La 3DS a beau préparer tranquillement sa seconde grosse vague de titres pour la fin d'année, on n'en oublie pas que sa grande sœur a encore bien des choses à offrir, pour peu que quelques éditeurs s'intéressent aux nombreuses perles issues du Japon et qui nous narguent depuis des mois (années ?). Si
Namco Bandai a dû oublier depuis le temps que deux épisodes DS de la saga
Tales of (dont un très bon) attendent de débarquer en Europe, on les remercie tout de même de nous offrir le fameux
Solatorobo, titre qui a de nombreuses cartes en main pour nous occuper durant les nombreux jours pluvieux de cet été.
CyberConnect2 fait parti de ces quelques développeurs japonais sur qui on aurait tendance à compter un minimum depuis quelques années. Spécialisé dans la saga Naruto avec l'une des meilleures adaptations de manga qui soit (
Ultimate Ninja Storm 2) et prochainement la plus ambitieuse pour une console portable (
Ultimate Ninja Impact), les équipes tentent tout de même quelques à-cotés de temps à autres, comme par exemple aujourd'hui la suite spirituelle de
Tail Concerto, titre PSone qui a fêté il y a peu ses treize années d'existence. Par suite spirituelle, il faut donc entendre qu'il ne faut pas forcément avoir joué au titre précité pour apprécier l'univers, juste que les habitués découvriront de nombreux clins d'œil comme le retour de certains personnages, de quoi raviver une certaine nostalgie.
Bon, vu le genre, on évitera de s'attarder sur le scénario histoire de ne rien spoiler. Signalons tout de même que ce dernier s'avère bien plus accrocheur qu'aux premiers abords avec un paquet de rebondissements en vue et un panel de héros très attachants, détail d'autant plus soutenu par une localisation au poil, le jeu étant déjà traduit en français mais on rajoutera des noms bien trouvés et quelques bribes de doublages style « Sapristi ! » ou « Nom d'un Chien ! » (évidemment). Plus mignon que ridicule pour le coup. Attention néanmoins, l'histoire a beau être à la hauteur, elle n'échappe aux clichés inhérents du RPG japonais, constat qu'on retrouvera dans les très (trop?) nombreux dialogues qui pourront être pour beaucoup lassants à la longue, tant ils semblent parfois écrits par un groupuscule formé par Sacha du Bourg-Palette (version anime), Toad et Laura Ingalls : amitié, courage, bons sentiments... La routine on a envie de dire.
En revanche, l'un des points les plus marquants réside dans l'aspect technique. Si aujourd'hui la DS a bien du mal à tenir face à ses concurrentes, le titre s'impose comme un véritable plaisir pour les yeux. Que ce soit dans le chara-design des personnages, la modélisation de ces derniers, la fluidité et surtout les superbes décors, tout est fait pour nous transporter à une autre époque où l'esthétisme importait davantage que la puissance brut. Le mélange 2D/3D fait des merveilles, façon vieux titre PSone justement, et si on reprochera tout de même quelques niveaux clairement en deçà de la moyenne, on a tout de même affaire au sommet du panier sur DS. Chapeau bas.
Principale originalité du jeu : la présence du Dahak, sorte de petit mécha surpuissant qui sera à vos cotés la majeure partie du temps avec possibilité de monter dessus quand vous le souhaitez. C'est d'ailleurs quasiment une obligation dans votre progression vu que les combats demanderont pour la plupart de retourner l'adversaire afin de le soulever et ensuite le projeter à divers endroits (ou tout simplement contre un autre ennemi), et ce pour diminuer sa jauge de vie. Au fur et à mesure de l'aventure, il faudra d'abord observer l'attitude de vos opposants avant de tenter de les retourner, comme les laisser d'abord attaquer pour esquiver ensuite rapidement et les prendre tranquillement par derrière (hm.). Assez basique, le système ne manquera pas de se renouveler à de nombreuses reprises, avec même un minimum de skill demandé pour vous sortir de chaque situation. Ainsi, pour simple exemple, projeter votre adversaire contre le sol le fera ainsi rebondir contre ce dernier. Avec un bon timing, vous pourra ensuite le rechopper en plein vol pour réitérer l'opération, symbolisant un combo. La précision est également utiliser pour retourner certaines attaques, comme les missiles.
Hors combats, notre mécha nous servira également à soulever et déplacer caisses et gros objets pour résoudre quelques énigmes généralement très simples. Il vous sera également demandé durant vos missions de descendre de votre appareil pour progresser un peu à pied, pour grimper quelques échelles, trouver des secrets ou tout simplement accéder à un panneau de commandes. Dans cet état, vous êtes bien plus vulnérable qu'à l'accoutumée vu que votre seul moyen de défense réside dans un pauvre pistolet paralysant. Arrivé à un certain point, il vous sera possible de customiser votre mécha via une sorte de damier où on placera des pièces de différentes formes, capables d'augmenter drastiquement notre puissance, le tout dans un espace assez limité, nous obligeant à faire de nombreux choix.
On terminera par le cheminement, qui se montre lui aussi original puisqu'on passera la plupart de notre temps devant un tableau de missions, certaines faisant progresser le scénario, tandis que les autres offriront de petites histoires permettant de croiser d'autres personnages tout aussi intéressants. On peut limite dire que passer à cotés des quêtes secondaires fait perdre non seulement une bonne partie de l'intérêt du jeu, tant la variété est de mise, mais également un gain non négligeable d'argent et d'expérience. Vu la grande facilité de l'ensemble, le titre n'offrira qu'une vingtaine d'heures bien remplies et pour ceux qui veulent profiter un maximum de l'expérience, sachez que les développeurs n'ont pas lésiné sur les à-cotés entre les nombreuses quêtes secondaires (sans parler de celles à télécharger), les tas d'objets cachés, la pêche, les courses de méchas (d'ailleurs jouables jusqu'à quatre) et, une fois l'aventure terminée, la présence d'un monde New Game + et d'un Boss Rush. Bref, comme on dit, vous en aurez pour votre argent.
Conclusion : Se lancer dans Solatorobo, c'est comme prendre en main un titre PSone auquel on n'avait jamais joué : il ne faut que quelques minutes pour se replonger dans une époque révolue qui sentait bon le RPG, et dont ce nouveau
CyberConnect2 en est un bon héritier. La facilité générale en fera rechigner quelques uns mais ne boudons pas notre plaisir, car voici là l'un des derniers grands titres de la DS.