28.10.2007 Le trafic aérien était encore fortement perturbé dimanche à Paris, au quatrième jour de grève des hôtesses et stewards d'Air France, ce qui a amené le gouvernement à insister sur une meilleure information des voyageurs et souhaiter une reprise du dialogue social.

Air France able toujours sur une réalisation de 60% de son programme initial de vols sur l'ensemble de la journée de dimanche, a annoncé la compagnie en début d'après-midi. Elle prévoit toujours d'assurer 70% de ses vols lundi.

Durant la matinée de dimanche, Air France a maintenu un programme de 941 vols sur les 1.308 prévus initialement, soit 71% du programme initial. A 13H00 (12H00 GMT), 48 annulations supplémentaires avaient été effectuées par rapport à celles prévues samedi soir, mais aucune sur les long-courriers, a ajouté Air France.

A l'aéroport de Roissy, le plus concerné par les annulations de long-courriers, les voyageurs attendaient dimanche devant les zones d'enregistrement, dans une ambiance moins tendue que la veille.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, qui avait demandé samedi soir à la compagnie de tout faire pour améliorer l'information des passagers afin d'éviter tout incident dans les aéroports, s'est rendu dimanche à Orly-Ouest en compagnie du directeur général d'Air France Pierre-Henri Gourgeon.

La grève, c'est l'affaire d'Air France, ce dont je veux m'assurer, c'est que les passagers soient bien traités et bien informés, a déclaré le secrétaire d'Etat. Nous rembourserons très largement les voyageurs, a ajouté M. Gourgeon à plusieurs voyageurs inquiets.

A Orly, une dizaine de départs étaient annulés pour la matinée de dimanche sur les 25 programmés, contrairement à ce qu'affichaient les écrans de contrôle qui avertissaient de seulement deux annulations. Air France demandait à ses clients de consulter de préférence avant leur départ son site internet (www.airfrance.fr), le numéro vert 0800 240 260 étant surchargé par les appels.

Devant l'avalanche des critiques sur sa communication, Air France a expliqué dimanche dans un communiqué que les annulations préventives, annoncées sur le site internet et basées sur les estimations de grévistes
e permettent pas d'éviter totalement les annulations à chaud, qui se décident en fonction du nombre de membres d'équipage se présentant une heure et demie avant les départs des vols.

Sur le fond du conflit, M. Bussereau a souhaité que des négociations aboutissent dans les délais les plus rapides, après l'échec samedi des discussions entre la direction et les syndicats, représentant les 15.000 navigants commerciaux d'Air France, qui ont annoncé un taux de 85% de grévistes.

Les syndicats réclament des augmentations de rémunérations, dans le cadre d'un nouvel accord salarial triennal destiné à prendre le relais de celui en vigueur depuis 2002, ainsi qu'une amélioration des conditions de travail.

L'intersyndicale (CFTC-FO-SNPNC-SUD-Unsa, 60% des voix aux élections professionnelles), comme la CGT (14% des voix) reprochent à la direction de leur avoir présenté samedi un texte alignant de vagues principes. La CFDT, aussi partie prenante à la grève, ne participait pas à ces négociations. Dimanche, dans un communiqué, la CGT évoquait la possibilité d'un durcissement du conflit avec participation du personnel au sol.

De son côté, la direction a accusé samedi les syndicats d'intransigeance et a fait état de son ouverture permanente à une négociation sans préalable.