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Joss Whedon n'était pas impliqué dans Civil War mais c'est lui qui a réalisé Age of Ultron. C'est aussi le créateur, réalisateur et co-scénariste de Buffy contre les vampires.
Mais alors, pourquoi Civil War ressemble tant à un film de Whedon? Peut-être que la simple association d'idées peut mener à des réflexions éclairantes.
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Fait étrange, le scénario de Civil War ressemble à s'y méprendre au twist de Buffy saison 6 :
L'antagoniste de dernière minute est en réalité l'alliée de toujours, qui
"voit rouge".
Le meutre de la copine de Warren (par Warren) qui précipite la confrontation finale, est télescopé dans le meutre de Tara (par Warren) ce qui permet de substituer au méchant présumé la menace réelle et le conflit interne représenté par la montée en puissance et descente aux enfers de Wilow devenue incontrôlable
(Seeing Red).
Cela permet de revoir toute la saison et même toute la série sous l'angle de la rivalité grandissante entre Buffy et Willow, et la catharsis qui en résulte est d'autant plus fascinante, car il y a un véritable conflit interpersonnel, vicéral, narcissique, entre Willow (qui est une figure prométhéenne, sensuelle, puissante, transgressive, puérile, narcissique) qui n'a pas encore connu le deuil et qui vit donc cette nouvelle expérience comme une blessure à son égo, et Buffy (qui elle est élue, spirituelle, forte, irréductible, maternelle, prête à tous les sacrifices), qui ne vit QUE par le deuil et la dépression.
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Là où Buffy et Cap choissent le silence et l'intériorisation, la force et la pleine conscience de ses blessures intimes, Willow et Stark choisissent l'extériorisation, l'acting-out (passage à l'acte comme symptôme névrotique, notamment la drogue et la désinhibition), la vulnérabilité inconsciente et la descente aux enfers qui en résulte.
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On peut voir l'agressivité narcissique de Tony Stark, sa rebéllion, à contre-courant de Cap qui est calme, centré, obéit à l'ordre sans le remettre en question et fait face aux épreuves une par une. Il y a une véritable "cosmogonie" (wow le mot de sémiotique -- ça veut dire que ça crée un monde, un univers, un cosmos) autour de ces deux essences Cap/Stark, car Cap est hors du temps dans l'instant présent, et dit d'ailleurs qu'il prend les choses 'une à la fois' (Endgame, la thérapie de groupe et Et "together" and "we'll do that together too" face au catrophisme du futuriste Stark).
Stark est nihiliste et absolutiste : soit tout est gagné car il est tout puissant soit tout est perdu dès qu'il rencontre une difficulté il est terrassé, et sujet aux traumas. Stark veut englober le monde (le projet Ultron) dans un manteau de fer il intériorise/extériorise.
Cap, lui, prend les choses une à la fois et peut donc concilier des postures incompatibles et se centrer sur lui-même : je suis pour l'ordre, mais je ne signe pas d'accord qui m'enferme. Je suis contre les méchants, mais pas touche à Bucky.
- Note : Cap 4 respecte cette personnalité de Steve et c'est donc une réussite que Sam semble indécis. Pourtant il ne trouve pas son équivalent nihiliste ni dans les flag smashers, ni dans Bucky, ni dans John Walker, ni dans Isaiah.
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Stark regarde l'avenir et ne peut pas faire face à son propre passé traumatique. Stark est écrasé par sa mortalité qui est toujours au centre des trois films et qui paraît toujours imminente. Stark invente la machine à remonter le temps en créant un modèle "intégral" "paradoxal" "infini" (infinite loop) et perturbateur.
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Cap, qui est physiquement invulnérable, est tourné vers le passé et voudrait retrouver le temps perdu. Cap utilise la machine à voyager dans le temps inventée par Stark, retourne dans le passé et restaure l'ordre, la timeline. Il est une singularité qui se déplace de manière fluide, humble, et terre à terre, là où Stark survole, est tangeant, orbitant depuis un point de vue absolu et global. Et cela se retrouve dans leurs pouvoirs, motivations et solutions respectives aux menaces rencontrées.
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Ce sont des personnages absolument parfaits, absolument opposés, et absoluments complémentaires. Il faut donc, comme pour le Yin et le Yang qui contienent une partie l'un de l'autre en leur sein, que les qualités particulière de l'un représente une faille chez l'autre.
Par exemple Stark la figure prométhéenne, n'est qu'une itération de son père et intrinsèquement mortel. L'héritage de Howard Stark est un Memento Mori. La compagnie est un Memento Mori. C'est pourquoi il cherche à s'en débarrasser dès le premier film et demande à Pepper de vivre pour lui, de choisir la vie au lieu de la companie, de le dissocier de sa compagnie et donc de sa mortalité.
Comparez cela à l'immortalité apparente de Steve/Cap qui est elle aussi à contrecourant de l'humilité du personnage. En réalité ce sont les hubris respectifs des deux hommes qui se dévoilent au contact l'un de l'autre. Ils se complètent. Ils se dénoncent mutuellement, mais aucun ne conteste le mirroir tendu par l'autre. Ils se chambrent, s'envoient des piques, se whataboutisent mutuellement mais ne se reprochent jamais l'intention de nuire à l'autre, ou de violence ou de haine l'un envers l'autre.
"I needed you and you weren't there", reproche Tony à Steve. Mais ce n'est pas un vrai reproche, c'est un cri de douleur. La douleur de l'absence et le besoin de contact supplante le ressentiment de la trahison. Tony sait bien que Cap a répondu à l'appel, et qu'il ne pouvait pas se téléporter dans l'espace. Mais Tony est tangeant, cosmique, absolu, il existe donc dans des sphères que Cap ne peut pas atteindre. Et c'est cette douleur que Tony ressent, car il est un Yang séparé de son Yin.
Blessure, vulnérabilité, Da-sein (être au monde) sont l'essence de Tony le cosmique, sa faille.
Quand Tony exprime dans "Avengers" qu'il a toujours détesté Cap, en réalité, il déteste le fait que Cap était vivant quand lui ne l'était pas (Memento Mori), et que Cap est toujours vivant alros que Howard n'est plus (Memento Mori). Et le cosmique Tony n'a pas accès à l'absolu qu'il aspire à incarner, car il n'est qu'une itération de son père. En devenant père à son tour il règlera son complexe.
A comparer avec le lacunaire message, laissé avec le télépone portable, par Cap : "je ne suis plus là, mais je suis toujours là."
Sérénité, protection, évanescence. Captain devient une figure tutélaire, un Dieu retiré, absent, mais qui répond aux prières. Hubris absolu de la part du personnage qui se définit comme une singularité terre à terre ancré dans la matérialité et dans le présent, "hors du temps".
- Et c'est volontaire. La relation entre les deux personnages crée le monde narratif autour de leur rivalité / amitié. L'un ne serait pas un bon personnage sans l'autre, tous les deux seraient des idéologues ou des principes sans fondement.
Tony est "out of time" car il n'a plus le temps, qu'il est mortel alors qu'il dispose de la puissance prométhéenne.
Cap est "out of time" car il est littéralement sorti de la temporalité et a accédé à une existence métaphysique transcendante.
Cap et Tony comparent leurs puissances respectives, qui ne sont pas d'une même nature.
Ils ont une vision et une expérience différentes du temps et de leur place dans le monde, et donc du domaine, de l'étendue de leur pouvoir.
Le conflit de Civil War naît de l'aspiration de l'un à se servir de l'ordre établi, à rentrer dans les rangs, et de l'autre à se dérober, à aller à contre-courant. Ils échangent leurs rôles, se mélangent comme du lait dans un café, ce qui mène au chaos.
- Et c'est ça qui manque avec Captain America 4. Ca manque de world-building, car il n'y a pas de character building. C'est un Nouveau Monde privé de ses deux entités originelles, de son principe féminin/masculin, yin/yang, nihiliste/sublime, ponctuel/général, casuel/absolu.
Bonus : le Cul de l'Amérique.

Si tu n'aimes pas les articles de cette qualité sur ton site tu sais quoi faire, j'ai fait une sauvegarde
va vite chez le psy mon pauvre
Par contre je peux expliquer aux lecteurs que tu es en réalité impressionné par mon article, que ce qui t'intéresse c'est de troller, que tu es jaloux, et donc que tu attaques ce que tu ne peux construire par toi-même.
C'est ton problème et ton insécurité. Je le vis bien personnellement.
Et pour ceux qui se demandent à quoi ressemble un narcisse/troll : à toi.
almightybhunivelze Merci. Ultron dit des choses qui révèlent qu'il est un avatar de Tony, et c'est pas juste ses catchphrases sur les oeufs et les omelettes, mais aussis, littéralement "I'm running out of time" / "the only thing alive will be metal" --> Iron Man aspire à l'absolu, et comme la planète Ego, le projet Ultron est en fait le projet de l'égo sans borne de Stark qui se déploie comme un virus et cherche à détruire le monde. L'équilibre parfait, c'est la mort. Et bien sûr quand Ultron dit que la seule chose qui vivra c'est le métal, il parle de lui, et donc de Stark, Iron Man.
2012 : Avengers (Marvel's The Avengers)
2013 : Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado About Nothing)
2015 : Avengers : L'Ère d'Ultron (Avengers: Age of Ultron)
2017 : Justice League (co-réalisateur avec Zack Snyder - non crédité) (première version)
Et depuis plus rien...
Filmographie en tant que réal qui ne fait pas rêver non?
Ca n'empêche pas que son travail est intéressant, j'ai le regret de le dire.
Sans compter son passage dans les monde des comics pour terminer ses séries en plus d'astonishing xmen et the runaway chez Marvel