La fournée 2011 est arrivée pour la licence Call of Duty avec un troisième épisode de Modern Warfare qui nous propulse cette fois-ci en pleine troisième guerre mondiale.
Malgré l'invasion des Russes sur le territoire américain, il ne s'agissait pas encore d'une nouvelle guerre à l'échelle mondiale. Avec
Modern Warfare 3, les développeurs d'
Inifinity Ward, épaulés par
Sledgehammer Games, ont décidé de raser toute l'Europe, et même un petit peu New York histoire que le tableau soit complet. À tour de rôle, on est alors amené à retrouver des personnages connus de la saga, comme Price ou Yuri, en passant par l'increvable Soap. Ces trois-là font désormais partie d'un groupe de renégat, recherché aussi bien par les infâmes Russes que par l'armée américaine que l'on va d'ailleurs être amené à contrôler dans le cadre de mission plus officielle. Si vous vous attendiez à quelque chose de plus surprenant, voir de plus révolutionnaire, vous vous trompez sur toute la ligne. Ce nouveau
Call of Duty : Modern Warfare 3 se contente de faire du…
Call of Duty.
Oh évidemment, ça ne veut pas pour autant dire que c'est un mauvais jeu. Au contraire même, il délivre sa dose de fun aux fans de la série. Mais c'est malheureusement là qu'il va être le plus critiqué. Lorsque
Electronic Arts et
DICE tente de la guerre vidéo ludique plus réaliste en vous mettant dans une véritable simulation de soldat américain ici, dans
Call of Duty, on chevauche le surréaliste pour finalement se rapprocher au plus près de l'abracadabrantesque. Ainsi, un conflit majeur comme une troisième guerre mondiale est réalisé à la manière d'un film de Michael Bay : sans queue ni tête, avec des scènes clefs et alarmante où un des personnages meurt tragiquement, avec ses répliques bateaux et ses protagonistes peu convaincants. Heureusement, comme un Michael Bay, l'aventure se vit certes de manière spectaculaire, mais se termine plutôt vite, évitant les points morts comme il pouvait éventuellement y en avoir du côté de chez
Battlefield 3. Comptez ici cinq heures pour en venir à bout en mode normal, surtout que vous ne mourrez pas souvent à cause de l'I.A. toujours aussi catastrophique et prévisible : les premiers ennemis seront les véhicules qui explosent, et les bugs.
Car oui, malgré la vétusté du moteur graphique, nos deux équipes de développeur n'ont visiblement toujours pas maîtrisé ce dernier. Entre les ennemis qui bloquent dans des véhicules, le personnage qui reste coincé dans le décor et les soucis de script, on se demande bien si la rapidité de développement n'y est pas pour quelque chose et s'il y a eu une vraie bêta-test avant le lancement. On l'a dit, le moteur graphique à vieilli, et pour un jeu qui se veut hollywoodien, on a clairement l'impression de revenir en arrière. La mission New Yorkaise finit par nous convaincre tant les buildings paraissent froids et plats avec en plus une grosse dose d'aliasing sur l'addition. Certaines séquences sont cependant plutôt réussies comme lorsque l'on doit protéger le Président russe dans un avion qui est en passe de s'écraser et qui multiplie les trous d'air. Paris et ses nombreux appartements de 450m² (sic) font un certain effet, tout comme la bataille sur le champ de mars qui montre que la série
Call of Duty en a encore dans le ventre. On reprochera tout de même certaines actions qui se font automatiquement quand, auparavant, on nous laissait au moins quelques QTE (désormais plus rare)
Mais
Modern Warfare 3 ne serait pas grand-chose s'il ne pouvait pas compter sur ses nombreux modes multi. Toujours aussi éprouvant et excitants, on s'amuse dès les premières minutes. Malgré un matchmaking pas toujours bien précis (notamment lorsque l'on souhaite rechercher des joueurs de son niveau), le résultat est là : intense et fun. Toutefois, et comme pour la campagne solo, la plupart des modes étaient déjà disponibles précédemment, seules les cartes changent vraiment au final (mention spéciale à la Parisienne en deathmatch par équipe). On a donc à faire à du très classique, à un multi qui ne prend que peu de risque, sans réelles surprises. Le constat est (encore) le même sur le coop avec les fameuses « Spec-Ops ». Fun, délirantes même, car forcément jouables à plusieurs, on regrettera encore une fois que ce ne soit pas le solo qui soit jouable à deux. Notons cependant la diversification des objectifs à accomplir, tantôt il vous sera demandé de sniper les ennemis pour protéger votre coéquipier qui devra trouver des boites sur un pont, tantôt vous devrez simplement protéger une place forte de plusieurs vagues d'ennemis toujours plus nombreux et vicelards.
Conclusion: Call of Duty : Modern Warfare 3 continue de jouer la carte du FPS à grand spectacle. Activision,
Infinity Ward et
Sledgehammer Games ont trop à perdre pour être tenté d'innover, ce que les plus gros fans ne reprocheront pas (ni pour la campagne, ni pour le multi), mais tout de même. Terni par une I.A. à l'ouest, un moteur graphique qui commence sérieusement à dater et un classicisme navrant, cette huitième aventure s'impose comme un épisode de plus, d'une certaine qualité certes, mais qui manque clairement de surprise pour marquer autant qu'à l'époque.