Devenue vraisemblablement la plate-forme principale du jeu indépendant sur consoles (pour le moment en tout cas), le PSN accueille un nouvel atout de choix juste avant la sortie de la PS4.
Il fut un temps où, pour être submergé par l'émotion que pouvait nous procurer la scène indépendante, il fallait passer sur le Xbox Live Arcade ou le PC. Une époque aujourd'hui qui semble révolue notamment grâce à l'énorme travail de lobbying orchestré par Sony auprès de studios, mais aussi au sein de sa propre formation avec le programme PlayStation C.A.M.P. Et c'est justement ce dernier qui est aujourd'hui à l'honneur puisqu'il a permis de donner naissance à
Rain, un jeu mêlant aventure et puzzle qui risque d'en attirer plus d'un tant le travail effectué est minutieux et passionnant.
Concrètement, le titre nous entraîne aux côtés d'un petit garçon qui, durant une nuit pluvieuse où il n'arrive pas à dormir, va faire la rencontre d'une jeune fille qui n'apparaît que grâce à des centaines de gouttes d'eau tombant du ciel. Mais très vite, elle va s'enfuir, car poursuivie par un monstre que le petit garçon appellera « Diable ». L'histoire commence alors, vous êtes désormais complètement invisible, et seule la pluie peut vous rendre visible. Vous n'avez alors qu'un seul but : trouver la jeune fille, tenter de lui parler, ou en tout cas de lui faire comprendre votre présence. Le charme de Rain opère quasiment immédiatement. Pas de tutoriel inutile, toutes les commandes étant expliquées durant le temps de chargement (un peu long) en début de partie. Une fois en jeu, l'interface se résume à quelques phrases laissées ici et là, vous expliquant certains événements. Pas d'armes, pas de pouvoirs, pas même de barre de vie : vous vous contentez d'avancer toujours plus loin.
Mais même s'il n'y a pas de barre de vie, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'ennemis. Il y en a, et ils sont féroces. En fait, outre le Diable qui viendra vous poursuivre de temps en temps et auquel il faudra échapper quitte à courir à grandes enjambées, vous serez également confronté à diverses créatures qui ont exactement les mêmes facultés que vous, à savoir n'apparaître que lorsqu'une goutte d'eau vient tomber sur eux. Sans cette goutte, ils restent invisibles, et vous aussi, ce qui veut dire qu'il faudra jouer avec des rebords de fenêtres ou des abris pour vous sortir de certaines situations délicates. Mais très vite, le gameplay ne consistera pas uniquement à vous rendre invisible au bon moment ou à échapper à vos ennemis. Non, le gameplay de
Rain évolue à chaque nouveau tableau. Des flaques apparaîtront par exemple et si vous courez dedans, vous attirerez l'attention de votre adversaire, ce qui peut être utile pour dégager un chemin, mais aussi extrêmement dangereux (un coup suffit pour mourir).
Ces flaques en apparence inoffensives peuvent aussi être synonymes de boue, et si vous marchez dans ces flaques marrons/jaunâtres, vos pieds seront salis, et vous serez visible même lorsque la pluie ne tombera pas sur vous. Vous aurez aussi à vous cacher dans des casiers, utiliser la force de vos ennemis pour détruire des échafaudages… bref, il y a de quoi faire, et chaque séquence de jeu offre quelque chose de différent même si les bases ne changent pas d'un iota. Un trip totalement plaisant, où on évolue dans un monde à deux visages : d'un côté, il y a cette pluie qui tombe et qui repose l'esprit avec une superbe musique très calme qui ne part jamais dans le grandiloquent, et de l'autre quelques passages sous tension qui demandent de la patience. Les puzzles sont assez simples et ne sont finalement là que pour avoir une place dans le récit. Un récit simple, mais efficace, laissant place à l'émotion. En somme, on avance tranquillement dans le monde de
Rain.
L'ambiance pluie n'est jamais perturbée par un orage aux alentours. On admire les paysages où chaque détail compte, à défaut d'être relativement utile. Les rues sombres, bien que légèrement éclairées, laissent place parfois à quelques décors en intérieur plus colorés, mais toujours aussi splendides. Seule la caméra peut poser quelques problèmes occasionnels puisque vous ne la dirigez pas, et lorsque celle-ci est fixe, elle a tendance à certains endroits à gâcher la visibilité et donc à vous faire perdre la partie inutilement, sans tomber dans la frustration vu le nombre de checkpoints. Enfin le point critique : la durée de vie. Sans réel objectif secondaire autre qu'une chasse aux souvenirs,
Rain se termine finalement assez rapidement. Il est plus long que
Journey certes, mais ne comptez pas sur plus de trois ou quatre heures pour arriver au bout de l'aventure.
Les plus | Les moins |
+ L'ambiance
+ La musique
+ Un vrai jeu
+ La patte esthétique
+ Les énigmes en harmonie avec le récit | - Quelques (légers) problèmes de caméra
- Replay-value limitée |
Conclusion : Rain n'est pas un chef d'œuvre aussi imposant que Journey en son temps, mais il s'en rapproche grâce à son ambiance particulière, ses puzzles discrets, simples, mais qui prennent une place considérable dans un récit bercé par une course poursuite qui nous enchante de par son atmosphère riche en détails. L'automne s'annonce pluvieux sur PlayStation 3, et ça n'est pas pour nous déplaire.