(un article signé TF1)
La star n'est pas toujours celle que l'on croît. Si vous pensez que l'évènement culturel du jour est la sortie du dernier tome d'Harry Potter, vous avez tout faux. Le blockbuster du jour et même de l'année est un jeu vidéo de football : Pro Evolution Soccer. L'année dernière, la précédente édition du titre a raflé 32,6 millions d'euros de recettes pour s'imposer comme le produit culturel le plus vendu en France. C'est deux fois le montant des ventes du DVD du petit magicien à lunettes, trois fois celui des Bienveillantes, le livre évènement de Jonathan Littel.
Il faut dire que le japonais Konami avait sorti l'artillerie lourde pour promouvoir cette simulation sportive sortie sur toutes les consoles de salon. Contrat mirobolant avec Thierry Henry qui figurait sur la jaquette du jeu l'an dernier, organisation de concours internationaux entre les joueurs les plus acharnés du jeu qui vouent un véritable culte à PES (Voir notre article), vaste campagne de pub télévisée...
Cette année, Didier Drogba et Cristiano Ronaldo, excusez du peu, seront les ambassadeurs du jeu. Le joueur de Chelsea ne manque pas une occasion de faire l'éloge de PES. Dans Le Parisien, Didier Drogba affirme même que jouer à Pro Evolution Soccer l'aide à prévoir [ses] déplacement sur le terrain et à faire ses appels en profondeurs. Sans mentir?
Le come-back de FIFA
Ce phénomène exaspère au plus haut point un des concurrents de Konami : l'américain Electronic Arts. Dans le monde, c'est l'éditeur qui domine outrageusement les ventes de jeux de sport sur console avec sa filiale mastodonte, EA Sports. Aux Etats-Unis, c'est ainsi leur titre John Madden, du football américain cette fois, qui est le plus vendu chaque année.
Habitué à cette lucrative place de numéro un, Electronic Arts ne veut plus laisser Konami truster avec PES les charts des ventes de jeu en Europe. La révolte a sonné cette année. Distancé techniquement depuis des années avec sont propre titre de foot, FIFA, l'éditeur américain a cette fois mis les petits plats dans les grands pour son jeu. Et toute sa puissance marketing.
FIFA 2008, sorti il y a quelques jours, est plus beau, plus complet, et plus réaliste que PES. Il a été très bien accueilli par la presse spécialisée qui a salué le come-back du titre. LCI.fr a testé les deux jeux et Pro Evolution Soccer a en effet du souci à se faire. En signant des accords avec les plus grands clubs européens et la fédération éponyme, EA sports a aussi l'avantage de pouvoir utiliser tous les noms des joueurs ainsi que la totalité des maillots officiels des clubs et sélections nationales dans son jeu.
La manie des manettes
Il est pourtant trop tôt pour siffler la fin de partie pour PES. Sa jouabilité très soignée lui assure une côte d'amour incomparable auprès d'un public qui connaît le titre sur le bout des doigts. C'est un handicap de poids pour Electronics Arts.
Pro Evolution Soccer reste indéboulonnable car son adaptation idéale à l'ergonomie des manettes des PlayStation suffit encore à faire la différence pour les mordus de foot qui ont peaufiné leur tactique pendant des années. Et les consoles de Sony représentent le gros du parc de consoles.
Konami serait pourtant bien inspiré de ne plus se reposer sur ses lauriers en présentant souvent de simples mises à jour de sont titre, à moindre coût. PES 2008 n'est pas mauvais, loin de là, mais manque d'ambition. Saluons l'offensive de FIFA comme un bon coup de crampon qui forcera Konami à - enfin - tenir son rang l'an prochain. Pour conserver ses millions.