La licence
Warhammer 40.000, ce n'est pas que des figurines ou des jeux de stratégie temps réel de très grande qualité. Souhaitant clairement ouvrir l'univers à un plus large public,
THQ a voulu jouer sur d'autres genres comme le MMORPG en 2008, ou encore plus récemment le jeu d'action de cet été sur le
Playstation Store et le
Xbox Live Arcade. Une dernière tentative clairement ratée mais certains vous diront qu'avec les gars responsables de
Juiced aux commandes, il ne fallait pas s'attendre à monts et merveilles. Qu'à cela ne tienne, le nouveau bébé intitulé
Space Marine est justement pondu par les développeurs des différents titres PC. A voir si passer du STR au jeu d'action burné est une mince affaire.
Si les amateurs du l'univers noteront rapidement que
Space Marine est loin de profiter de l'entière richesse du background, on peut au moins dire que le pauvre pèlerin qui débarque ne sera pas perdu par une foultitude de terme et de références à en perdre la tête. Car le tout se présente simplement, on incarne Titus, membres des Ultramarines qui doit se rendre sur le monde-forge de Graia pour broyer des armées d'Orks qui n'ont absolument rien à faire en ces terres. Simpliste donc, avec une mise en scène façon
Gears of War pour ne pas choquer les joueurs consoles, la qualité de la mise en scène et des dialogues en moins (doublages compris). Même constat coté technique avec des graphismes qui ne vont pas plus loin que la bonne moyenne, ce qui reste toujours ça de pris. De ce fait, difficile d'attirer le quidam à se lancer dans ce nouveau TPS à l'heure où quelques monstres du genre vont bientôt se lancer dans l'arène et ce n'est pas non plus du coté du gameplay qu'on trouvera une quelconque révolution.
La campagne solo se présente donc comme un enchaînement classique de niveaux où il faudra exploser la face d'un peu tout ce qui se présente face à nous. Pour cela, le titre reprend la formule du titre précité avec sa caméra placée au dessus de l'épaule, la possibilité de zoomer plus ou moins loin en fonction de l'arme, la course, la roulade, le choix entre quatre armes... Tout se rapproche en apparence du titre d'
Epic Games, même dans le feeling de certaines armes, excepté un détail d'importance : impossible de se plaquer contre un mur. Comme vous pouvez vous en douter, cette différence majeure change drastiquement notre manière de jouer, exposant sans cesse notre héros aux attaques ennemis, surtout que le titre motive à ne pas rester planqué dans son coin et à avancer au front avec un aspect beaucoup plus poussé du corps-à-corps. Ce n'est pas non plus du combo de la mort mais notre marine pourra trancher dans le vif avec son épée-tronçonneuse et quelques autres armes à débloquer. De plus, l'énergie ne remonte pas toute seule, il faut pour cela assommer un ennemi puis lui balancer ensuite un finish spécial pour regagner de la vie, au risque d'être frappé (et tué) par un autre ennemi pendant l'exécution de l'attaque. Malheureusement, le gameplay ne va pas beaucoup plus loin que ça, sans parler du manque de nervosité, et l'ensemble se montrera donc rapidement répétitif.
Les développeurs ont bien cherché à insérer une petite poignée de passages qui tentent de casser la routine, comme l'acquisition d'un réacteur-dorsaux, mais on sent clairement que la pilule aurait eu un peu plus de facilité à passer avec un mode coopération, à deux ou à quatre. Juste du solo donc, qu'on torchera en moins de dix heures. Il reste heureusement le mode multijoueurs encore un peu radin pour le moment avec seulement cinq cartes (certes très réussies) et deux uniques modes de jeu. Le titre remplit pourtant très bien son office à ce niveau, avec des parties plutôt fun jusqu'à où chacun devra faire preuve d'un minimum de coordination pour être sûr de faire gagner son équipe. Si on ne reviendra pas sur le classique système d'expérience qui permettra de vous faire gagner de nouvelles armes, on signalera tout de même deux idées plutôt sympathiques : un système de customisation très fourni et le fait de pouvoir copier l'équipement d'un adversaire plus puissant qui vous a fragger pour vous mettre ensuite à sa hauteur.
(Note : le titre propose un Pass dans toutes les versions neuves qui, une fois utilisé, bloquera les joueurs de « seconde main » (= jeu en occasion) au niveau 5 maximum en multijoueurs. Pour profiter de l'ensemble, il faudra racheter un pass pour une dizaine d'euros)
Conclusion : Attendu comme une éventuelle bonne surprise, Space Marine n'est finalement qu'un titre moyen, combinant certes deux genres (le TPS et le beat'em all) mais étant incapable d'exceller dans l'un ou l'autre. Les fans de l'univers trouveront de quoi s'amuser, tandis que les autres peuvent tranquillement patienter jusqu'aux poids lourds qui arriveront dans les semaines à venir.