Salt and Sanctuary, ou le petit indé qui me faisait de l’œil depuis 2 ans, est enfin sorti sur Vita en Mars 2017. Devant la boulimie de triples A de qualité célesto-cosmique ou 9 sélec’ (selon les goûts de chacun, ou l’égout de chacun diront les mauvaises langues) dont votre fidèle serviteur a été affligé en ce début d’année, le dernier né de Ska Studios, composé d’uniquement 2 personnes on le rappelle, a du attendre l’arrivée d’une canicule si extrême qu’elle imposa une retraite obligatoire en des lieux plus confortables, à savoir la fraîche cave familiale (on peut dire que cette année, l’été aura été l’été le plus Dark Soulien depuis un bon moment). C’est donc dans une ambiance tout à fait propice et adaptée que j’ai pu jouer à, on va l'annoncer tout de suite puisque ce n’est ni une surprise ni un sujet de discorde, l’un des tous meilleurs indés qu’il me fut permis de rencontrer dans ma vie.
Démembrements, sanctuaires et grottes humides malfamées: bienvenue dans SnS
Ma Vita va Kraken
Salt’n Sanctuary, ou SnS par la suite, c’est, pour les quelques illuminés qui auraient loupé les tests de l’an 1 avant l’élection de notre Seigneur Emmanuel, un croisement entre Dark Souls et
Castlevania : SOTN réussi, en 2D, et qui ne se cache absolument pas de ses liens de parenté. Nous ne sommes pas sur le Knack des Dark Souls indés mais bien sur un Igavania Dark Soulisé. Le plus Dark Souls des Dark Souls 2D dirait-on de l’autre côté de l’Atlantique. Enfin vous voyez le genre… Le Crash Bandicoot 1 des Crash Bandicoot des Dark Souls 2D. Le genre de jeu qui fait pleurer du sang aux journalistes, qui fait dire aux Suisses « Mwarf » © et qui te demande à toi joueur, habitué à mettre ta main droite dans le caleçon ou la culotte depuis de trop nombreuses années, de relancer ton cerveau reptilien et de l’exploiter de manière plus intelligente qu’avant l’ouverture de la grille du magasin en période de soldes.
Bref, après ces comparaisons qui font hommage aux meilleures phrases journalistiques de ces dernières années tout en y ajoutant une petite dose d’originalité (pour rester dans l’optique SnS, hein, faut suivre), abordons la description succincte du jeu.
Les environnements seront suffisamment variés au long de l’aventure pour ne pas induire l’aventurier et en erreur et en monotonie.
Pucelle et grosses ficelles au programme
Alors que vous voguiez vers un mariage permettant enfin une période de paix entre deux royaumes rivaux, votre bateau fut attaqué par le cousin de Cthulhu et des pirates bien décidés à emporter le butin que vous acheminiez, à savoir une princesse. Combats, défaites, naufrage s’ensuivent et vous vous retrouvez donc échoué sur une île où le comité d’accueil manque clairement de tissus humains et où les corbeaux festoient sur des collines de cadavres. Et vous voilà lancé dans un périple qui vous mènera dans une vingtaine de lieux différents, classiques mais efficaces. Comme dans DS, les combats vous opposeront à des adversaires capables de vous manger la barre de vie en un combo ; vous gagnerez ̶d̶e̶s̶ ̶â̶m̶e̶s̶ du sel en zigouillant divers monstres issus du bestiaire fantastique moderne. En règle général, plus c’est gros et plus ça rapporte. Sachant que les boss, au nombre de 23 dans le jeu (dont 3 bien planqués), vous permettront d’ouvrir des bergeries industrielles sans aucun souci. Ce sel pourra être converti ̶a̶u̶ ̶f̶e̶u̶ ̶d̶e̶ ̶c̶a̶m̶p̶ aux sanctuaires rencontrés au cours de vos aventures en points d’expérience, que vous pourrez investir dans un arbre de compétences ma foi fort développé, selon différents critères (Force, Dextérité, Endurance, Sagesse et Magie outre les capacités d’utiliser des armes de différents niveaux). Si vous êtes occis par un ennemi, ou par la Faucheuse ultime d’SnS, à savoir la gravité, vous pourrez récupérer votre butin moyennant la mise à mort du malotru ou de la petite bestiole ailé. Comme dans Castlevania, vous serez plongé dans une immense carte aux multiples zones interconnectées, que ce soit par les différents ̶p̶o̶u̶v̶o̶i̶r̶s̶ marques acquises, les raccourcis débloqués au fil de vos explorations ou clés durement acquises. Comme dans Castlevania, quelques épreuves de plateformes mettront votre habilité à rude épreuve (Ok, une en particulier). Comme dans Castlevania, le terrain de jeu semblera énorme et labyrinthique au début de votre aventure, avant que vos talents de scout et expérience acquise ne le transforme en bac à sable à la fin de vos pérégrinations.
Petit détail sympa : chaque pièce d’équipement changera votre apparence
Analyse parcellaire
Vous devrez choisir une classe de personnage en début de jeu (Archer, Chevalier, Clerc, Chasseur…), chacune disposant d’armes et points forts différents. Puis vous vous rendrez compte que les Grandes Epées ou la Magie sont tellement pétées que vos investissements d’expérience des 4 dernières heures furent vains, et après avoir pleuré du sang sur quelques boss retors et plus vicieux qu’un Cyril Hanouna en roue libre à cause de votre
build à faible portée et dommages, et par les mêmes occasions avoir perdu vos réserves baleinières chèrement acquises, vous opterez pour ces premières options et découvrirez la surpuissance et le rétamage de boss. Vous traverserez alors les différentes régions, avec leurs bruitages d’ambiance réussis, leurs PNJ peu loquaces, truciderez différentes abominations avant de chuter à nouveau devant une engeance que vous n’étiez supposé affronter à ce stade de l’aventure.
On ne pourra pas dire que l’île de SnS est particulièrement peuplé…
Car oui, véritable point fort du jeu, si vous ne vous divulgâchez pas l’expérience via l’un des
Wiki Internet, vous aurez probablement un parcours bien différent de celui prévu par les développeurs. Et je ne peux que vous conseiller de faire cette aventure à l’aveugle. Quel plaisir que de finalement tuer cette bestiole démoniaque après 40 tentatives, pour finalement se rendre compte que vous étiez supposé l’affronter 5-6 boss plus tard, avec les niveaux d’expérience, les armes et équipements adéquats. Le jeu dispose aussi d’un NG+, voir ++, ou +++ et plus si affinités, qui changeront grandement les affrontements. Là où des tactiques fonctionnaient, sa version + vous imposera de renouveler votre approche et adapter votre style de jeu aux coups, tirs et autres magies
one-shotantes avec cette évolution.
Vous pourrez aussi faire évoluer vos armes, les renforcer, disposer d’objets particuliers selon l’alignement choisi pour les sanctuaires (Il y a 7 « religions » différentes, non cumulables). Vous peuplerez en effet ces derniers de différentes fonctions (Marchands, Mages permettant d’acheter des sorts, Forgeron….), et ils vous serviront de havres de paix entre les différentes zones d’éviscérations et autres impacts particulièrement bien rendus par le jeu (entre autres grâce à l’écran tremblotant à chaque coup portée).
Quand j’ai vu ce pauvre épouvantail, je suis allé allumer un cierge… Erreur.
Les points positifs s’amoncellent…
Au niveau
gameplay, l’accent est fortement mis sur la roulade (avec les
frames d’invincibilité qui vont bien) et sur la temporisation de ses attaques. Il est cependant tout à fait possible de jouer plus lourd et donc plus lentement (Le perso a une charge maximum, améliorable) avec un bouclier (et c’est parfois la meilleure solution pour certains boss). Outre la présence d’une barre d’endurance limitante, il faudra savoir reculer et se placer pour ne pas vous faire avoir par les
patterns ennemis. Les premiers
boss vous apprendront tout ce qu’il est nécessaire de savoir maîtriser. Le perso réagit bien, on ne peste pas contre le jeu et chaque mort sera comprise et « juste ». Les ennemis disposent de comportements suffisamment variés pour ne pas avoir l’impression de s’enfiler une succession de clones bien que certains types reviennent tout de même.
Chaque arme a un comportement bien particulier et impose une manière de jouer différente. Seul deux boutons sont sollicités (attaque faible, attaque forte) mais certaines disposent de combos et enchainements différents selon les croix directionnelles ou ordres d’exécution. Il sera aussi possible d’équiper des accessoires permettant de renforcer certains attributs (Endurance, force…) ou bénéficier de capacités élémentaires (Feu, foudre, poison… Les classiques donc).
Pour ce qui est de la durée de vie, en ligne droite comptez une dizaine d’heures et pour une première partie avec recherches des différents objets et reliques planqués dans le monde, une petite trentaine d’heures si vous n’êtes pas un as du pad.
J’ai pris personnellement beaucoup de plaisir à parcourir ce monde et améliorer mon niveau. Tellement que je suis actuellement à la fin du NG+++ et que je ne suis toujours pas lassé, chose plutôt rare pour moi qui n’ait pas l’habitude de refaire autant de fois des jeux. Mais la relative rapidité de l’aventure une fois la carte connue et les possibilités offertes par l’arbre de compétence permettent de suffisamment varier les plaisirs pour continuer à en trouver.
Quand tu vois ce candélabre, tu sais qu’il est l’heure d’enchanter ses lames
Pour ce qui est de l’adaptation Vita, force est d’avouer qu’avec la dernière M.A.J. (1.01A), ça tourne très correctement : quelques rares ralentissements et un chargement initial conséquent (avant l’écran-titre) sont les seuls défauts que l’on puisse trouver. La maniabilité a été adaptée à la portable de Sony, ça réagit vite et bien. La traduction est aussi correcte
maintenant. Un très bon indé de plus donc, ce qui est un peu inespéré en ces temps de famine sur la portable de Sony pour qui n’est pas porté sur les jeux de niche japonais.
Le jeu bénéficie d’une promotion sur le PSN (9,99€), est
cross-buy PS4-VITA et pour les quelques retardataires qui ne l’auraient pas fait et sont adeptes de cette formule, je ne peux que vous conseiller de foncer sur cette occaz’. Comme disaient les princes saoudiens des années 90 dans la pub auto, c’est même « pas assez cher mon fils ».
Quant à la note, elle est plutôt salée puisque ce sera un 9/10. Si vous aimez les Igavania et Dark Souls foncez, vous ne le regretterez pas. Pour les autres, on retire un point. Mais dans tous les cas, c’est exsellent
Les points sanctuaires :
-Une formule non originale mais qui fonctionne à merveille
-Un arbre de compétences gigantesque, pratique pour les NG+n, la rejouabilité et la richesse des compos
-DA propre et personnelle
-Des niveaux aux multiples embranchements, avec un fil rouge différent pour chaque joueur
Les points gros sel sur la plaie:
-Pas de Game Over 
-Peu de musiques (4 à tout casser)
-Pas de cross-save, ni coop en ligne (Sur Vita)
-Ce jeu n'a pas d'âmes 
*
Les captures d'écran proviennent de la version Vita. Sinon ça tourne sans souci en 1080p sur PC et PS4.
M.A.J. 15/07: suite à visionnage d'un stream, il semblerait que la version Vita ne dispose pas du même champ visuel que sur PS4/PC. Le prix à payer pour une adaptation fluide? Rien de choquant en tout cas pour qui n'avait posé ses paluches sur les deux versions "salon".
edarn ça va sortir chez Limited Run Games normalement
Ah good, j'espère que je pourrais en avoir une copie.
En tout cas, thx. Je connaissais pas du tout et ça a l'air tout bon.
Clairement le meilleur jeu indé auquel j'ai joué !
I see what you did there.
Tu donnes sacrement envie de le tester
alfb
kirk c'était des titres Xbox Live Arcade non? C'est dispo sur X.One?
netero fonce c'est de la balle. Et comme tu peux le voir, je ne suis pas isolé dans cet avis.
J'admirais déjà Ska avant ce jeu (The Dishwasher, un jeu à boucherie jouissive), mais clairement c'est leur meilleure production à ce jour, j'ai hâte de voir leur prochain projet. Vraiment ce S&S est la référence en souls 2D.
Tu as testé la faction "Order of the Betrayer"? Leurs magies sont totalement abusées, je spammais 3-4 sorts en 2 sec pour tuer des boss en NG+
En plus de ça c'est un sort qui se lance sans bâton ...
Disons que c'est pas mal pour se sentir ultra puissant après avoir fait quelques runs, un peu comme les éclairs dans Dark Souls (2?) avant que ce soit nerf.