Annoncé depuis belles lurettes, l'adaptation de la trilogie Rambo faisait craindre le pire. On est en plein dedans, mais en poil moins dramatique que prévu.
Rambo est mort. C'est ainsi. Le scénario use en effet de la technique ultra rodée de la suite du flashbacks, où on blablate devant la tombe de l'illustre béret vert pour relater ses exploits passés, l'occasion donc de prendre la manette pour revivre les grands moments des trois films. Bon bien sûr, c'est un jeu à licence donc on fout de coté l'histoire qui était déjà loin d'un Nolan pour placer un surplus d'action où Rambo peut tuer plus de monde en un chapitre que dans les trois productions réunies, en notant qu'on termine plus rapidement le jeu qu'en matant cette même trilogie. Ça valait le coup de marquer « La route est longue... » dans le menu tiens. La guerre à l'arrache donc, qui surprend rapidement par le choix de délaisser le classique FPS (ou TPS) pour un shoot sur rail, genre devenu encore plus mort que le beat'em up 2D.
Si on suit une certaine logique, un shoot-sur-rail permettant une sérieuse économie dans la programmation, le jeu devrait être plus joli que la moyenne. Pour autant, à chaque fois qu'un titre du genre débarque, c'est moche. Rambo n'échappe pas à la règle, mais se montre encore plus laid que le reste, en allant même jusqu'à dire qu'il n'y a absolument rien à sauver d'un bout à l'autre, pas même la modélisation qui ne permet pas de reconnaître Stalonne au premier coup d'oeil. Le comble. Et pour le reste, on sait donc à quoi s'attendre : le personnage se déplace automatiquement et s'arrête à chaque fois au moment où un groupe d'ennemis débarque pour qu'on fusille tranquillement en utilisant une cachette quand il y a moyen. Les règles du genre sont plutôt respectées, il y a même un mode coop (le joueur 2 n'est rien d'autre qu'un ajout de réticule) mais même si peu de joueurs doivent encore être équipés aujourd'hui, il est quand même dommage de pratiquer un shoot-sur-rail sans gun dans la main. Trop lourd au stick et cent fois trop simple avec une souris et un PS Move,
Rambo est donc loin de pouvoir prétendre au statut de référence du genre, malgré quelques bonnes intentions.
Car oui, aussi mauvaise soit-elle, cette adaptation n'est pas totalement désagréable à jouer. On n'est pas dans un
Fast & Furious Showdown quoi. Et puis il y a des idées, souvent mal appliquées mais qui avec davantage de moyens et d'ambition auraient pu légitimer l'achat d'un titre qui apporte un peu de sang neuf au genre, comme son système de recharge calqué sur certains TPS, des séquences en QTE, le choix de tuer ou de désarmer certains ennemis (pour éviter de tuer les forces de l'ordre par exemple), des généraux à éliminer en priorité pour affaiblir les autres, une jauge de rage pour passer en bullet-time et regagner de la vie, ou encore le gain d'expérience pour débloquer des rangs et des points de compétences à réutiliser pour oser s'attaquer ensuite aux modes de difficulté supérieure et tenter les trois étoiles dans chaque mission en vue des succès/trophées (le titre est ultra dur de base). Malheureusement, hormis ce système d'xp assez sympathoche, l'ensemble ne fonctionne pas vraiment et on finit vite par remarquer que ce qu'il manque à ce jeu, pourtant essentiel dans le genre, c'est tout simplement le fun.
Les plus | Les moins |
+ Le système d'XP
+ Quelques idées
+ Le retour d'un genre qu'on pensait définitivement mort | - Tellement moche
- Gameplay inadapté aux sticks
- Vraiment pas fun
- 40€ le shoot sur rail en 2014 |
Conclusion : Ça aurait pu être pire mais ça reste très mauvais. Certaines idées sont à noter mais le manque de talents ou tout simplement de moyens n'a pas permis d'atteindre le statut de bonne surprise, obligeant les fans à retourner mater la trilogie, moins chère, plus amusante et même capable de vous occuper plus longtemps.