Marre des randonnées trop faciles dans le monde du RPG japonais ? Voici un peu de challenge avec ce nouvel Etrian Odyssey, aussi old-school que difficile.
Les choses avaient très bien démarrées avec
Etrian Odyssey. Superbement bien même. Le premier épisode (sur DS) avait pris son temps à l'époque mais a surtout fini par arriver en Europe, traduit en français qui plus est. La grande classe qui laissait présager du bon, surtout quand on sait à quel point le D-RPG a bien moins la côte en occident qu'au Japon. Puis, ce fut le drame. Les ventes n'ayant probablement pas suivi face à un genre à communauté réduite, le deuxième épisode oublia l'Europe. Le troisième aussi d'ailleurs. La transition vers la 3DS répara heureusement le problème avec l'arrivée de
Etrian Odyssey IV mais comme tout ne peut être décidément parfait, il faudra se contenter de sous-titres exclusivement en anglais, empêchant de suivre un scénario qui n'a de toute manière AUCUNE importance mais bloquera ceux qui ont séché les cours tant il faudra un minimum de connaissances pour comprendre certaines choses, ne serait-ce qu'au niveau des capacités.
Du reste, c'est donc old-school jusqu'à l'os avec un menu qui fait office de ville où l'on peut parler à divers personnes représentées sous forme d'artworks pour aller gratter des quêtes principales/annexes, acheter ou vendre des choses ou encore pointer vers la guilde, qui elle-même nous servira en début de partie à recruter quatre compagnons à choisir parmi plusieurs classes, homme ou femme. Comme souvent, la sélection sera minutieuse pour éviter de se faire éclater trop rapidement mais on pourra toujours revenir faire un autre choix plus tard, quitte à devoir leveler le troufion. Et puis de toute façon, on aura toujours de grandes chances de se faire éclater tout simplement parce que la difficulté reste à la hauteur de la saga, à moins d'opter pour le mode casual (...) qui offrira la possibilité, si vous vous faîtes démonter par un groupe d'ennemi, de réapparaître à la ville, complètement remis à neuf et sans perte notable. Pour les autres qui souhaitent garder la « vraie » difficulté, c'est Game Over et retour à la dernière sauvegarde, même si elle a eu lieu deux heures avant. Heureusement, les téléporteurs et autres possibilités de faire un break à la ville sont plus nombreux que dans le premier épisode, sans non plus trop nous faciliter la vie.
Car
Etrian Odyssey IV reste dur pour n'importe quel joueur qui ne souhaite pas passer son temps à leveler. Il y a des quêtes annexes (génériques évidemment) qui n'ont d'annexe que le nom tant il sera difficile de passer outre pour garantir un bon niveau et suffisamment d'argent pour s'octroyer de nouvelles armes grâce à l'artisanat. L'expérience elle mènera à une espèce d'arbre de compétences où chaque choix devra être suffisamment réfléchi, du genre éviter de leveler au max une magie de foudre (sans du coup activer les autres éléments) pour se retrouver face à un boss insensible à cette dernière. La formule reste en tout cas la même avec ses donjons aux multiples étages où l'on se déplace de manière rudimentaire (case par case) avec combats plus ou moins aléatoires (une jauge grimpe jusqu'à déclencher une joute) et bien entendu les nombreux FOEs qui se baladent dans le coin, des ennemis visibles à l'écran qui pendant les premières heures (et plus encore) vous détruiront en trois tours.
La cartographie des lieux à faire en partie soi-même (l'une des grandes forces du jeu) reste toujours d'actualité via l'écran tactile qui prouve toute sa valeur dans cette licence aux niveaux labyrinthiques, de même que la générosité du contenu avec une durée de vie prodigieuse pour celui qui souhaite retourner le jeu, en ajoutant quelques features dont le StreetPass pour s'échanger nos meilleurs guerriers. Après, des français qui possèdent ce jeu, ça ne doit pas courir les rues... Reste la carte du monde, l'un des plus grands changements pour celui qui passe du premier au quatrième épisode. On s'y baladera toujours de case en case, avec toujours des FOEs (mais sans combat aléatoire) et de la cartographie, le fun venant de l'exploration pour trouver des donjons secondaires et l'augmentation des compétences dédiées à notre dirigeable afin d'avoir toujours plus de zones inexplorées à découvrir, en plus du ramassage de divers ingrédients à aller revendre à la ville (en évitant de mourir en chemin pour tout perdre). Une aventure comme on n'en fait plus en somme, mais qui ne sera pas destiné au plus grand nombre.
Les plus | Les moins |
+ Toujours chronophage
+ La cartographie
+ Le challenge, le vrai
+ Durée de vie énorme
+ Très bon chara-design | - Scénario sans intérêt
- Techniquement simplet
- Tout en anglais
- Les défauts inhérents au genre (allers-retours, etc.) |
Conclusion : Hormis à la rigueur les Pokémon Donjon Mystère qui ne souhaitent pas faire peur aux nouveaux-venus, le genre D-RPG reste généralement dédié à des joueurs old-school, patients, et qui n'ont pas peur d'une difficulté relevée. Etrian Odyssey IV ne décevra donc aucunement les amateurs en offrant un épisode digne de la série et sur lequel on n'aura aucun mal à passer des dizaines d'heures à dessiner nos cartes tout en essayant de survivre. Dommage pour l'absence de traduction.