Fort du succès du premier épisode, pourtant pas fameux, Koch Media profite des trente ans du manga pour offrir aux fans une suite censée corriger les nombreux défauts qui ont fait râler. Une promesse qui n'a pas poussé tous les acheteurs à remettre le couvert, les ventes étant légèrement moindres au Japon. La sortie européenne approchant, nous allons maintenant juger si la flamme du Hokuto continue de briller après trois longues décennies.
Comme on est sympa, on va démarrer directement par un des bons points forts de ce Ken's Rage 2 : le titre propose une fidélité exemplaire à l'œuvre de Buronson et Tetsuo Hara, l'intégralité du manga étant représentée dans le mode histoire, ainsi que la totalité des personnages principaux. Un bonheur pour les fans, surtout que le titre propose directement les voix japonaises permettant d'oublier les affronts de l'anime en version française. Malheureusement, si le titre ne rechigne pas sur les flashbacks et les nombreux dialogues, on fait face à une mise en scène totalement loupée. Oui, le jeu est loin d'être beau, comme quasiment tous les Musô, il rame à certains moments, la modélisation des ennemis clonés est des plus basiques, les temps de chargement sont abusés... Mais que diable, l'éditeur aurait pu fournir davantage de moyens pour permettre aux développeurs de fournir des cinématiques de meilleure qualité, beaucoup étant en images fixes ou presque, limitant grandement le rendu lors des fameuses mises à mort, qui se limitent maintenant à une explosion accompagnée d'un « blouergh ». Scandaleux, vu qu'il s'agissait d'une des indéniables forces du manga.
Coté modes de jeu, on fait donc dans le beat'em all de masse des plus classiques. Un niveau ultra linéaire, des vagues d'ennemis qui crèvent en trois coups, quelques soldats un peu plus robustes et enfin, un gros boss qui demande parfois un peu plus de finesse pour percer sa défense. On aura parfois droit à un peu de variété comme la protection de civils ou des passages beaucoup plus barbants (balancer des poutrelles pour faire peur à un gros méchant, au secours...). Les amateurs seront clairement habitués à ce genre de cheminement, tandis que les autres flipperont devant le manque de renouvellement et l'aspect répétitif qui se dégage après trente minutes de jeu. Depuis Dynasty Warriors, le constat reste le même : on est fan ou non. Et il y en a des fans.
En revanche, là où le titre se démarque de son prédécesseur, c'est dans son gameplay et la relative souplesse qui en ressort. On n'est pas non plus dans un Ninja Gaiden mais on appréciera de diriger autre chose qu'un char d'assaut avec à présent des attaques qui touchent beaucoup plus d'ennemis à la fois, quelques belles esquives et du dash pour augmenter le rythme du jeu. Notre héros augmentera en puissance selon la façon de jouer sans qu'on y prête vraiment attention (attaquer et vous augmenterez votre force, broyer des ennemis en maintenant votre jauge de vie dans le vert et c'est cette dernière qui sera boostée, etc...), le plus intéressant restant l'obtention de parchemins dans les coffres ou en récompenses à la fin du niveau, qui pourront augmenter chacune de nos caractéristiques selon la façon de les disposer, avec possibilité de créer des chaînes de bonus. Il reste dommage que le menu est vachement mal foutu et qu'on est rapidement obliger de supprimer un tas de parchemins à chaque niveau vu l'inventaire ultra limité.
Des efforts ont donc été faits pour corriger le tir, surtout coté contenu avec déjà une durée de vie plutôt élevée dans le mode histoire, auquel les développeurs ont rajouté un mode « rêves ». Comme son nom ne l'indique pas, il s'agira tout simplement de mini-campagnes pour chacun des protagonistes secondaires, alliés comme ennemis de Ken. Au total, une vingtaine de personnages à prendre en main, de Raoh à Falco en passant par Bart et un simple guerrier lambda. De quoi faire, surtout que ce mode propose de jouer certaines missions en coopération (splitté comme en ligne), le genre d'option appréciable qu'on ne retrouve malheureusement pas dans la campagne principale. Toujours énervant quand on constate qu'à de très nombreuses reprises, on est accompagné d'une ou deux IA.
Conclusion : Sans parvenir à se débarrasser des défauts habituels du Musô-like, Ken's Rage 2 reste indéniablement meilleur que le premier épisode. Il faudra tout de même ne pas avoir joué à ce dernier pour apprécier cette suite, le manque de nouveaux coups et l'obligation de se retaper toute la première partie du manga pouvant lasser n'importe quel fan.
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