L'été a débuté depuis déjà quelques jours et c'est durant cette période que Square Enix a discrètement sorti la suite d'une des sympathiques séries du genre hack & slash. Six ans après le deuxième épisode, si on oublie son extension et l'épisode PSP, on va voir si la licence a de quoi nous faire patienter jusqu'à un certain Diablo III.
Après 150 ans passés dans le frigo, le royaume d'Ehb est de retour pour proposer une nouvelle aventure aux joueurs adeptes de la 10ème légion. Mais alors que tout se porte comme un charme, l'assassinat du roi en place va tout bouleverser. Jane Kassynder la toute puissante accuse la légion d'en être responsable et son sort en est jeté. Trente ans après ces événements pour le moins fâcheux, Odo vous recrute afin de trouver une issue au conflit et court-circuiter Jeyne. L'intrigue débute donc au moment où vous devez choisir entre le destin de quatre personnages au gameplay différent avec des enjeux scénaristiques semblables. Chacun d'entre eux est le représentant d'une classe en particulier, on a notamment la sorcière et le guerrier, en plus de la voleuse et du mage. Il n'est pas possible de créer son personnage comme dans bien d'autres titres, le titre vous impose en effet un héros dès le départ sans possibilité de personnalisation. Votre destin est donc lié à celui de votre personnage, de sa voix, de sa stature et de son gameplay.
Car tout l'intérêt de recommencer l'aventure se situe dans ces quatre héros. Ils disposent tous d'une façon différente de jouer et cela apporte un véritable cachet à vos tribulations. Chaque personnage dispose de deux postures de combat qui donnent alors droit à des compétences différentes. On est très loin de l'arbre de talent typique du genre et cela se voit, car le titre gagne en visibilité pour les novices du RPG. Cela dit, ça ne veut pas pour autant sous-entendre que le jeu perd en possibilité, bien au contraire. On peut ainsi cumuler deux jouabilités différentes selon les choix que vous ferez. Une sorcière pourra par exemple être à la fois efficace en sort, mais aussi se soigner et sauver son groupe des ennemis. Il sera d'ailleurs obligatoire dans certaines situations, de passer d'une posture à une autre, notamment contre les boss. Car
Dungeon Siege III souffre un peu du syndrome
Dragon Age II. Comprenez que la difficulté peut parfois être assez mal jaugée, certains monstres seront redoutables alors que des boss de fin de donjons tomberont très facilement. Tout est question d'équilibre et les développeurs semblent l'avoir oublié sur quelques affrontements clefs.
Le plus de ce troisième épisode réside dans son mode coopération qui apporte quelque chose de différent à l'histoire. Un petit mot d'ailleurs à son propos : si elle est un peu moins épique que d'autres jeux du même genre, on prend un certain plaisir à la découvrir sous différents aspects. Même si le titre se révèle très linéaire et manque donc un peu le coche en matière de rejouabilité, on pourra trouver du plaisir à rejouer l'aventure avec un ou plusieurs amis. Car le titre est jouable jusqu'à quatre joueurs en prenant compte que si vous n'êtes pas l'hôte de la partie, vous devrez obligatoirement prendre part à l'histoire du joueur l'hébergeant et donc potentiellement vous spoiler le scénario. Difficile dans ces conditions de jouer avec n'importe qui.
Autre point important et non des moindres, l'univers.
Dungeon Siege III est satisfaisant de ce côté-là et propose un monde vaste et varié. Chaque zone est différente d'une autre et les effets de sort sont pour la plupart très jolis. Il y a un petit effet de blur plutôt sympathique qui fait aussi office de cache-misère. Comprenez que même sur PC, le titre se révèle franchement inégal selon les zones et les rencontres sont pour le coup un peu moins épiques que souhaité au départ. Certains villages ressemblent à une ville en carton-pâte, ce qui fera souffrir les amateurs d'immersion, tandis que d'autres transpirent le réalisme. On appréciera ou non une patte graphique qui n'est pas sans rappeler la prise de position de
Blizzard Entertainment sur
Diablo III, mais qui pèche sur les personnages et sur leurs façons de réagir à des situations. Quel que soit le ton employé par le comédien de doubleur, l'expression sur le visage de vos interlocuteurs ne changera pas d'un iota. Dommage.
Conclusion : Dungeon Siege III est un action-RPG classique qui tente de faire la différence en offrant une aventure riche, passionnante, mais malheureusement pas dénuée de tous ses défauts. Plombé par des graphismes inégaux et une linéarité limitant fortement le taux de rejouabilité, le titre devrait à coup sûr diviser les fans tout en s'avérant satisfaisant dans l'ensemble.