Devenu l'une des licences majeures de
Sony en l'espace d'une génération de consoles,
Uncharted se devait un jour ou l'autre d'aller faire un tour du coté de la nouvelle portable du constructeur. Si voir directement arriver un épisode dès le lancement de cette dernière pouvait procurer autant de bonheur que faire frémir, l'exploitation abusive d'une série étant monnaie courante dans le secteur, les développeurs de
Sony Bend ont eu suffisamment de doigté pour offrir à l'occident ce qu'il manque encore au Japon (affaire de genres et de goûts) : un véritable ambassadeur de la machine.
Ce nouvel
Uncharted est à la PlayStation Vita ce que
GTA : Liberty City Stories était à l'époque à la PSP : un tour de force inconcevable dans l'esprit du public avant d'avoir droit à une première présentation ou, mieux, d'avoir la bête entre les mains. Car
Golden Abyss est beau, magnifique même disons le clairement, et à l'heure actuelle ce qui se fait de mieux sur consoles portables. Il suffit de quelques minutes de jeu pour retrouver la patte et l'esthétique des épisodes signés par les Dogs, avec une jungle luxuriante, des textures détaillés et une animation sans faille, ou presque. Le titre offre en tout cas une ambiance façon retour aux sources, ce qui ne surprend pas trop dans le sens où le scénario se pose comme une préquelle à la saga, avec une action se déroulant donc avant le premier épisode et offrant du coup quelques détails sur le passé et les quelques contacts de Drake. Que ceux qui s'inquiétaient au niveau des voix se rassurent : le doublage français est toujours aussi excellent, et jamais dénué de l'humour qui fait l'une des forces de la licence.
Le gameplay ne surprendra pas les habitués qui retrouveront un mixe idéal entre action, grimpette à gogo et petites énigmes, le tout saupoudré d'une certaine mise en scène. Si l'intensité monte peu à peu au fur à mesure qu'on avance dans l'histoire, il ne faudra pas non plus s'attendre à la folie des épisodes 2 & 3 sur PS3, le tout étant un peu plus posé mais tout aussi agréable. Bien sûr, on pourra reprocher à l'équipe Bend de ne pas avoir chercher à bouleverser le moindre des principaux acquis, et l'impression de jouer à un « petit » épisode se ressent parfois tant ça manque un peu de nouveautés, avec des pièges, séquences et ennemis déjà bien connus. Pour autant, on peut les féliciter d'avoir très bien exploité les fonctionnalités de la console, que ce soit la gyroscopie pour l'aide à la visée ou l'appareil photo pour prendre quelques clichés in-game, essentiel pour la résolution de certaines énigmes et une quête annexe. Les deux parties tactiles sont également mis à contribution de divers manières, tout d'abord dans les « mini-jeux » comme la découpe de quelques bambous, la recherche d'indices sur des objets ou encore le décalquage d'un symbole important avec son papier et le fameux bout de charbon.
Et c'est tout ces petits aspects certes minimes qui parviennent à renforcer l'impression de vivre une fabuleuse aventure, qui plus est accessible à tous. Si les amateurs pourront passer outre certaines features, les fans du tout-tactile trouveront quelques fonctions plus ou moins intéressantes, comme les enchaînements au corps-à-corps ou tout simplement la grimpette, qui peut soit se faire en tapotant sur chaque branche ou rebord intéressant, soit en traçant carrément le chemin voulu en frottant son doigt d'un point A à un point B. Casual-touch en somme, mais toujours facultatif pour ne pas froisser la majorité du public.
A défaut de surprendre ceux qui ont déjà trois grosses aventures derrière eux,
Golden Abyss parviendra donc à nous tenir en haleine le temps d'user deux ou trois batteries, la durée de vie avoisinant la dizaine d'heures en mode normal. Comme à chaque fois, se lancer dans un second run n'a rien de désagréable vu la tonne de secrets à trouver ainsi que la possibilité d'opter pour un mode de difficulté supérieur. Signalons également que les versions occidentales (une mise à jour sera requise sur l'édition japonaise) intégreront directement le « Marché Noir », traduit par une simple course à la collection avec des petits objets à ramasser sur certains ennemis. Une bonne moyenne aujourd'hui au final, mais également un certain gros manque : l'absence de mode multijoueurs. Alors que
L'Illusion de Drake parvenait à offrir une partie online à la hauteur, cette itération Vita zappe complètement cet aspect probablement pour des raisons de timing, le titre se devant d'être présent au lancement de la console. Dommage.
Conclusion : A l'instar du récent
Resident Evil Revelations sur 3DS, Golden Abyss ne pourra pas rivaliser avec la trilogie sur PS3, mais reste juste excellentissime pour une console portable. Techniquement hallucinant, suffisamment long et utilisant à merveille les différentes fonctions de la console sans rendre le tout envahissant, le titre ne pêche que par l'absence de multijoueurs. Pas de quoi bouder un tel titre de lancement.