 était officiellement devenu le plus gros lancement de l'histoire d'un produit de divertissement aux Etats-Unis. Le jeu, poussé par une campagne marketing poids lourd, aurait totalisé 170 millions de dollars de ventes en une journée sur le seul territoire américain selon les estimations de Microsoft, soit 45 millions de dollars de plus qu'en 2004 lors de la sortie de Halo 2. La société affirme également avoir battu les records récemment établis par le film Spider-Man 3, sorti le 4 mai 2007 aux USA, et le dernier tome des aventures d'Harry Potter, disponible depuis le 21 juillet dernier outre-Atlantique. Si le cas de l'homme-araignée est effectivement sans appel (151 millions de dollars durant son week-end d'ouverture, dont 59.8 millions de dollars le premier jour), celui de l'ado magicien semble, en revanche, un peu plus serré: selon les estimations, toujours elles, les ventes du roman auraient également avoisiné les 170 millions de dollars pour le jour du lancement.
Mais même si la performance de Halo 3 place effectivement le titre dans la catégorie des authentiques phénomènes culturels, les ventes du premier jour ne disent pas tout, spécialement en ce qui concerne l'éternel cliché du jeu vidéo qui aurait enfin supplanté le cinéma. Un article du Los Angeles Times, paru il y a quelques jours, remettait ainsi les pendules à l'heure en rappelant les nombreuses différences existant entre les deux industries. Là où le film peut compter sur de multiples sources de revenus (salles, DVD, vidéo à la demande…), le jeu vidéo réalise souvent la majeure partie de ses ventes en boutiques, durant les premiers jours de disponibilité. Les revenus, du coup, n'auraient rien à voir. Selon le quotidien, Spider-man 3 pourrait au final rapporter près de 1.3 milliards de dollars à Sony, comparé à environ 560 millions de dollars pour Halo 3. Au total, les analystes attendent de l'industrie du cinéma qu'elle engrange 84.3 milliards de dollars cette année ; le jeu vidéo, lui, devrait n'atteindre que les 37.5 milliards de dollars, soit moins de la moitié.
Reste tout de même un atout majeur pour le loisir vidéo-ludique. Malgré le passage à la nouvelle génération, les coûts restent encore bien inférieurs à ceux du cinéma et les profits, donc, bien meilleurs. Une fois les dépenses soustraites, les revenus nets de Spider-man 3 devraient en effet se monter à 628 millions de dollars, soit une marge de 46%. Celle de Halo 3, en revanche, pourrait dépasser les 90%, soit plus de 500 millions de dollars de recettes. Et c'est sans compter les bénéfices annexes que Microsoft retirera vraisemblablement du succès de titre : ventes de consoles, d'abonnements au Xbox Live… Selon le constructeur, plus d'un million de joueurs se seraient connectés au réseau durant les vingt premières heures de disponibilité du jeu. L'institut Compete, lui, a estimé aujourd'hui que l'effet Halo 3 aurait d'ores et déjà résulté en la vente de 300.000 Xbox 360 aux Etats-Unis depuis le début de l'année 2007.
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