Après des années d'attentes et un portage entre-temps sur Wii (sans parler d'une apparition dans Marvel VS Capcom 3), Capcom remet enfin en avant la licence Okami avec une suite plus que surprenante.
Chibiterasu est un louveteau doté d'un exceptionnel pouvoir, celui de la déesse du soleil, Amaterasu. Aidé d'un pinceau magique, notre ami va être amené à chasser les forces obscures du monde où il vit. Évidemment, pour l'aider, il sera chevauché par Issun, une jeune fille venue du ciel. Qu'on se le dise, la probabilité de voir arriver une suite au cultissime
Okami était aussi improbable qu'un remake de
Final Fantasy VII sur PS3. Alors quand
Capcom a annoncé le développement d'
Okamiden, les fans furent en effervescence. Succès critique, la licence n'a jamais su trouver son public, et ce, malgré des parcs conséquent de machines (PS2 comme Wii). Pour autant, l'éditeur japonais ne semble pas avoir dit son dernier mot et préfère donc se reporter sur la DS afin d'essayer de venir à la rencontre d'un nouveau public. À une semaine de la sortie de la 3DS, le pari entrepris ici peut-il être synonyme de réussite ?
Souvent taxé d'un manque de rythme, le premier opus s'offre cependant une sorte de seconde jeunesse grâce aux limitations de la portable de
Nintendo, la réutilisation des concepts de base et de la légende évite soigneusement les trous d'air comme il pouvait y avoir sur PS2/WII. Le ton général est aussi un peu moins difficile à suivre puisque là encore, il se veut plus « accessible ». Graphiquement pourtant, rien n'a vraiment changé et l'on reste en présence d'un titre visuellement splendide en cell-shading, coloré et surtout très diversifié, il y aura donc de quoi faire. En revanche, cela se fait en dépit d'une bande-son un peu moins « bonne » que sur consoles de salon : si la musique reste toujours aussi enchanteresse et devrait être d'utilité publique pour vos oreilles, le jeu n'offre « que » des bulles pour les dialogues, doublés qui plus est avec une voix incompréhensible des plus énervante, voir ennuyante au bout de quelques heures passé en compagnie du louveteau et de sa compagne.
Le changement de personnage principal permet aussi aux développeurs de faire table rase du passé. Si vous préférez, il est inutile d'avoir mis vos pattes sur le premier opus. L'utilisation de Chibiterasu place le scénario quelques mois après les événements contés dans
Okami. Le nouveau duo ainsi fondé offre de nouvelles possibilités aux joueurs avec bien évidemment des rencontres inédites au programme qui réserveront bien des surprises. On regrettera cependant le manque de rebondissements qui n'en font pas un jeu ennuyeux pour autant, mais cela pourrait être décisif. Car si l'aventure prend un rythme particulièrement prenant, ce n'est qu'au bout de quelques heures de jeu que l'on commence réellement à s'y mettre et c'est sans doute ça qui déplaira le plus aux jeunes joueurs.
Et si la DS a été utilisée jusque dans ses dernières limites graphiquement, il fallait aussi qu'
Okamiden assure du côté de son gameplay, un peu comme si la console portable du constructeur était destiné à accueillir la licence, à l'instar de la Wii. Car l'utilisation du pinceau est ici extrêmement bien utilisée avec une pléthore de mouvements différents allant de la création d'un magnifique soleil, jusqu'à la découpe d'un ennemi en passant par le signe permettant de remplir les conditions d'une énigme : seulement, voilà, il y a un « mais ». Et dans notre cas, il est suffisamment important pour être souligné puisqu'à trop vouloir utiliser l'écran tactile, les développeurs ont semble-t-il oublié que le public de la console est avant tout un public jeune. Si l'ambiance s'y prête, le gameplay lui non, car il manque de clarté et demande beaucoup trop de mémoire pour devenir réellement passionnant, certains gestes demandent même l'utilisation des boutons physiques ! La console est pleinement utilisée certes, mais il y a des limites. Mais on serait de mauvaise foi en affirmant qu'il s'agit là d'un énorme défaut puisqu'au bout de quelques heures et du courage, on arrive à dompter cette jouabilité atypique. Par ailleurs, tout comme son illustre aîné,
Okamiden devrait vous tenir en haleine pendant de nombreuses heures durant, mais la non-traduction des textes (le jeu n'étant disponible qu'en anglais) devrait lui fermer les portes de quelques joueurs au passage. Dommage.
Le petit Okamiden est une réussite sur le plan visuel et offre sans doute à la DS l'un de ses meilleurs jeux de fin de vie. Toutefois, on aurait espéré de la part des développeurs un gameplay moins confus et un ton moins enfantin. Mais trêve de critiques, l'OST et cette furieuse envie de replonger dans la légende devraient avoir raison de votre porte-feuille… En attendant une vraie suite en HD ?